Il est vrai qu'on ne peut pas imputer qu'à la contre-performance d'Anthony Calvillo, victime de cinq interceptions, la défaite de 31-6 face à Toronto samedi. Il ne faut toutefois pas oublier qu'il est notre leader et que nous comptons sur lui pour gagner. Quand il fait bien, on lui donne ses lauriers mais quand il connaît une baisse de régime, les chances de l'emporter, avouons-le, sont moins élevées.

Nous avons perdu nos deux derniers matchs mais je pense que ces deux revers malgré tout arrivent à un bon moment.

Vous savez, il a été difficile pour l'équipe de rester dans le partie en raison des cinq interceptions. Anthony, comme tout le monde, sait que sa performance ne nous a pas aidés. On a besoin de lui pour gagner mais ça, ce n'est rien de nouveau.

Si à Montréal, nous avons besoin de Calvillo pour gagner, à Toronto, les Argos ont besoin que Damon Allen soit en santé pour espérer connaître du succès. Sans Allen, les Argonauts ne sont pas du tout la même équipe. Lors du match précédent, cette équipe était affaiblie par les blessures et ils étaient dans une courte semaine, si bien que rien ne jouait en leur faveur comme c'est le cas pour nous cette semaine.

On s'attendait à un match plus difficile car Toronto est une formation fière et enragée. Il aurait fallu que nous amorcions la partie en lion, ce qui n'a pas été le cas.

Nous avons été moins efficaces en défensive en deuxième demie lors de nos deux récents revers. Il faut dire que nous avons accordé des gros jeux dans les deux derniers quarts, ce que nous ne faisions pas en début de campagne. On a aussi été victimes de revirements, ce qui a permis à l'attaque adverse d'être plus longtemps sur le terrain, ce qui a eu pour conséquence de surtaxer notre défensive. Ça notamment été le cas contre Calgary.

Il ne faut surtout pas appuyer sur le bouton de panique avec les deux dernières défaites. Il faut dès immédiatement resserrer les rangs et limiter les points en deuxième demie.

Malgré ces deux défaites, les entraîneurs n'ont rien changé à nos entraînements. Je dirais même que cette série de défaites arrive au bon moment, soit à mi-chemin dans la saison. Ça va nous permettre de nous regarder dans le miroir. Puis, ça va nous éviter de croire que tout serait facile et que nous allons gagner tous nos matchs. Ça devrait être un pas en arrière qui sera salutaire pour le reste de la saison. Il est préférable d'avoir un creux à la mi-saison et de terminer en force par la suite. Il faut éviter d'atteindre notre apogée trop tôt dans la campagne. Ces deux revers vont nous permettre de mieux attaquer la deuxième moitié de de finir en lion pour amorcer les séries.

Notre fin de saison s'annonce d'ailleurs difficile avec plusieurs matchs contre les équipes de l'Ouest, qui jouent dans une conférence nettement plus solide que celle de l'Est.

On a besoin de défi et les équipes de l'Ouest nous donneront une très forte opposition. De notre côté, il faut trouver le moyen de s'assurer que nos trois unités jouent en même temps, ce qui a rarement été le cas cette saison.

Certes, il faut apporter des petits ajustements pour retrouver le chemin de la victoire mais je ne vois rien de majeur. On a déjà vécu des séquences de défaites par le passé et il n'y a pas lieu de paniquer. C'est peut-être juste une question de préparation.


Bobos

Personnellement, je ne suis pas entraîné depuis deux jours en raison d'une infection à un pied qui est enflé et je suis sous antibiotique. Le tout devrait revenir à la normale très bien bientôt mais comme nous sommes dans une semaine courte, j'ignore si je serai en uniforme jeudi lors de la visite des Stampeders de Calgary.


Bilan de mi-saison

Avec un dossier de 7-2, il est facile de faire un bilan positif. Je pense toutefois que nous avons plus de talent que ce que nous avons démontré. Les partisans n'ont pas encore vu les vrais Alouettes car il faut avouer que nous avons gagné des parties en jouant plus ou moins bien au tout début.

Si on se met à tous jouer ensemble, on risque d'être dangereux.

Personnellement, je demeure un fier compétiteur et j'aimerais apporter une plus grande contribution en attaque comme porteur de ballon mais Robert Edwards, il faut le dire, fait bien et il mérite d'être au poste. Moi, j'ai accepté de poursuivre ma carrière dans l'espoir de gagner la coupe Grey et surtout pas pour me plaindre de mon utilisation. Je suis heureux au sein des unités spéciales et tant que je peux contribuer aux succès de l'équipe, je serai heureux.


*propos recueillis par RDS.ca