J'entrevois une lutte à trois dans l'Est entre les Blue Bombers de Winnipeg, les Argonauts de Toronto, qui accueilleront la coupe Grey en novembre, et les Alouettes, qui seront compétitifs. Ce sera serré entre ces trois équipes.

Quant aux Tiger-Cats de Hamilton, ils sont encore dans leur processus de reconstruction, mais ils ne seront pas des proies faciles comme l'an dernier.

Chez les Alouettes, la défaite face aux Lions de la Colombie-Britannique lors de la coupe Grey a amené des changements en profondeur au niveau du personnel d'instructeurs en attaque alors qu'en défensive, tout le monde a conservé son poste.

En attaque, outre Marcel Bellefeuille, qui est maintenant coordonnateur, tous les autres instructeurs ont quitté. Contre les Lions en novembre dernier, on se souvient que c'est l'attaque qui n'avait pas fonctionné. La Colombie-Britannique avait obtenu 25 points mais n'avait marqué qu'un seul touché en sept présences dans la zone des Alouettes. Les Lions avaient réussi six placements, signe que la défensive avait fait le boulot.

C'est Bellefeuille qui sera responsable de guider l'offensive Calvillo sera plus décontracté cette saison. L'équipe lui a enlevé beaucoup de pression. L'attaque au sol sera mise à contribution plus souvent et on ne se fiera pas seulement à son bras pour gagner.

Je suis persuadé que c'est Calvillo lui-même qui a demandé que quelqu'un d'autre prenne les décisions en attaque. L'an dernier après le match de la coupe Grey, il avait laissé entendre que ce n'était pas toujours facile de diriger l'attaque. Vous savez, il n'y a que 20 secondes entre les jeux et si votre quart vient de rater quatre passes de suite ou qu'il vient de se faire ébranler après un sac, ça laisse pas beaucoup de temps pour se remettre alors je suis persuadé qu'il accueilli à bras ouverts cette décision.

Calvillo demeure l'homme de confiance de Jim Popp. Comme à la boxe, un aspirant doit réussir à détrôner le champion pour prendre sa place et pour l'instant, les quarts derrière le numéro 13 ne sont pas rendus là.

En défensive, c'est le même système alors qu'en attaque c'est tout nouveau. Il faudra un peu de temps à tout le monde pour s'y faire. Les joueurs connaissent le nouveau système mais avant de le maîtriser avec le synchronisme que ça demande, c'est autre chose. La fraction de seconde d'hésitation bousille déjà le synchronisme. Il y a aura bien sûr une progression de match en match. Qui sait, au lieu de partir en lion pour finir en mouton comme dans les années passées, ce sera peut-être le contraire.

Jim Popp s'entoure

Popp sait qu'il n'est pas un entraîneur de carrière, c'est pourquoi il s'est bien entouré. Il contrôlera ce qu'il peut contrôler, c'est-à-dire l'atmosphère, l'encadrement et la préparation de l'équipe. Il s'assurera du bien-être des joueurs.

Au niveau du plan de match, tout reposera sur ses adjoints. Lors des entraînements, Popp sera un superviseur car il sait mieux que quiconque qu'il n'est pas un entraîneur de carrière. Il est donc dans l'obligation de faire confiance à ses hommes.

J'ai hâte de voir s'il a l'étoffe d'un meneur d'hommes puisqu'il n'est pas impliqué au plan stratégique. Il devra s'assurer que tout le monde tire dans la même direction avec un encadrement plus serré.

Deuxième match préparatoire

J'ai vu des belles choses lors du deuxième match préparatoire des Alouettes contre Toronto jeudi. Le coordonnateur défensif des Alouettes, Chris Jones, peut dire mission accomplie parce qu'il voulait que sa première unité soit dominante. Il voulait aussi voir de l'intensité et une belle exécution. Jones voulait aussi que les réservistes et les jeunes, qui ont démontré des belles choses lors des entraînements, confirment leur talent dans un match.

Certains diront que c'était qu'un match préparatoire et que les deux équipes n'ont pas démontré leur vrai visage. Les vraies réponses viendront donc le 29 juin.

La défensive a donné le ton dès le premier jeu quand R-Kal Truluck a provoqué une échappée en plus de réussir un sac. La défensive montréalaise a arrêté l'attaque au sol et mis de la pression sur le quart. L'attaque terrestre des Argos, sans la contribution des quarts, n'a généré que 16 verges en huit courses. Aussi bien dire que cette unité des Argos n'a rien fait du match. Cet échec du jeu au sol a obligé les Argos à passer. C'est à ce moment que la pression sur le quart s'est faite.

La pression s'est exercée de plusieurs façons. Parfois, c'était une pression à trois ou à quatre. Les joueurs de ligne ont aussi gagné leurs batailles à un contre un. J'ai également aimé l'exécution du blitz car il y avait toujours quelqu'un de libre dans le champ arrière. Le synchronisme du blitz était bon.

Parmi les nouveaux joueurs, j'ai bien aimé le travail du plaqueur Devone Claybrooks. e secondeur Diamond Ferri a réussi un sac du quart. J'ai aimé ce que j'ai vu de Randee Drew, un demi défensif, qui pourrait être le Chip Cox de 2007.

En attaque, on a retrouvé une formation rouillée. Pour la plupart des vétérans, c'est la première fosi qu'is voyaient de l'action pendant un match cette année. La défensive a donc tenu le fort pendant que l'offensive essayait de se retrouver.

J'ai apprécié l'attaque équilibrée. D'ailleurs ça se reflète dans les statistiques avec 30 courses (169 verges) et 31 passes (207 verges). J'ai été impressionné par le petit porteur de ballon Mike Imoh, qui pourrait jouer un rôle intéressant car il apporte une dimension que l'équipe n'avait pas l'an dernier. Il pourrait changer l'allure d'un match. Il apporte un défi différent aux autres équipes et il pourrait compléter Robert Edwards ou Bruce Perry.

Imoh peut aussi être un bon receveur de passes. Il l'a d'ailleurs démontré quand il a capté une passe de six verges, qui s'est finalement soldée par un gain de 41 verges en raison de sa vitesse et de sa rapidité. Il peut courir en force au centre et éviter les plaqués. Il apporte un mouvement latéral et une esquive très intéressante. Sur un jeu qui devait en théorie aller nulle part, il a gagné six verges.

Évidemment, l'attaque aérienne n'a pas atteint sa vitesse de croisière. Il faudra être patient, parce qu'il y a un nouveau système à implanter avec de nouveaux receveurs. Calvillo n'a pas joué un grand match. Faut dire que c'était son premier. Donnons-lui la chance de se reprendre. Lui aussi a encore du chemin à faire avec le nouveau système. Ne soyons pas trop critiques. On a toutefois senti que ça commençait à débloquer après qu'il eut été victime d'une interception au deuxième départ.

*propos recueillis par RDS.ca