MONTRÉAL – Les semaines se suivent, mais ne se ressemblent pas pour les Alouettes de Montréal qui ont éprouvé des ennuis offensivement pour échapper un match important, par le pointage de 32-18, face aux Blue Bombers de Winnipeg.

En effet, cette défaite s’avère douloureuse au classement alors que les Alouettes (3-6) s’éloignent du peloton dans la section Est. Évidemment, une victoire aurait eu l’effet contraire pour Montréal qui a gagné un seul match devant ses partisans (1-4) en 2016.

Les Oiseaux ont aussi raté l’occasion de mériter deux victoires d’affilée pour la première fois en un an. Le scénario s’est donc répété pour les Alouettes qui connaissent une année en dents de scie.

Même si la défense montréalaise n’a concédé qu’un seul touché, les hommes Jim Popp ont perdu cette confrontation contre les Bombers (5-4) qui ont remporté un quatrième match de suite.

« Ce fut une soirée difficile… On s’est encore tiré dans le pied et pas à peu près avec les punitions et les revirements », a déploré Jim Popp, le directeur général et entraîneur-chef qui est blasé de se répéter.

« On n’est pas content, on a perdu un autre match à domicile et il n’y aucune excuse pour ça. Ce sont les matchs qu’on veut gagner et qu’on est supposé gagner. Mais il y a tant de parité cette année dans la LCF », a ajouté Popp sur un ton plus compréhensif.

C’est plus que dommage pour l’unité défensive des Alouettes qui a sauvé les meubles à plusieurs reprises pour ses compagnons offensifs. La bande du coordonnateur défensif, Noel Thorpe, a limité Winnipeg à six placements malgré plusieurs positions avantageuses.

« Nous n'avons pas profité des opportunités »

Elle a finalement craqué en fin de partie avec deux pénalités coûteuses à John Bowman et une à Chip Cox pour une perte de 40 verges. Cette indiscipline a ouvert la porte au coup d'assommoir : un touché de 19 verges d'Andrew Harris au terme d’une imposante séquence de 93 verges.

« On ne peut pas écoper de ces punitions, on a vu que plusieurs de nos meilleurs joueurs ont été piégés. Aussi frustrant que ça peut être, on ne peut pas se permettre ça. C’est le groupe d’officiels qui impose le plus de punitions cette saison et on le savait très bien. Il faut agir en conséquence », a commenté Popp.

Plus que mécontent, Bowman en voulait aux officiels.

« Ça se reproduit chaque semaine, les arbitres décident ce qu’ils veulent voir et ce qu’ils veulent imposer comme punition », a décrié Bowman indiquant que des punitions étaient évidentes contre Winnipeg sur le dernier clou enfoncé par Harris.

Ballons et mouchoirs

Le déroulement de la partie a mis en scène deux puissances défensives qui ont encore été en mesure de se mettre en valeur alors que Winnipeg a eu le dernier mot.

D’ailleurs, la défense des Bombers a réussi quatre interceptions aux dépens du quart-arrière Kevin Glenn dont une malchanceuse. Par contre, l’une d’elles a été ramenée sur 60 verges par Maurice Leggett pour un touché déterminant.

Après avoir présenté une cote d’efficacité parfaite, un fait extrêmement difficile à atteindre, vendredi dernier, Glenn a vraisemblablement peiné contre un défi de taille et il aurait parfois eu besoin d’une meilleure protection.

« J’assume la responsabilité des interceptions même quand un ballon dévie. En bout de ligne, ça compte dans mes statistiques. Je pratique ce sport depuis assez longtemps pour être capable de prendre le blâme comme ‘Si quelqu’un me dit : tu as été pourri cette semaine’ », a commenté Glenn.

« Je suis un peu frustré, mais il faut apprendre cette victoire et se préparer pour la prochaine rencontre », a-t-il reconnu.

Pour vous donner une idée des pépins offensifs, les Alouettes ont été victimes d’une horrible séquence de cinq jeux se résumant à une passe incomplète, une interception, un sac, un échappé provoqué et un botté de dégagement bloqué…

« On était sur un élan avec notre récente victoire et il fallait le garder. Mais on a commencé de manière nonchalante et on a manqué de discipline », a résumé Nik Lewis assez calmement.

Inspirée notamment par les accomplissements de Chip Cox, Gabriel Knapton, Winston Venable et Bear Woods (le meneur de la LCF pour les plaqués), la défense n’a pas baissé les bras. Elle a tenu l’équipe dans le coup en limitant les Bombers à quatre placements de suite avant le touché de Leggett.

Cette résilience a mené à des touchés de Stefan Logan et Vernon Adams fils (son premier en carrière dans la LCF). Aussi incroyable que ça pouvait paraître dans les circonstances, les Alouettes détenaient une avance de 15-9 au deuxième quart.

L’attaque a également pu souffler en vertu du retour du porteur de ballon Tyrell Sutton. Sans rien enlever à Brandon Rutley, Sutton procure beaucoup plus d’outils aux Alouettes. Le receveur Kenny Stafford a aussi quitté la liste des blessés de six matchs pour ce duel.

« Je me sentais très bien, mais c’est très décevant de perdre cet autre match. Il faut absolument mieux protéger notre domicile », a lancé Sutton avec conviction.

Les représentants du Manitoba étaient privés de trois ressources importantes à la position de receveur. De leur côté, les Alouettes ont encore dû se débrouiller sans le demi défensif, Billy Parker.

Anthony Fera a continué sa bonne besogne comme botteur. Il a seulement raté une longue tentative de placement sur 53 verges.

Lors de la première rencontre de leur saison, les Alouettes avaient vaincu les Bombers, 22 à 14, à Winnipeg.

Dès jeudi prochain, les Als auront l’occasion de se reprendre alors que le Rouge et Noir se présentera à Montréal avec un goût de vengeance en bouche.

La soirée a servi à recueillir des denrées non périssables et des dons pour la banque alimentaire de Moisson Montréal dans le cadre du match Blitz contre la faim.