Est-ce que les partisans des Alouettes ont raison de s’inquiéter du mauvais début de saison de l’équipe? Oui. Est-ce qu’ils doivent paniquer? Non, pas encore.

Avec un dossier de 1-3, les Oiseaux occupent néanmoins le premier rang de la division Est de la Ligue canadienne de football et pourraient très bien présenter une fiche de 2-2, étant donné qu’ils ont échappé le match contre les Blue Bombers à Winnipeg à la toute fin.

Un sentiment d’urgence s’est rapidement installé parce que le club n’a inscrit que 5 touchés et 70 points en 4 rencontres depuis le début de la saison. Par le passé, c’était pratiquement la moyenne par match! À l’interne, la grogne est surtout due au manque de progression.

Un important recul a senti pendant la dernière rencontre face aux Lions en Colombie-Britannique. Le quart-arrière partant Troy Smith était hésitant et ne prenait pas les bonnes décisions. Les bandes vidéos ont été révisées avec ce dernier pendant la semaine de congé, et c’était certainement la bonne chose à faire. Pas question de faire semblant que tout va bien.

Sans l’ombre d’un doute, une partie du blâme revient à Smith. Après tout, c’est bien lui qui distribue le ballon. Mais, il n’y a pas que ça. Les receveurs de passes ne font pas toujours leur travail. Malheureusement, il nous est encore impossible d’identifier les fautifs, puisque nous ne connaissons pas toutes les subtilités du système de jeu de l’entraîneur-chef Tom Higgins.

Une crédibilité à bâtir

Loin de moi l’idée de pointer du doigt le personnel d’entraîneurs des Alouettes, parce que ces gars-là sont extrêmement dévoués. Reste que Higgins n’était pas le premier choix de l’organisation, tout comme Ryan Dinwiddie, qui a été nommé coordonnateur offensif par intérim à la suite du congédiement de Rick Worman.

Ce qui ressort, c’est que Dinwiddie n’est pas entouré par des collègues d’expérience qui peuvent l’aider. Attention, il ne faut pas lire que Dinwiddie n’est pas qualifié pour l’emploi, mais un peu de support ne lui ferait pas de mal. Au final, est-il outillé pour guider Smith vers le succès?

Ce n’est sûrement pas correct de se prêter au jeu des comparaisons, mais Dinwiddie n’est pas Marc Trestman. Au lieu d’offrir des pistes de solutions à Smith, il est toujours question de simplifier le système. Évidemment, personne ne sait vraiment sur quel pied danser. J’irais même jusqu’à suggérer à Higgins de demander à Dinwiddie de prendre une pause des journalistes.

Âgé de seulement 33 ans, il n’a pas la même crédibilité qu’un entraîneur qui roule sa bosse depuis des années. Tu ne peux pas attaquer tes joueurs comme ça dans les médias, tu dois les défendre et être derrière eux à 100 pour cent. C’est exactement ce que Scott Milanovich a fait à Toronto. Il s’est tenu responsable des insuccès de son équipe jusqu’à maintenant.

Une occasion à saisir

Heureusement, il n’y a pas que des nuages noirs dans le ciel des Alouettes. Il existe des solutions, dont remplacer Smith par Alex Brink si les choses ne s’améliorent pas. Brink n’a pas les mêmes qualités athlétiques, mais il est cependant beaucoup plus cérébral.

Les Alouettes pourraient également utiliser un système à deux quarts afin d’enlever un peu de pression à Smith. Brink pourrait être envoyé dans la mêlée pour exécuter les jeux que Smith a de la difficulté à exécuter.

Aussi, étant donné que le directeur général Jim Popp et Higgins sont des gars de réseaux, ils pourraient dénicher un gars d’expérience pour épauler Dinwiddie. C’est une chose de connaître le système, c’en est une autre d’être en mesure de l’expliquer et de l’enseigner aux joueurs.

Bref, tout n’est pas perdu avant le match de vendredi contre les Argonauts. Ce club est vulnérable et indiscipliné. C’est une occasion qu’il faut absolument saisir.

*Propos recueillis par Francis Paquin