Le suicide de l'ancien joueur de la NFL, Junior Seau, le 2 mai dernier, a mis en lumière les conséquences à long terme des commotions cérébrales au football.

Le problème est tel, que Kurt Warner, champion du Super Bowl XXXIV, a évoqué les craintes de voir ses propres enfants suivre ses traces.

« Mes deux fils rêvent de jouer dans la NFL. »

Or, s'il pouvait décider à leur place, Warner empêcherait-il ses enfants de jouer au football?

« Oui », répond-il.

Un projet pilote visant à remplacer les casques vieux de 10 ans ou plus verra le jour aux États-Unis en juillet, une initiative qui ne réglera pas tout selon les docteurs Suzanne Leclerc et Dave Ellemberg.

« Le seul casque qui va protéger des commotions, c'est lorsqu'on va ouvrir la boîte crânienne pour mettre un foam à l'intérieur. À ce moment, le cerveau va être protégé », est d'avis la Dre Leclerc.

« C'est un problème de miser sur le casque pour se protéger. En se disant qu'on a les meilleurs casques, on se donne un sentiment d'invulnérabilité », a pour sa part déploré le Dr Ellemberg.

L'ancien du Rouge et Or des Alouettes, Matthieu Proulx, a subi cinq commotions documentées au cours de sa carrière. À son avis, la solution se trouve dans l'éducation des jeunes joueurs.

« C'est de commencer à la base. Comment bien frapper un adversaire, que ce soit une mise en échec au hockey ou un plaqué au football. Je pense que c'est la culture du sport : frapper un adversaire, c'est bien, mais on n'est pas obligé de le détruire avec notre tête non plus. Je pense que si on change la culture du sport, ça va aider à long terme », estime Proulx.

Chaque jour au Québec, on répertorie 57 nouveaux cas de traumatismes cranio-cérébraux liés à la pratique du sport. On peut ainsi se demander si les sports de contacts sont voués à disparaître ou à être modifiés drastiquement.

« Il ne faut pas que ces sports disparaissent en raison des commotions cérébrales, mais ce qu'on doit faire, c'est changer la mentalité des gens pour qu'on intervienne rapidement », implore le Dr Ellemberg.

Si les athlètes d'aujourd'hui sont plus éduqués sur les commotions cérébrales, ceux des décennies précédentes doivent maintenant payer un prix physique. D'ailleurs plus de 2000 anciens joueurs de la NFL ont intenté des poursuites contre la Ligue.

*D'après un reportage d'Alexandre Tourigny