MONTRÉAL – Cette fois, les Alouettes de Montréal ont été dans le coup pendant la majeure partie de la rencontre, mais ils ont été frappés par une autre catastrophe quand Rakeem Cato a subi une blessure.

Après Jonathan Crompton, Dan LeFevour, Brandon Bridge, Tanner Marsh et Cato, ce fut au tour d’Anthony Boone de se voir confier l’attaque montréalaise. À sa deuxième sortie dans la LCF, Boone a peiné face à la défense des Argonauts.

Coincés, les entraîneurs des Alouettes ont décidé de redonner une chance à Tanner Marsh, qui a connu plusieurs bas et quelques hauts. Même si les Alouettes doivent composer avec une situation aussi complexe depuis la fin de l’ère Anthony Calvillo, ce n’est jamais évident de s’y adapter.
 

« On doit se débrouiller ainsi depuis trois ans donc ce n’est rien de nouveau, mais on voudrait vraiment pouvoir miser sur de la stabilité. Je présume que notre attaque fonctionnerait plus rondement si on ne devait pas changer de quart-arrière à tous les matchs », a indiqué l’entraîneur Jim Popp.

« Ça implique une nouvelle cadence, une autre façon de jouer, un différent cahier de jeux... c’est tout un changement », a ajouté celui qui cumule aussi et surtout le chapeau de directeur général.

Délégué pour conclure le match, Marsh a dû se débrouiller sans avoir effectué aucune répétition à l’entraînement cette semaine.

« C’est difficile de juger une attaque après un match comme celui-ci. Notre attaque possède une tonne de potentiel, c’est simplement qu’on ne parvient pas à décoller », a fait remarquer celui qui devra se démarquer cette semaine pour diriger l’attaque au prochain match dimanche contre Hamilton.

Les joueurs et les dirigeants des Alouettes ont souvent réfléchi à la question, mais ils n’ont jamais vu une telle situation.

« C’est vraiment le thème de notre année, je n’ai jamais vu autant de quarts être envoyés dans la mêlée pendant une saison. C’est incroyable surtout qu’on a passé tant d’années avec Anthony Calvillo. C’est simple, j’ai perdu le décompte, on doit bien être rendu au 10e... », a commenté Josh Bourke en exagérant un peu.

Malgré le défi associé à cette mission, le vétéran Nik Lewis ne voulait rien savoir de se cacher derrière ce fléau.

« On a perdu tellement de quarts cette année que ça ne change rien. Si les joueurs sont sur notre formation, c’est qu’ils peuvent jouer et on s’attend que ce soit le cas », a insisté Lewis.

De meilleures chances en restant sur les lignes de côté?

L’exaspération était si élevée chez les joueurs des Alouettes que le centre Luc Brodeur-Jourdain y est allé de cette déclaration.

« Ça allait mal au point qu’on aurait eu de meilleures chances de l’emporter si on n’avait pas joué en attaque après notre premier touché offensif », a-t-il lancé.

« Ça fait extrêmement mal d’allouer des revirements comme ceux-ci et se tirer dans le pied encore une fois. On a commis trop d’erreurs en attaque et c’est symptomatique depuis le début de la saison », a poursuivi le colosse.

L’un de ses partenaires de la ligne offensive, Josh Bourke, ressentait autant d’amertume.

« C’est toujours la même chose, on ne parvient pas à s’imposer en attaque et on exige trop de travail de la défense qui se démène sans cesse sur le terrain. Ils ont joué tout un match contre une excellente attaque, on ne pouvait pas leur en demander davantage. On éprouve beaucoup d’ennuis en attaque, je ne sais plus quoi dire... », a confié le bloqueur à gauche.

En voyant une attaque aussi anémique, ça frôle le gaspillage du boulot accompli par l’unité défensive.

« Je ne crois pas que c’est du gaspillage, les joueurs se défoncent au travail tous les jours. Malheureusement, nous n’avons pas assez bien joué même si la défense nous a encore donné la chance de l’emporter », a assuré Popp.

Le plus dommage dans cette histoire, c’est que Cato a démontré qu’il avait commencé à trouver ses repères dans le nouveau répertoire offensif de l’équipe. Les espoirs des Alouettes ont pratiquement été anéantis quand il a dû quitter la rencontre.

Au final, la formation montréalaise devra retourner bûcher à l’entraînement pour essayer de renouer avec la victoire et se replacer dans le portrait éliminatoire. Le hic, c’est que Cato pourrait rater le prochain match, ce qui laisserait l’attaque entre les mains de Marsh ou Boone, voire même Brandon Bridge qui pourrait être une carte cachée.