MONTRÉAL - Après mûre réflexion et de nombreuses saisons passées loin des siens, Samuel Giguère a jugé que le moment était venu de rentrer au bercail et de s’aligner avec les Alouettes.

Le receveur de passes québécois a paraphé jeudi un contrat d’un an avec les Oiseaux, lui qui a porté les couleurs des Tiger-Cats de Hamilton au cours des trois dernières campagnes. Sans surprise, le Sherbrookois réalisera un rêve de jeunesse en endossant l’uniforme montréalais.

« De me joindre aux Alouettes, c’est super. C’est l’équipe que je regardais quand j’étais petit, a déclaré Giguère en conférence de presse vendredi. J’ai encore un chandail de Mike Pringle que je portais quand j’étais jeune parce que je jouais porteur de ballon (à l’école) secondaire.

« Il ne fallait toutefois pas que ce soit l’unique raison pour que je me joigne à l’équipe. Il fallait que je sente que j’avais ma place. Dans le fond, il fallait trouver le bon fit. »

Il est encore évidemment trop tôt pour dire quel rôle occupera Giguère avec les Alouettes. Mais avec le départ de Duron Carter pour la Ligue nationale de football, il y a un poste à pourvoir. L’Américain a dominé le club l’année dernière avec 75 passes captées et 1030 verges.

« Je n’ai pas vraiment parlé avec le groupe d’entraîneurs, mais j’ai eu une bonne discussion avec (le directeur général) Jim Popp, a avoué Giguère. Il est conscient de ce que je peux apporter à l’équipe, mais c’est à moi de travailler fort au camp pour prouver que j’ai ma place. »

Pour les avoir affrontés à maintes reprises pendant ses trois saisons à Hamilton, le Québécois croit plus que jamais que les Alouettes ont tout ce qu’il faut pour connaître beaucoup de succès.

« Avec tous les changements qu’il y a eu en début de campagne, ils ont trouvé leur ligne directrice qu’à partir de la mi-saison, a rappelé Giguère. Avec le temps, Jonathan Crompton a prouvé qu’il est capable de lancer le ballon et qu’il a le sang-froid pour gagner des matchs.

« Je vois les Alouettes comme une équipe gagnante et ç’a évidemment affecté mon choix. Ils possèdent tous les éléments nécessaires pour gagner une coupe Grey. En travaillant fort et en exerçant un certain leadership, je crois que je peux être en mesure d’aider l’équipe. »

Des retrouvailles avec Bolduc

À Montréal, Giguère retrouvera l’entraîneur adjoint à l’attaque André Bolduc, qui l’a dirigé pendant sa dernière année avec le Vert et Or de l’Université de Sherbrooke en 2007.

Les deux hommes sont néanmoins demeurés très proches, et l’idée de travailler à nouveau ensemble a pesé très lourd dans la balance lorsque Giguère réfléchissait à son avenir.

« Il a joué un rôle important dans ma décision, a avoué celui qui enfilera le no 15. André et moi avons toujours gardé contact. À tous les niveaux, je lui posais des questions et il me conseillait. Nous avons d’ailleurs parlé plusieurs fois avant que je signe mon contrat avec les Alouettes.

« Il m’a parlé de l’attaque, de la ville, d’une couple de vétérans et des changements qui étaient survenus au sein du groupe d’entraîneurs. Il m’a également parlé de tout ce que je pourrais réaliser en portant le chandail des Alouettes. »

Ainsi, Giguère entend être très présent dans la communauté, comme l’a été la quasi-totalité des Québécois qui ont joué avec les Oiseaux au fil du temps.

« La mission d’une équipe sportive, c’est de gagner des matchs, d’offrir une bonne expérience aux partisans et de s’impliquer socialement, a-t-il énuméré.

« Pour les joueurs francophones, c’est une opportunité de s’impliquer dans la communauté. C’est bon d’avoir des joueurs auxquels les jeunes peuvent s’identifier. »

Même s’il célébrera ses 30 ans en juillet prochain, Giguère ne considère pas son arrivée avec les Alouettes comme une façon de poser les premiers jalons de son après-carrière. À vrai dire, il parle plutôt d’un nouveau départ.

« J’aimerais jouer ici longtemps et j’aimerais même finir ma carrière ici, a conclu le Sherbrookois. Je n’ai pas encore commencé à penser à ma retraite, car je ne me sens pas vieillir ou ralentir. Je pense que je peux encore apporter beaucoup de choses aux Alouettes. »

Après trois saisons qui n’ont peut-être pas été à la hauteur des attentes à Hamilton, Giguère pouvait difficilement imaginer meilleur scénario pour relancer sa carrière. Chose certaine, il est prêt à accepter n’importe quel rôle que les Alouettes voudront bien lui donner.