Loin de la stabilité recherchée par les Alouettes de Montréal

MONTRÉAL – Ce n'est jamais facile chez les Alouettes de Montréal. Alors que la stabilité était recherchée, le président se voit montrer la porte de sortie ce qui jette de l'ombre sur la nomination du nouvel entraîneur-chef, Jason Maas. Tentons de vous démêler ce qui se passe.

Pour ceux qui gravitent autour de l'organisation – et pour plusieurs partisans -, ce n'est pas un secret qu'un bras de fer existait entre Mario Cecchini, le président dont le contrat n'a pas été renouvelé, et Gary Stern, l'actionnaire minoritaire du club.

Stern a eu le dernier mot auprès des actionnaires majoritaires si bien que l'option au contrat de Cecchini n'a pas été exercée.

Cette décision avait de quoi surprendre en raison de la progression affichée – même si elle demeure timide - par les Alouettes auprès du public. Mais elle étonne encore plus, car Maciocia avait expliqué publiquement que ce serait un coup dur de perdre son allié.

Maciocia a donc dû poursuivre son processus d'embauche et annoncer son nouvel entraîneur-chef avec cette incertitude à l'échelon au-dessus de lui. D'ailleurs, il faut lire les réponses de Stern à des commentaires de déception de quelques partisans sur Twitter pour comprendre qu'un autre président sera embauché. À suivre ...

Mais, on doit l'admettre tout de suite, Maas a laissé une très bonne première impression. En tant que meneur d'hommes et pour ses compétences au football, on ne peut guère douter de ses qualités.

Toutefois, Maciocia a souvent répété qu'il devait prôner les ressources québécoises à talent égal. Il a tout de même jugé préférable de se tourner vers Maas au lieu d'accorder une chance à André Bolduc qui a gravi les échelons et tout vécu au fil des ans avec les Oiseaux.

« Je peux comprendre pourquoi on parle beaucoup d'André. Il a passé 8-9 ans avec l'équipe et il a fait du bon boulot. Mais tu peux faire le même argument avec Noel Thorpe et peut-être Anthony Calvillo. L'autre qui a eu toute une entrevue, et je n'étais pas surpris, c'est Byron Archambault. Mais quand je regarde le contexte actuel et mes recherches sur l'historique des candidats, Jason était, de loin, le meilleur candidat », a réagi Maciocia à ce sujet.

« J'ai eu une très bonne conversation avec André lundi. Je l'ai dirigé comme joueur, j'ai coaché contre lui au niveau universitaire et je l'ai vu grandir dans l'organisation. Il était probablement rendu à une étape de sa carrière à laquelle il voulait vivre autre chose. Ses enfants sont un peu plus indépendants maintenant et il peut se permettre de vivre cette expérience », a soumis Maciocia alors que Bolduc a accepté un défi avec les Roughriders de la Saskatchewan.

Après avoir survécu à tant de tempêtes à Montréal, Bolduc ne pouvait pas demeurer avec les Alouettes. On présume que la patience a ses limites quand ça fait plusieurs fois qu'on lui préfère un autre candidat.

À propos de la perte de Cecchini dans l'organigramme, Maciocia a conservé une retenue.

« Tout le monde connaît mes sentiments envers Mario, ce n'est pas un secret. Mais on annonce un entraîneur-chef et on devrait se concentrer sur cet individu qui va mener notre équipe au prochain niveau. Et je crois que Mario aurait souhaité que je réponde ainsi », a commenté le DG sans pouvoir écorcher les propriétaires pour leur gestion particulière de la situation.

Il fallait lire entre les lignes pour comprendre que Maciocia marche sur des oeufs dans le contexte inusité des Alouettes alors que les propriétaires majoritaires n'ont jamais rencontré les médias pour expliquer leur vision. 

« On ne contrôle pas tout, on est conscients de ça. Mais ce qu'on contrôle, on va s'y dédier à 100%, on va tout donner. J'ai commencé ici en 1996 en faisant du bénévolat pendant deux ans. Donc j'ai un grand attachement envers cette organisation et je veux avoir un impact pour que ça fasse partie de mon héritage. J'espère que les gens qui vont me succéder hériteront d'une organisation mieux dirigée », a prononcé Maciocia.

La bonne nouvelle, c'est qu'il croit disposer du budget maximal sous le plafond salarial pour construire sa troupe.

« Je dirais que oui, je pense que oui, j'espère que oui », a-t-il répondu en souriant.  

Cette touche d'humour lancée à Glen Constantin, le pilote du Rouge et Or de l'Université Laval, en disait long.  

« Il m'a fait comprendre qu'il était bien. Je lui ai donc dit de garder son poste parce que s'il le quitte, ça se peut que j'applique dessus », a exposé Maciocia qui a sondé son intérêt.  

Promotion pour Archambault, LBJ hésitant
 

La stabilité devait également passer par le retour de la majorité des adjoints de la campagne 2022.

On sait donc que Bolduc ne sera pas de retour. Toutefois, Byron Archambault poursuivra son ascension avec les Alouettes alors qu'il hérite du titre d'adjoint à l'entraîneur-chef tout en conservant son mandat de coordonnateur des unités spéciales et au recrutement !

Anthony Calvillo demeure associé aux Alouettes en tant que coordonnateur offensif et entraîneur des quarts, mais il cèdera la responsabilité de sélectionner les jeux à Maas.

Par contre, rien ne garantit que Luc Brodeur-Jourdain restera au sein du personnel d'entraîneurs. Il n'est pas impossible que cet homme aux nombreuses passions décide de passer plus de temps avec sa conjointe et ses jeunes enfants.

Quant à Noel Thorpe (le coordonnateur défensif), il a choisi de rester dans le nid malgré la grande déception de ne pas avoir obtenu le poste d'entraîneur-chef.

Greg Quick (ligne défensive) et Michael Lionello (receveurs) ont aussi accepté de nouvelles ententes.

Si Brodeur-Jourdain quittait son poste, les Alouettes perdraient un deuxième entraîneur francophone très important dans le marché québécois.

Même si Maas n'a passé que quelques mois avec les Alouettes, en 2007, il comprend la sensibilité envers le français et il a répété plus d'une fois qu'il entend consacrer de véritables efforts pour se débrouiller quelque peu dans cette langue éventuellement.