Après avoir émis le souhait de poursuivre sa carrière dans la NFL, le demi offensif Brandon Whitaker réalise que le temps commence à jouer contre lui et il ne ferme pas la porte à un retour dans la LCF.

Tombé au combat après seulement 10 matchs en 2012 à la suite d’une déchirure ligamentaire au genou droit, l’athlète de 27 ans entretenait le souhait de s’établir dans la NFL.

Les semaines ont cependant filé à vive allure et sa remise en forme n’est pas encore complétée.

«Mon genou se porte bien, je ne peux pas me plaindre», a confié Whitaker qui s’entraîne quatre fois par semaine avec un entraîneur au Texas.

«Présentement, il me reste surtout à travailler sur le côté mental de ma progression et ça s’en vient. Au niveau physique, je sens que je suis prêt pour jouer», a-t-il précisé.

L’agile porteur de ballon réalise toutefois – qu’à l’image de son réseau routier – une congestion se dessine à cette position à Montréal chez les Alouettes.

«J’ai entendu parler dont par des partisans sur Facebook que les Alouettes avaient embauché quelques porteurs de ballon en plus d’en repêcher», a convenu Whitaker.

«Je n’ai pas parlé avec Jim Popp depuis un certain temps. La dernière fois, il m’a souhaité bonne chance dans mon parcours tout en me disant de rester en contact avec lui, mais je ne suis pas encore rendu à ce point. Je sais qu’ils ont fait le plein de porteurs de ballon donc j’ignore dans quelle direction je m’en vais avec les Alouettes», a-t-il ajouté.

Brandon WhitakerWhitaker, qui a éclos durant la saison 2011 avec une récolte de 1381 verges par la course, espère encore recevoir une invitation de la NFL même si cette option semble improbable à ce moment. 

«Nous avons quelques contacts avec des équipes de la NFL et on a amorcé des discussions avec elles, mais l’enjeu principal concernait mon genou et leur montrer que je suis en santé», a-t-il raconté au RDS.ca.

Le double vainqueur de la coupe Grey avec les Alouettes s’est avéré très honnête dans ses propos au sujet de son rêve d’évoluer dans la NFL en 2013.

«Pour être honnête, les possibilités se referment pour moi parce que le repêchage a eu lieu et les équipes ont déjà testé plusieurs joueurs dans les camps préliminaires. Je ne peux pas dire que c’est terminé dans la NFL, mais je pense à l’avenir et j’attends des nouvelles de mon agent», a évoqué celui qui est originaire d’Edmond en Oklahoma.

L’occasion était belle de lui demander s’il éprouvait des regrets d’avoir partiellement renoncé à l’option de revenir à Montréal pour investir tous ses efforts vers la NFL.

«J’ai dit que je voulais tenter ma chance dans la NFL, mais c’est encore possible que je revienne dans la LCF. Je n’ai définitivement pas fermé cette porte, ça demeure une option pour moi. J’aimerais bien revenir au Canada en fait», a-t-il proposé.

Fidèle à son habitude, Popp n’a pas perdu de temps à dénicher plusieurs solutions pour le poste qui serait revenu à Whitaker s’il avait été au sommet de son art. Le camp des Alouettes mettra en compétition une panoplie de demis offensifs pour le rôle de numéro un dont Dominic Rhodes, Victor Anderson, Jerome Messam, Chris Jennings et Steven Lumbala (repêché récemment). 

Whitaker pourrait donc se retrouver à regarder vers une autre destination canadienne.

«Je veux avant tout jouer au football et je respecte toutes les organisations. Si Montréal décide d’aller dans une autre direction et qu’ils sont à l’aise avec ce choix, je respecterai cela. 

Brandon Whitaker«Je comprends que c’est une business et que ça peut arriver», a-t-il avoué en ajoutant qu’il s’ennuierait de ses coéquipiers et des partisans. 

Pas question de demander un coup de pouce à Trestman

Même si le scénario de la Ligue canadienne de football se dessine comme le plus probable, Whitaker se dit convaincu qu’il aurait pu se débrouiller dans la NFL.

«Je n’ai jamais eu un doute dans ma tête à propos de mes habiletés pour jouer à n’importe quel niveau. C’est vrai que le terrain est plus petit, mais ça se compare beaucoup et le jeu est même parfois plus rapide dans la LCF», a noté l’ancien de l’Université Baylor.

Il n’aurait pas pu le deviner, mais Whitaker se retrouve maintenant avec un allié de taille dans la NFL. Si la situation se présentait, il est convaincu que Marc Trestman, son ancien entraîneur avec les Oiseaux, n’hésiterait pas à prononcer de bons mots en sa faveur.

Tout de même, il refuse de franchir un certain seuil.

Brandon Whitaker«Je sais qu’il est très occupé et j’apprécierais bien sûr un coup de main de sa part, mais je ne lui demanderais jamais de glisser un mot positif pour moi», a-t-il commenté en ce qui concerne le nouveau pilote des Bears de Chicago. 

«Ça revient à mon agent de discuter avec des équipes de la NFL. Je sais aussi que Coach Trestman est fort occupé présentement. À sa première année, il n’a sûrement pas le dernier mot pour l’embauche des joueurs.»

Sans surprise, Whitaker se dit très heureux pour Trestman et il n’est pas gêné de dire que cette vague de changements d’entraîneurs à Montréal a eu l’effet d’un solide plaqué.

«C’était un assez gros choc pour moi et les autres joueurs de l’équipe. C’est tout un changement pour l’équipe et la ville de Montréal. Les Bears méritent un entraîneur de sa trempe et je suis convaincu qu’il les aidera à devenir une organisation de premier plan comme il l’a fait avec les Alouettes», a avancé le coéquipier très apprécié de ses comparses.

D’ailleurs, il est loin d’avoir coupé les ponts avec plusieurs membres des Alouettes. En plus d’être près de Brian Bratton qui ne sera pas de retour dans le nid, il considère Jamel Richardson, S.J. Green et Brandon London comme des frères.

En discutant avec eux, il a compris que des ajustements seront nécessaires sous la direction d’un personnel métamorphosé.

«J’ai parlé avec mes amis les plus proches sur l’équipe et ils auront besoin d’un peu de temps pour s’adapter à cette nouveauté, mais c’est normal», a conclu, sur un ton rassurant, Whitaker qui écouterait attentivement une offre montréalaise.