MONTRÉAL - Bear Woods et les Alouettes de Montréal n’entendent vraiment pas à rire au point que le secondeur étoile a garanti une victoire des siens en finale de l’Est contre les Tiger-Cats de Hamilton.

Avec du feu dans les yeux, Woods a même assuré qu’il n’y avait rien à célébrer dans cet éclatant triomphe face aux Lions de la Colombie-Britannique.

« Ce n’est pas le temps d’apprécier, on a une mission à poursuivre la semaine prochaine à Hamilton », a-t-il tranché avant de préciser sa pensée.

« Ils ont gagné le dernier duel, mais je garantis que nous allons gagner celui-ci. J’espère qu’ils peuvent prétendre la même chose, c’est la mentalité que les deux équipes doivent avoir », a proposé Woods en se souciant du spectacle offert aux amateurs.

Dans son rôle de meneur de l’organisation, l’entraîneur Tom Higgins se doit d’avoir une approche plus positive, mais réaliste. Ainsi, voici sa réponse sur ce qu’il retient de ce match inspiré face aux Lions.

« Rien. Je vais demander à la LCF si on peut enlever certains de nos points et les appliquer dans le prochain match », a-t-il continué en blaguant.

« La seule chose, c’est qu’on vient de gagner un premier match éliminatoire. Hamilton avait contrôlé les tranchées la dernière fois, mais on aura l’expérience d’avoir joué là-bas et on sera plus à l’aise face à ce défi », a soutenu le vieux routier qui a retiré quelques joueurs du match, dont John Bowman, par précaution en deuxième demie.

Aussi emballés que les joueurs pouvaient l’être, ils étaient impatients d’en découdre de nouveau avec les Tiger-Cats.

« C’est vraiment un merveilleux sentiment de gagner ce match. On a évacué la dernière défaite de notre système et on a produit tous ces points. On pourra se reprendre contre Hamilton. Ce sera un match très physique avec beaucoup de discussions intéressantes sur le terrain. Je n’en peux plus d’attendre pour ce match! », a révélé le receveur S.J. Green (95 verges et 1 touché).

Jerald Brown, l’un des héros défensifs du match, a hâte de s’attaquer à la série de victoires des Tiger-Cats à domicile. À son avis, les séquences sont faites pour être freinées et il est persuadé que la performance déployée face aux Lions sera un point tournant.

« Quand l’attaque joue bien, on en fait autant en défense, et quand les unités spéciales jouent à la hauteur de leur potentiel, la défense devient encore meilleure », a souligné le combatif numéro 39.

Le seul bémol a été remarqué au dernier quart alors que les Lions ont ajouté deux touchés dans une cause déjà perdue. Tout de même, ce relâchement a déçu quelques joueurs des Alouettes.

« Ce n’est pas acceptable de lever le pied en fin de match et de commettre des erreurs. Ce n’est pas du football de championnat et on sait qu’on devra jouer jusqu’à la dernière seconde contre Hamilton », a rappelé Woods.

Une foule décevante, mais bruyante

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Alouettes n’ont pas l’habitude d’évoluer devant une foule si petite. Depuis leur déménagement bénéfique au Stade Percival-Molson, les Alouettes avaient su créer une grande demande pour leurs billets surtout durant l’ère Anthony Calvillo.

La foule au Stade Percival-MolsonCependant, seulement 15 107 amateurs étaient présents pour un duel éliminatoire par surcroît. Les dirigeants de l’organisation n’ont pas caché leur déception, mais ils espèrent que la performance de l’équipe produira l’effet escompté.

« C’est clair qu’on est déçu que les gens ne soient pas venus en plus grand nombre, mais on comprend aussi le défi. C’était la première fois que nous avions seulement une semaine pour organiser un match de demi-finale. Par exemple, ce n’était pas évident pour ceux qui voulaient se regrouper pour une sortie de groupe », a avoué le président Mark Weightman.

« Mais la foule était très bruyante et si on avait besoin de convaincre quelques partisans, j’espère qu’on a réussi avec cette victoire de 50 à 17 », a-t-il ajouté.

Du côté des joueurs, personne ne voulait critiquer les amateurs, bien au contraire.

« Peu importe le nombre de partisans qui s’étaient déplacés, les fans ont été extraordinaires quand même », a mentionné Marc-Olivier Brouillette.

Vétéran de l’organisation et reconnu pour son franc-parler, Jerald Brown disait comprendre la situation.

« Non, ce n’était pas difficile à accepter. On apprécie nos spectateurs et on savait qu’il faisait froid et qu’il y avait de la neige. Ils ont aussi un excellent siège à la maison pour nous suivre et ils ont continué de nous encourager malgré notre mauvais départ cette saison », a conclu Brown à propos de ce qui était sans doute la pire foule pour un match des Alouettes dans ce stade.