MONTRÉAL – Jim Popp n’a pas chômé au cours des six derniers mois.

Après s’être empressé de garder intact le noyau de son équipe après son élimination aux mains des Tiger-Cats de Hamilton en finale de l’Est, le directeur général des Alouettes y a greffé une dizaine de vétérans, dont quelques noms accrocheurs, en plus de renouveler la banque d’espoirs de l’organisation par l’entremise du repêchage.

À moins de deux semaines de l’ouverture du camp d’entraînement, Popp se dit confiant que l’équipe qu’il a assemblée sur papier puisse faire le travail dès le début de la prochaine saison.

« Il ne nous reste plus qu’à coller tous ces morceaux ensemble sur le terrain, avoir la chance de notre côté et rester en santé. Je crois que nous serons extrêmement compétitifs au sein de notre division cette saison », a prédit Popp lors d’une téléconférence tenue mardi.

Les Alouettes amorceront leur préparation dans un contexte beaucoup plus positif qu’à pareille date l’an dernier. En 2014, l’entraîneur-chef avait été embauché trois mois avant le début du camp, son groupe d’adjoints avait dû être remanié à maintes reprises en cours de route et le véritable quart-arrière numéro un de l’équipe n’avait été connu qu’à la fin août. Ce manque de stabilité avait eu un impact catastrophique sur le déroulement de la saison, qui s’était amorcée par une séquence de sept revers en huit matchs.

Les choses se sont toutefois replacées. Tom Higgins, récent finaliste au titre d’entraîneur de l’année, amorcera sa deuxième saison à la barre de l’équipe entouré d’un groupe d’adjoints complet dont les responsabilités sont déjà bien définies. Jonathan Crompton, qui a maintenu une fiche de 8-2 comme partant, est quant à lui vu comme l’homme de la situation au poste de général de l’attaque.  

 « Cette continuité est pour moi une grande source d’enthousiasme et je crois sincèrement que nous serons en mesure de reprendre où nous avons laissé », avance Higgins.

Plutôt que de créer des dissensions irréparables, le pilote des Moineaux croit que les épreuves surmontées en première moitié de saison l’an dernier ont forgé le caractère de son club.

« Même si les temps étaient durs, les joueurs pouvaient sentir qu’ils étaient importants pour nous. Cette confiance est devenue réciproque et nous a permis de bâtir ce qu’on peut seulement bâtir lorsqu’on fait face à une énorme dose d’adversité. Et on n’aurait pas pu en rencontrer davantage que l’an dernier », s’est remémoré Higgins en promettant que son équipe ne se laisserait pas emporter dans le même tourbillon cet été.

« La saison dernière, il y a eu un moment où nous nous sommes demandés s’il ne serait pas mieux de tout raser et de recommencer à zéro, mais nous avons finalement décidé de ne pas le faire. Ça n’avait jamais été la façon de faire au sein de cette organisation et je n’étais pas intéressé à commencer. On a donné le bénéfice du doute à tout le monde et on s’est appliqués à s’améliorer. À un certain moment, quelque chose a cliqué et nous avons réussi à renverser la situation. »

« Nous avons traversé un cycle qui nous a permis d’apprendre que si vous croyez fermement en ce que vous faites sans céder à la panique, vos plans finiront par se concrétiser. Ça a été une saison mémorable, une saison au cours de laquelle ces jeunes hommes ont appris des leçons qui les suivront pour le reste de leur vie », a ajouté Higgins avec l’optimisme qui lui est propre.

Au cours de la saison morte, Popp a distribué les contrats avec comme objectif de créer un sain esprit de compétition au cours du processus qui mènera à la composition finale de l’alignement.

L’arrivée de Fred Stamps, Nik Lewis et Samuel Giguère crée une congestion à la position de receveurs, où les attendent notamment S.J. Green et Brandon London. Dans le champ arrière, Stefan Logan et Carl Volny s’ajoutent à un groupe déjà bien garni avec la présence de Brandon Whitaker, Tyrell Sutton, Brandon Rutley et Chris Rainey. Qui sortira du lot? Higgins juge qu’il est simplement trop tôt pour le savoir.

« On ne peut jamais avoir trop de bon porteurs de ballon. En utilisera-t-on un, deux ou trois? Nous espérons simplement que la réponse à cette question sera le résultat de la lutte qu’ils se feront au camp et non des blessures. Ce que j’aime, c’est que nous avons des options. »

En défensive, le nouveau venu Chris Thompson s’amène dans une tertiaire ficelée de visages bien connus. Que signifiera son arrivée pour des vétérans comme Jerald Brown et Billy Parker?

« Certains vétérans que nous avons embauchés savent qu’ils auront de la compétition. On n’a donné aucune garantie. Il faut gagner maintenant, alors ils devront nous montrer ce qu’ils peuvent offrir dans l’immédiat. Mais les vétérans peuvent certainement aider les plus jeunes et j’aime le mélange que nous avons présentement », affirme Higgins.

Même Crompton, le quart-arrière qui a réussi ou trois autres avant lui ont échoué la saison dernière, ne pourra dormir sur ses deux oreilles. Tanner Marsh, Dan LeFevour et John Skelton tenteront de lui ravir son poste au camp d’entraînement.

 « Jonathan est notre numéro un, mais tous les noms sont écrits au crayon de plomb. Nous laisserons la compétition faire son œuvre en espérant qu’elle fasse en sorte que notre plan A soit encore plus solide », a laissé planer Higgins.