Pierre Vercheval analyse les quatre matchs éliminatoires qui auront lieu ce week-end dans la NFL.

Chiefs de Kansas City vs Colts d'Indianapolis (samedi 16 h 30 à RIS)

À première vue, affronter les Chiefs est le pire scénario pour les Colts, puisqu'ils forment la pire unité défensive pour contrer le jeu au sol et qu'ils devront contenir Larry Johnson, qui n'a pas vraiment connu de mauvais matchs cette saison. Même si toutes les équipes savent qu'il faut l'arrêter, Larry Johnson connaît du succès match après match.

Si Kansas City veut gagner, Johnson devra accumuler les verges au sol et le porteur de ballon devra être utilisé très souvent. Il devra faire une quarantaine de courses, car le temps de possession sera un facteur important. Les Chiefs devront courir pour limiter le temps de possession de Peyton Manning, qui est toujours dangereux avec le ballon.

Contenir Johnson est tout de même un défi réaliste. Si les Cards de l'Arizona et les Bengals de Cincinnati l'ont fait plus tôt cette saison, il y a de l'espoir pour les Colts…

De plus, les hommes de Tony Dungy sont invaincus à domicile cette saison. C'est au RCA Dome que les Colts jouent leur meilleur football. Les Chiefs, eux, en arrachent à l'étranger, avec une fiche de trois victoires et cinq défaites cette saison.

Aussi étrange que cela puisse paraître, le tirage au sort sera un autre facteur important. Les Chiefs doivent espérer gagner le tirage et faire durer la première série à l'attaque le plus longtemps possible (et la conclure par un touché). Réduire le temps de possession des Colts mettra de la pression sur Manning, qui sera alors tenté de forcer le jeu. Les Colts, eux, doivent faire le contraire s'ils remportent le tirage au sort, c'est-à-dire marquer rapidement un touché pour effrayer leurs adversaires.

Pour l'emporter, les Chiefs ne devront pas être victimes de revirements et ne pas se contenter d'inscrire des placements.


Cowboys de Dallas vs Seahawks de Seattle (samedi 20 h à RDS)

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ces deux équipes ne jouent pas du football très convaincant ces temps-ci. Les Cowboys et les Seahawks ont perdu trois de leurs quatre dernières rencontres.

Si on se fie au dicton qui dit que ce sont les défensives qui gagnent des championnats, la situation de Dallas est inquiétante. La troupe de Bill Parcells a en effet accordé 33 points en moyenne à ses quatre derniers matchs. Pour mettre cette statistique en perspective, les 49ers de San Francisco, qui ont terminé au dernier rang de la NFL au chapitre des points accordés, en ont accordé 26 en moyenne. C'est dire à quel point la défensive des Cowboys se cherche… Seul DeMarcus Ware est capable de mettre suffisamment de pression sur le quart-arrière adverse. Faut dire que la blessure à Greg Ellis nuit considérablement à la défensive des Cowboys, qui est devenue plus prévisible.

Si les Seahawks sont en mesure d'arrêter Ware, ils auront du succès contre Dallas.

Discrète lors des derniers matchs, l'attaque au sol des Cowboys devra exceller pour espérer l'emporter. Avec la perte de trois demis de coin réguliers du côté des Seahawks, Dallas sera tenté d'y aller par la passe. Mais le quart Tony Romo aura besoin du jeu au sol, car il fait trop d'erreurs lorsqu'on le laisse faire ce qu'il veut avec le ballon.

Matt Hasselbeck et les Seahawks devront contrôler le temps de possession pour protéger leur défensive, qui est ennuyée par les blessures.


Jets de New York vs Patriots de la Nouvelle-Angleterre (dimanche 13 h à RIS)

Le 12 novembre dernier, les Jets ont prouvé aux Patriots qu'ils pouvaient les battre à domicile, mais ce sera différent dimanche. La donne a changé. Les Patriots traversent présentement une bonne séquence. Et quand Tom Brady (fiche de 10-1 en éliminatoires) et sa bande arrivent aux éliminatoires, ils deviennent des machines conçues pour gagner. Bill Belichick a le don de bien préparer son équipe pour les matchs importants et de contrer les forces de l'adversaire.

Cette saison, les Jets ont compilé un dossier de dix victoires et six défaites, mais ils n'ont battu qu'une équipe qui présentait une fiche supérieure à ,500… et c'était les Patriots.

Lorsqu'ils ont défait les Pats, les Jets préconisaient un style de jeu très agressif en défensive. Conscients que la Nouvelle-Angleterre n'a pas de receveurs de passes dominants, les New Yorkais avaient mis énormément de pression sur Brady. C'était un risque à prendre...

Sauf que dernièrement, les Patriots semblent avoir pris leur rythme en attaque, eux qui ont marqué 40 points dans deux de leurs trois derniers matchs. De plus, la Nouvelle-Angleterre possède l'une des meilleures défensives dans la zone critique.

Seul point d'interrogation du côté des Pats : leur botteur de précision. Stephen Gostkowski, le successeur d'Adam Vinatieri, n'a pas vécu l'expérience des bottés importants au cours de la saison.

Malgré cette faiblesse, c'est difficile de prédire autre chose qu'une victoire des Patriots !


Giants de New York vs Eagles de Philadelphie (dimanche 16 h 30 à RDS)

Ce match mettra également aux prises deux équipes qui se connaissent bien, évoluant dans la même section. S'il y a une formation qui arrive en séries avec le momentum, c'est Philadelphie !

Depuis la blessure à Donovan McNabb, les Eagles forment une équipe plus unie. Tout le monde est porté à en faire davantage. Avec Jeff Garcia au poste de quart, l'attaque des Eagles s'est diversifiée et elle est maintenant plus équilibrée. Comme il y a moins de longs jeux aériens qu'avec McNabb, les séries à l'attaque durent plus longtemps, ce qui fait que la défensive est moins sollicitée. Lorsque la défensive se présente sur le terrain, elle est plus reposée, ce qui donne de meilleurs résultats. Garcia est excellent dans sa gestion du match; Brian Westbrook en fait plus qu'avant; la ligne à l'attaque est dominante; la défensive joue bien… Que demander de plus ?

C'est tout le contraire du côté des Giants ! Durant la saison, tout le monde a été pointé du doigt : des joueurs ont critiqué d'autres joueurs, des joueurs ont critiqué leurs entraîneurs, des entraîneurs ont critiqué des joueurs, et des entraîneurs se sont critiqués entre eux.

Si les Giants veulent gagner, Tiki Barber devra connaître tout un match. Si je jouais sur l'unité défensive des Eagles, je me dirais : «Faisons tout pour arrêter Tiki Barber. Si Eli Manning nous bat avec une performance incroyable, nous lui lèverons notre chapeau.» C'est un risque à prendre.

Avec un Manning qui ne répond pas bien sous pression, les Eagles l'emporteront.


* Propos recueillis par RDS.ca