Difficile à avaler pour les Patriots
Football lundi, 6 févr. 2012. 17:32 mercredi, 11 déc. 2024. 17:26
D'entrée de jeu, nous n'étions pas surpris d'assister à un match du Super Bowl chaudement disputé puisque l'historique entre les deux équipes annonçait un tel scénario.
Les trois derniers matchs entre ces deux formations avaient été décidés par trois ou quatre points. Je fais référence à une victoire des Patriots au compte de 38-35 et des défaites de 17-14 et 24-20. C'était la cinquième présence des Patriots au Super Bowl depuis la saison 2001 et l'écart final avait toujours été de trois points. Ils avaient battu les Rams 20-17, vaincu les Panthers 32-29 et triomphé face aux Eagles 24-21 avant de perdre 17-14 contre les Giants.
Je vous le promets, nous allons parler du jeu vers Wes Welker plus tard, mais c'est avant tout le manque d'opportunisme des Patriots qui me saute aux yeux. Même si les Giants ont perdu le contrôle du ballon trois fois, les Patriots n'ont pas été en mesure de le récupérer à une seule occasion. En fait, ils avaient réussi à le faire le premier coup, en début de match, mais une pénalité de 12 joueurs sur le terrain a annulé le tout.
Ces infractions surviennent en raison de la nouvelle réalité de la NFL alors que les attaques utilisent une panoplie de formations offensives incitant les unités défensives à jumeler ces stratégies. Les entraîneurs regardent combien de receveurs, d'ailiers rapprochés et de porteurs de ballon sont envoyés sur le terrain et ils envoient leurs effectifs en conséquence. Parfois, la communication n'est pas à point surtout que les choses se déroulent rapidement ce qui provoque des erreurs.
C'est donc dire que deux erreurs des Patriots ont permis aux Giants de mener 9-0 au premier quart et ce n'était pas agréable pour les partisans des Patriots. En plus du touché de sureté des Giants, la pénalité imposée aux Patriots n'a pas permis de concrétiser le revirement et les Giants ont complété cette poussée offensive avec un touché.
L'autre point majeur est on ne peut plus simple : une équipe a réussi les jeux contrairement à l'autre!
Revenons sur les ratés des Patriots en fin de rencontre. Au cours de l'avant-dernière séquence, Welker a échappé une passe en plus d'une tentative manquée vers Deion Branch. Les ennuis se sont poursuivis lors de la dernière séquence avec des passes dans les numéros échappées dont celle vers Aaron Hernandez. C'est décevant parce que ça survient dans les quatre dernières minutes du Super Bowl, LE match de l'année.
Il n'y a aucun doute, ces joueurs s'en voudront jusqu'à la saison prochaine; cette défaite sera difficile à avaler. On sentait que les Patriots avaient les Giants dans les câbles, mais ils n'ont pas été en mesure de leur passer le K.-O. J'aime cette analogie avec la boxe étant donné que les Patriots ont ébranlé les Giants en deuxième demie sans les envoyer au tapis pour de bon.
Les Patriots ont constaté, à leurs dépens, qu'il s'agit de la force des Giants. Grâce à sa grande force de caractère, cette équipe est capable de s'accrocher et de revenir en force comme elle l'avait prouvé cette saison.
Si on s'attarde seulement sur la passe incomplète vers Welker, c'est quand même particulier de penser que ce jeu implique Brady, le quart qui a terminé au deuxième rang de la NFL avec 5235 verges aériennes cette saison, et Welker, le receveur qui a dominé la NFL en captant 122 passes.
À première vue, on se dit que la passe n'était peut-être pas bonne. Par contre, quand on regarde attentivement la situation, nous avons le luxe des reprises pour le faire, on s'aperçoit que Brady a placé le ballon du bon côté puisqu'un maraudeur s'en venait vers son receveur. S'il plaçait le ballon de l'autre côté, Welker aurait pu encaisser tout un contact, la passe aurait pu être rabattue et une interception était aussi une possibilité.
Il faut le dire, ce n'était pas une passe facile à capter puisque Welker a dû pivoter dans les airs, mais ce dernier connaît trop bien le dicton des receveurs : «Si tu peux toucher au ballon, tu dois l'attraper». Cette fois, Welker a même eu les deux mains sur le ballon
C'est décevant surtout que ce sont des athlètes tellement compétitifs et ils n'ont pas réussi leur mission au Super Bowl, le plus gros match de football sur la planète.
Du côté des Giants, nous l'avons l'exemple parfait avec la passe complétée à Mario Manningham. Je m'excuse, mais c'est certain que les partisans des Patriots ont pensé au fantôme du catch de David Tyree. C'était la même chose! Tyree avait réussi un attrapé spectaculaire pour permettre à Plaxico Burress d'inscrire le touché victorieux et ça se répète cette année avec celui de Manningham pour mener au touché de Bradshaw.
Quand je vous parlais de caractère, essayer d'imaginer les montagnes russes vécues par les Giants dans cette partie. Ils ont amorcé celle-ci en se forgeant rapidement une avance de 9-0 et se disent que tout va très bien. Ensuite, ils subissent un revirement brutal alors que les Patriots marquent les 17 points suivants pour mener 17-9.
Malgré tout, les Giants rebondissent avec 12 points consécutifs. Je me demande combien d'équipes auraient pu en faire autant? Ils ont pourtant encaissé le meilleur coup de poing des Patriots sauf qu'ils ont su répliquer en puissance.
Si je combine la fin de la première demie et le début du troisième quart, les Patriots ont inscrit deux touchés en sept minutes et 45 secondes grâce à 22 jeux et 175 verges d'attaque. Les Giants ne pouvaient plus les arrêter. Brady était en feu et il a même réussi un record du Super Bowl avec 16 passes complétées d'affilée. On se disait, et je fais partie du groupe, que la grosse machine était peut-être partie. Fidèle à sa réputation, l'équipe sous-estimée de cols bleus a prouvé, une fois de plus, son caractère pour soulever le précieux trophée.
Bien sûr, personne ne peut deviner qu'est-ce qui serait arrivé si Welker avait capté LA passe, mais Brady et les siens auraient pu écouler du temps et ajouter à leur avance. Par contre, on sait que les Pats menaient 17 à 15 si bien que ce jeu n'était pas nécessaire pour prendre les commandes.
La défensive des Patriots avait donc la chance de freiner les Giants et de compléter la victoire. Je sais que cette défensive a été malmenée cette saison, mais je trouve qu'elle jouait quand même très bien et qu'elle méritait mieux étant donné qu'elle n'a pas joué un vilain match. Je peux seulement reprocher le manque d'opportunisme.
À ce sujet, si je vous avais dit que la défensive des Patriots concèderait seulement 19 points avant le match, je présume que plusieurs amateurs auraient été prêts à parier au moins un petit 2$ sur la troupe de Bill Belichick.
À plusieurs reprises, les passes de Manning arrivaient dans les mains d'un receveur alors qu'un joueur défensif était tout près de lui, de rabattre la passe ou même l'intercepter. Voilà pourquoi j'ai de la difficulté à critiquer cette unité qui a tout donné. Le hic c'est qu'elle n'a pas achevé sa mission puisqu'Eli a orchestré une séquence de 88 verges menant à un touché à partir de la ligne de 12.
Eli parmi un groupe très sélect!
En menant sa troupe au championnat, Manning embellit sa réputation et il appartient maintenant à l'élite de cette ligue. J'aime plusieurs choses de lui, mais je retiens un aspect en particulier. La plupart des athlètes seront bons dans des conditions idéales de jeu, mais ceux qui appartiennent à une classe à part sont capables de briller quand les conditions ne sont pas les meilleures et c'est ce qu'Eli fait à merveille.
Par exemple, sur sa superbe passe vers Manningham, il devait lancer le ballon avec un certain Vince Wilfork dans le visage! Ce n'était pas évident à accomplir et il ne profitait pas d'une pochette devant lui et de temps pour décocher avec aisance.
Mine de rien, Manning a complété 75% de ses passes pour 296 verges et un touché. De plus, il a été frappé solidement en début de match en encaissant trois sacs du quart et ce ne sont pas tous les quarts qui auraient excellé après cela.
Cette victoire lui permet de se hisser dans un groupe exceptionnel alors qu'il rejoint les Brady, Joe Montana, Terry Bradshaw et Bart Starr qui sont les seuls à avoir été nommés deux fois le joueur par excellence au Super Bowl. Montana domine encore ce groupe avec trois récompenses.
Avant le fameux duel de dimanche, on avait souvent parlé du receveur Victor Cruz et du fait qu'il allait se retrouver parfois dans une situation avantageuse contre Julian Edelman. Et bien vous savez quoi, Edelman n'a pas joué une fois en défensive alors que Cruz a dû se démener contre deux joueurs défensifs durant toute la partie. C'est vrai que Cruz a inscrit un touché, mais il a été assez discret pendant le reste de la partie.
Ceci dit, quand une telle chose se produit on se demande qui va se lever et qui va compenser pour Cruz? Et bien ce fut Hakeem Nicks et Manningham qui ont réussi les jeux clés sans oublier que Manning avait perdu deux ailiers rapprochés en raison de blessures.
La ligne défensive des Giants doit remercier son attaque
Avant le coup d'envoi, on avait hâte d'assister à la confrontation entre la redoutable ligne défensive des Giants et la ligne offensive des Patriots. J'ai trouvé que cette dernière a bien tenu le coup. Par contre, le problème avec une ligne offensive, c'est qu'elle peut être efficace pendant 50 jeux, mais un moment de faiblesse sur le 51e jeu peut faire la différence.
Étant donné que Brady a tenté 41 passes en plus d'être victime de deux sacs et d'un touché de sureté, il s'est retrouvé 44 fois en situation de passe. Dans de telles circonstances, c'est très bien de concéder deux sacs.
Cependant, il ne faut pas négliger les deux points obtenus par cette ligne défensive quand elle a provoqué le touché de sureté. Ces deux points semblent anodins pour certains sauf qu'ils ont eu un impact en fin de partie. Après leur dernier touché, les Giants menaient 21-17 et le pointage aurait été de 19-17 sans ce touché de sureté. Dans un tel contexte, les Giants auraient opté pour un converti d'un point afin de se retrouver à 20-17. Bref, les Pats auraient eu besoin de seulement un placement pour se rendre en prolongation.
Par contre, j'ai senti que cette ligne défensive des Giants a ressorti du lot dans la dernière portion du match en appliquant de la pression en plus de forcer Brady à bouger dans sa pochette.
Ah oui, il ne faut pas oublier le sac de Justin Tuck à l'endroit de Brady. On ne le saura jamais, mais ce plaqué a peut-être été déterminant puisque Brady semblait ennuyer par une douleur à l'épaule gauche. Je ne serais pas surpris que des histoires sortent dans les médias au cours des prochaines semaines à propos d'une blessure à cette épaule. C'est vrai, Brady lance de la droite, mais son épaule gauche est sollicitée dans son mouvement de rotation pour décocher des passes.
D'ailleurs, je suis allé vérifier les statistiques de Brady avant et après ce plaqué de Tuck. Avant le sac de Tuck, Brady avait complété 20 de ses 24 passes pour 201 verges et deux touchés et il a dû se contenter de 7 passes complétées en 17 pour 75 verges et une interception par la suite.
Je termine avec une dernière explication parce que je crois qu'il faut souligner le travail de l'attaque des Giants qui a dominé le temps de possession 37 minutes contre 23. En raison de ce facteur, le réservoir d'essence de la ligne défensive des Giants n'était pas à sec en fin de partie. En fait, elle a joué son meilleur football au quatrième quart au cœur de l'action.
Parfois, on ne relie pas tous les points, mais il s'agit d'un impact important. On entend souvent dire les entraîneurs et les joueurs à quel point le Super Bowl est le match le plus épuisant et qu'ils manquent parfois d'énergie en deuxième demie.
Il faut respecter le travail de la défensive des Giants car c'était seulement la deuxième fois cette saison que les Patriots marquaient moins de 20 points (17 points contre les Steelers le 30 octobre).
Bien sûr, certains partisans sont contents du résultat alors que d'autres sont déçus, mais je retiens surtout que nous avons assisté à une excellente année de football! Je m'amuse en vous lançant la question, mais j'ai personnellement trouvé que ce fut une saison incroyable avec des jeux spectaculaires, de superbes performances de quarts et des matchs enlevants. Qu'en pensez-vous?
Tout cela alors qu'on se demandait si la saison allait commencer en raison du lock-out et qu'on était inquiet pour la qualité du jeu sans les mini-camps et des camps d'entraînement réduits.
Finalement, je trouve que nous avons été choyés! Maintenant, on hibernera pour quelques mois, mais j'ai hâte à la prochaine saison.
Je vais sympathiser avec les amateurs dimanche prochain quand je vais ouvrir ma télévision sans pouvoir regarder du football.
*Propos recueillis par Éric Leblanc
Les trois derniers matchs entre ces deux formations avaient été décidés par trois ou quatre points. Je fais référence à une victoire des Patriots au compte de 38-35 et des défaites de 17-14 et 24-20. C'était la cinquième présence des Patriots au Super Bowl depuis la saison 2001 et l'écart final avait toujours été de trois points. Ils avaient battu les Rams 20-17, vaincu les Panthers 32-29 et triomphé face aux Eagles 24-21 avant de perdre 17-14 contre les Giants.
Je vous le promets, nous allons parler du jeu vers Wes Welker plus tard, mais c'est avant tout le manque d'opportunisme des Patriots qui me saute aux yeux. Même si les Giants ont perdu le contrôle du ballon trois fois, les Patriots n'ont pas été en mesure de le récupérer à une seule occasion. En fait, ils avaient réussi à le faire le premier coup, en début de match, mais une pénalité de 12 joueurs sur le terrain a annulé le tout.
Ces infractions surviennent en raison de la nouvelle réalité de la NFL alors que les attaques utilisent une panoplie de formations offensives incitant les unités défensives à jumeler ces stratégies. Les entraîneurs regardent combien de receveurs, d'ailiers rapprochés et de porteurs de ballon sont envoyés sur le terrain et ils envoient leurs effectifs en conséquence. Parfois, la communication n'est pas à point surtout que les choses se déroulent rapidement ce qui provoque des erreurs.
C'est donc dire que deux erreurs des Patriots ont permis aux Giants de mener 9-0 au premier quart et ce n'était pas agréable pour les partisans des Patriots. En plus du touché de sureté des Giants, la pénalité imposée aux Patriots n'a pas permis de concrétiser le revirement et les Giants ont complété cette poussée offensive avec un touché.
L'autre point majeur est on ne peut plus simple : une équipe a réussi les jeux contrairement à l'autre!
Revenons sur les ratés des Patriots en fin de rencontre. Au cours de l'avant-dernière séquence, Welker a échappé une passe en plus d'une tentative manquée vers Deion Branch. Les ennuis se sont poursuivis lors de la dernière séquence avec des passes dans les numéros échappées dont celle vers Aaron Hernandez. C'est décevant parce que ça survient dans les quatre dernières minutes du Super Bowl, LE match de l'année.
Il n'y a aucun doute, ces joueurs s'en voudront jusqu'à la saison prochaine; cette défaite sera difficile à avaler. On sentait que les Patriots avaient les Giants dans les câbles, mais ils n'ont pas été en mesure de leur passer le K.-O. J'aime cette analogie avec la boxe étant donné que les Patriots ont ébranlé les Giants en deuxième demie sans les envoyer au tapis pour de bon.
Les Patriots ont constaté, à leurs dépens, qu'il s'agit de la force des Giants. Grâce à sa grande force de caractère, cette équipe est capable de s'accrocher et de revenir en force comme elle l'avait prouvé cette saison.
Si on s'attarde seulement sur la passe incomplète vers Welker, c'est quand même particulier de penser que ce jeu implique Brady, le quart qui a terminé au deuxième rang de la NFL avec 5235 verges aériennes cette saison, et Welker, le receveur qui a dominé la NFL en captant 122 passes.
À première vue, on se dit que la passe n'était peut-être pas bonne. Par contre, quand on regarde attentivement la situation, nous avons le luxe des reprises pour le faire, on s'aperçoit que Brady a placé le ballon du bon côté puisqu'un maraudeur s'en venait vers son receveur. S'il plaçait le ballon de l'autre côté, Welker aurait pu encaisser tout un contact, la passe aurait pu être rabattue et une interception était aussi une possibilité.
Il faut le dire, ce n'était pas une passe facile à capter puisque Welker a dû pivoter dans les airs, mais ce dernier connaît trop bien le dicton des receveurs : «Si tu peux toucher au ballon, tu dois l'attraper». Cette fois, Welker a même eu les deux mains sur le ballon
C'est décevant surtout que ce sont des athlètes tellement compétitifs et ils n'ont pas réussi leur mission au Super Bowl, le plus gros match de football sur la planète.
Du côté des Giants, nous l'avons l'exemple parfait avec la passe complétée à Mario Manningham. Je m'excuse, mais c'est certain que les partisans des Patriots ont pensé au fantôme du catch de David Tyree. C'était la même chose! Tyree avait réussi un attrapé spectaculaire pour permettre à Plaxico Burress d'inscrire le touché victorieux et ça se répète cette année avec celui de Manningham pour mener au touché de Bradshaw.
Quand je vous parlais de caractère, essayer d'imaginer les montagnes russes vécues par les Giants dans cette partie. Ils ont amorcé celle-ci en se forgeant rapidement une avance de 9-0 et se disent que tout va très bien. Ensuite, ils subissent un revirement brutal alors que les Patriots marquent les 17 points suivants pour mener 17-9.
Malgré tout, les Giants rebondissent avec 12 points consécutifs. Je me demande combien d'équipes auraient pu en faire autant? Ils ont pourtant encaissé le meilleur coup de poing des Patriots sauf qu'ils ont su répliquer en puissance.
Si je combine la fin de la première demie et le début du troisième quart, les Patriots ont inscrit deux touchés en sept minutes et 45 secondes grâce à 22 jeux et 175 verges d'attaque. Les Giants ne pouvaient plus les arrêter. Brady était en feu et il a même réussi un record du Super Bowl avec 16 passes complétées d'affilée. On se disait, et je fais partie du groupe, que la grosse machine était peut-être partie. Fidèle à sa réputation, l'équipe sous-estimée de cols bleus a prouvé, une fois de plus, son caractère pour soulever le précieux trophée.
Bien sûr, personne ne peut deviner qu'est-ce qui serait arrivé si Welker avait capté LA passe, mais Brady et les siens auraient pu écouler du temps et ajouter à leur avance. Par contre, on sait que les Pats menaient 17 à 15 si bien que ce jeu n'était pas nécessaire pour prendre les commandes.
La défensive des Patriots avait donc la chance de freiner les Giants et de compléter la victoire. Je sais que cette défensive a été malmenée cette saison, mais je trouve qu'elle jouait quand même très bien et qu'elle méritait mieux étant donné qu'elle n'a pas joué un vilain match. Je peux seulement reprocher le manque d'opportunisme.
À ce sujet, si je vous avais dit que la défensive des Patriots concèderait seulement 19 points avant le match, je présume que plusieurs amateurs auraient été prêts à parier au moins un petit 2$ sur la troupe de Bill Belichick.
À plusieurs reprises, les passes de Manning arrivaient dans les mains d'un receveur alors qu'un joueur défensif était tout près de lui, de rabattre la passe ou même l'intercepter. Voilà pourquoi j'ai de la difficulté à critiquer cette unité qui a tout donné. Le hic c'est qu'elle n'a pas achevé sa mission puisqu'Eli a orchestré une séquence de 88 verges menant à un touché à partir de la ligne de 12.
Eli parmi un groupe très sélect!
En menant sa troupe au championnat, Manning embellit sa réputation et il appartient maintenant à l'élite de cette ligue. J'aime plusieurs choses de lui, mais je retiens un aspect en particulier. La plupart des athlètes seront bons dans des conditions idéales de jeu, mais ceux qui appartiennent à une classe à part sont capables de briller quand les conditions ne sont pas les meilleures et c'est ce qu'Eli fait à merveille.
Par exemple, sur sa superbe passe vers Manningham, il devait lancer le ballon avec un certain Vince Wilfork dans le visage! Ce n'était pas évident à accomplir et il ne profitait pas d'une pochette devant lui et de temps pour décocher avec aisance.
Mine de rien, Manning a complété 75% de ses passes pour 296 verges et un touché. De plus, il a été frappé solidement en début de match en encaissant trois sacs du quart et ce ne sont pas tous les quarts qui auraient excellé après cela.
Cette victoire lui permet de se hisser dans un groupe exceptionnel alors qu'il rejoint les Brady, Joe Montana, Terry Bradshaw et Bart Starr qui sont les seuls à avoir été nommés deux fois le joueur par excellence au Super Bowl. Montana domine encore ce groupe avec trois récompenses.
Avant le fameux duel de dimanche, on avait souvent parlé du receveur Victor Cruz et du fait qu'il allait se retrouver parfois dans une situation avantageuse contre Julian Edelman. Et bien vous savez quoi, Edelman n'a pas joué une fois en défensive alors que Cruz a dû se démener contre deux joueurs défensifs durant toute la partie. C'est vrai que Cruz a inscrit un touché, mais il a été assez discret pendant le reste de la partie.
Ceci dit, quand une telle chose se produit on se demande qui va se lever et qui va compenser pour Cruz? Et bien ce fut Hakeem Nicks et Manningham qui ont réussi les jeux clés sans oublier que Manning avait perdu deux ailiers rapprochés en raison de blessures.
La ligne défensive des Giants doit remercier son attaque
Avant le coup d'envoi, on avait hâte d'assister à la confrontation entre la redoutable ligne défensive des Giants et la ligne offensive des Patriots. J'ai trouvé que cette dernière a bien tenu le coup. Par contre, le problème avec une ligne offensive, c'est qu'elle peut être efficace pendant 50 jeux, mais un moment de faiblesse sur le 51e jeu peut faire la différence.
Étant donné que Brady a tenté 41 passes en plus d'être victime de deux sacs et d'un touché de sureté, il s'est retrouvé 44 fois en situation de passe. Dans de telles circonstances, c'est très bien de concéder deux sacs.
Cependant, il ne faut pas négliger les deux points obtenus par cette ligne défensive quand elle a provoqué le touché de sureté. Ces deux points semblent anodins pour certains sauf qu'ils ont eu un impact en fin de partie. Après leur dernier touché, les Giants menaient 21-17 et le pointage aurait été de 19-17 sans ce touché de sureté. Dans un tel contexte, les Giants auraient opté pour un converti d'un point afin de se retrouver à 20-17. Bref, les Pats auraient eu besoin de seulement un placement pour se rendre en prolongation.
Par contre, j'ai senti que cette ligne défensive des Giants a ressorti du lot dans la dernière portion du match en appliquant de la pression en plus de forcer Brady à bouger dans sa pochette.
Ah oui, il ne faut pas oublier le sac de Justin Tuck à l'endroit de Brady. On ne le saura jamais, mais ce plaqué a peut-être été déterminant puisque Brady semblait ennuyer par une douleur à l'épaule gauche. Je ne serais pas surpris que des histoires sortent dans les médias au cours des prochaines semaines à propos d'une blessure à cette épaule. C'est vrai, Brady lance de la droite, mais son épaule gauche est sollicitée dans son mouvement de rotation pour décocher des passes.
D'ailleurs, je suis allé vérifier les statistiques de Brady avant et après ce plaqué de Tuck. Avant le sac de Tuck, Brady avait complété 20 de ses 24 passes pour 201 verges et deux touchés et il a dû se contenter de 7 passes complétées en 17 pour 75 verges et une interception par la suite.
Je termine avec une dernière explication parce que je crois qu'il faut souligner le travail de l'attaque des Giants qui a dominé le temps de possession 37 minutes contre 23. En raison de ce facteur, le réservoir d'essence de la ligne défensive des Giants n'était pas à sec en fin de partie. En fait, elle a joué son meilleur football au quatrième quart au cœur de l'action.
Parfois, on ne relie pas tous les points, mais il s'agit d'un impact important. On entend souvent dire les entraîneurs et les joueurs à quel point le Super Bowl est le match le plus épuisant et qu'ils manquent parfois d'énergie en deuxième demie.
Il faut respecter le travail de la défensive des Giants car c'était seulement la deuxième fois cette saison que les Patriots marquaient moins de 20 points (17 points contre les Steelers le 30 octobre).
Bien sûr, certains partisans sont contents du résultat alors que d'autres sont déçus, mais je retiens surtout que nous avons assisté à une excellente année de football! Je m'amuse en vous lançant la question, mais j'ai personnellement trouvé que ce fut une saison incroyable avec des jeux spectaculaires, de superbes performances de quarts et des matchs enlevants. Qu'en pensez-vous?
Tout cela alors qu'on se demandait si la saison allait commencer en raison du lock-out et qu'on était inquiet pour la qualité du jeu sans les mini-camps et des camps d'entraînement réduits.
Finalement, je trouve que nous avons été choyés! Maintenant, on hibernera pour quelques mois, mais j'ai hâte à la prochaine saison.
Je vais sympathiser avec les amateurs dimanche prochain quand je vais ouvrir ma télévision sans pouvoir regarder du football.
*Propos recueillis par Éric Leblanc