Il faisait froid, il pleuvait, mais la victoire des Alouettes nous a fait oublier un peu tout ça, hier au stade Percival-Molson. On a aussi eu l’occasion et le plaisir. Matthieu Proulx et moi, de recevoir trois membres clés de l’organisation dans le studio Telus. En effet, rien de moins que le président et chef de la direction Patrick Boivin, le directeur général Kavis Reed et Johnny Manziel sont venus tour à tour nous jaser de la saison et de leur vision des choses.

 

Je dois dire de prime abord que j’ai été très rassuré de l’entretien avec Patrick Boivin. Le président des Alouettes n’y a pas été par quatre chemins. Il a été franc et surtout, a répondu aux questions sans en esquiver une. Il m’a personnellement rassuré lorsqu’il a été le premier à admettre la grande déception qu’avait été la saison 2018 à ses yeux. Cela me rassure, car au moins on se rend compte que l’organisation ne se met pas la tête dans le sable et que Patrick Boivin ne porte pas des lunettes roses en regardant ce que la saison nous a présenté.

 

Le président s’attendait à beaucoup plus de la saison 2018 et surtout à ce stade du plan de Kavis Reed. Il semble être conscient que ce plan n’a pas été comme sur des roulettes et loin de là. Il est donc évident que peu importe la suite, on jettera sans aucun doute un oeil très sérieux aux prochaines décisions de notre DG. Ce dernier aura à mon avis des comptes à rendre très tôt lors de la prochaine saison si la situation ne s’améliore pas rapidement en 2019.

 

De l’entretien avec Kavis Reed, je retiens une chose majeure qui me fait questionner sur la capacité de notre DG de dénicher des jeunes joueurs de talent de l’autre côté de la frontière. En fait deux transactions sur la multitude qu’il a réalisées sont venues sur le sujet. L’échange de Ryan Bomben à Toronto contre TJ.. Heath et celle dont tous se souviennent, celle de Johnny Manziel.

 

Dans les deux cas il a évoqué que les blessures avaient eu a faire dans les échanges. Il nous parle pour Manziel et Washington que nous n’avions pas de bloqueur à gauche de qualité et que beaucoup de quarts étaient blessés, ce qui est vrai. Il nous évoque la même chose pour l’arrivée de T.J. Heath à la position de demis défensifs, ce qui était aussi vrai à ce moment-là.

 

La question que je me pose est celle-ci par contre. Comment ne pas avoir des jeunes joueurs américains dans le collimateur au cas où cela arriverait? Pourquoi te mettre dans une situation où tu dois avoir recours à des échanges pour des joueurs de plus de 30 ans, au lieu d’avoir une banque de jeunes joueurs américains? Surtout dans un virage jeunesse comme celui qu’on nous annonce à grande pompe depuis deux ans.

 

J’ajouterai à mon questionnement le nom d’Adarius Bowman et celui de Gabriel Knapton. Pourquoi avoir amené des joueurs très âgés dont personne ne voulait au lieu de donner la chance à deux jeunes découvertes à ces positions? On n’a qu’à regarder à Hamilton ou à Calgary avec toutes les blessures à leurs receveurs de passes pour comprendre que plusieurs équipes ont un réseau suffisamment profond pour ne pas avoir recourt à des échanges chaque fois ou il y a trop de blessés.

 

De tous les échanges de Kavis Reed, je suis heureux de voir un gars comme Johnny Manziel sur le terrain. J’adore le compétiteur qu’il est. Sans avoir été extraordinaire jusqu’à présent, il semble de plus en plus que les Alouettes ont une chance de gagner depuis quelques semaines et Manziel fait partie de ça selon moi. Je veux par contre le voir être encore mieux préparé et prendre les bouchés doubles pour être encore un meilleur leader.

 

Une chose est certaine, après l’avoir vu courir comme un gamin pour aller récupérer le ballon à la suite de la première passe de touché d'Eugene Lewis au cours de sa carrière pour lui remettre tellement il était content pour lui, même lors de son échange musclé avec Tony Washington, qui s’est terminé par une accolade soit dit en passant, on a senti un compétiteur qui veut gagner, et qui, en fin de compte, veut être apprécié par tous, tout simplement.

 

Finalement, à la suite à notre entretien avec lui à la fin du match en compagnie de Matthieu Proulx on a découvert ce qui me semble être une bonne personne. On parle dans mon livre à moi d’un fichu de bon gars. Un gars qui semble de plus en plus vouloir faire partie de la solution et de la relance des Alouettes vers le sentier de la victoire.

 

Relance dont les Alouettes ont drôlement besoin en 2019!

« Nous devons jouer en pensant à l'an prochain »

 

« Nous sommes très déçus de nos résultats »