MONTRÉAL – Il y a un peu plus d’an, Vernon Adams fils se démenait sur le terrain dans un revers face aux Eskimos d’Edmonton pendant que des partisans des Alouettes de Montréal avaient réclamé l’entrée en scène de Johnny Manziel en scandant son nom.

 

Vexé, Adams fils avait fustigé les partisans en disant ceux-ci avaient été irrespectueux. À ce moment, il était convaincu que le pont était brisé à jamais avec eux.

 

Sauf que c’est bien connu, les choses changent vite dans le sport professionnel et son exemple vient s’ajouter à l’immense liste. De plus en plus mature comme joueur et comme personne, Adams fils semble finalement démontrer les atouts pour s’établir comme un quart partant dans le circuit canadien.

 

Un titre parmi les joueurs de la semaine ne vaut pas la même chose pour tous les athlètes. Considérant cette histoire, on comprend facilement que cette récompense qui vient de lui être accordée vaut de l’or.

 

Même l’entraîneur-chef Khari Jones admet que c’est gratifiant.

 

« Ce l’est, c’est comme l’un de nos enfants qui reçoit un honneur. Il a en quelque sorte atteint un niveau que je savais accessible pour lui et il continue de grandir. C’est la chose la plus intéressante dans tout ça. J’aime son état d’esprit présentement, il se forge une place parmi les autres quarts de la LCF et le jeu semble se dérouler plus lentement devant ses yeux », a réagi Jones qui travaille avec cet élève depuis deux ans.

 

Ce serait prématuré d’avancer qu’il affiche la stabilité recherchée. Il devra encore faire ses preuves à ce sujet, mais il n'y a aucun doute que son rendement est plus convaincant qu’au début de la saison.

 

« (Je remarque) Définitivement une progression, mais je ne dirais jamais que c’est seulement grâce à moi. Les gars me supportent vraiment bien même quand j’ai connu un match plus difficile. La ligne offensive progresse semaine après semaine, la défense est tellement solide maintenant et (William) Stanback enlève de la pression sur mes épaules », a rapidement souligné le quart qui trouve plus souvent qu'autrement une manière de mener les siens à la victoire. 

 

Par la suite, Adams fils y est allé d’une révélation intéressante sur l’appui de ses coéquipiers ce qui a galvanisé son niveau de confiance.  

 

« Les gars continuent de m’encourager après et pendant les entraînements. Il me rappelle que je n’ai pas à tout accomplir par moi-même. Tommie Campbell est le plus influent là-dedans, il me dit que Bo Levi (Mitchell, le quart des Stampeders) ne faisait que lancer de petites passes en laissant les joueurs s’exprimer », a-t-il noté en relatant l’exemple de Quan Bray et Eugene Lewis qui ont gagné des premiers jeux importants malgré de courtes passes de sa part.  

 

À voir les images d’Adams fils en train de distribuer des accolades à des partisans qui avaient fait le voyage à Ottawa ce week-end, c’est une évidence que le pont a été rétabli.

 

« J'ai appris il y a longtemps que le football n'aimait personne »

« Je crois que j’ai définitivement grandi comme être humain, c’était vraiment immature de ma part de m’exprimer ainsi. J’avais été blessé, mais j’ai pardonné aux partisans et j’espère qu’ils ont fait la même chose envers moi. Je veux continuer de progresser comme athlète et comme homme », a exprimé l’athlète de 26 ans.

 

La suite des choses s’annonce intéressante puisqu’Antonio Pipkin sera bientôt rétabli à 100% et son entraînement de mardi laisse croire qu’il sera en uniforme, samedi, contre Edmonton. Bien sûr, le départ appartiendra à Adams fils, mais il devra s’assurer de conserver son poste.

 

Le plus important, c’est qu’il a compris comment se comporter sur le terrain et à l’extérieur.

 

« En tant que quart-arrière, si tu te laisses affecter par ce qui se passe autour de toi, tu ne feras pas long feu. C’est la position la plus difficile, celle pour prendre les décisions. Il fait un bien meilleur travail dans ce sens », a convenu Jones.

 

Nul doute, le temps où Adams fils n’était pas en uniforme et qu’on le voyait sauter et danser sur les lignes de côté pour motiver ses coéquipiers semble bien lointain.

 

En terminant, précisons que le bloqueur à gauche des Alouettes, Tony Washington a raté l’entraînement mardi puisqu’il était amoché. DeVier Posey était aussi absent en raison de la même blessure à un mollet qui le dérange encore et il ne devrait pas affronter les Eskimos ce qui pourrait ouvrir une porte à Zac Parker.

« Les joueurs ont bien géré la situation des derniers jours »