Émotion et intensité n'y étaient pas
Football dimanche, 20 août 2006. 21:01 samedi, 14 déc. 2024. 06:00
Les joueurs sont toujours les premiers à dire que l'on gagne en équipe et l'on perd en équipe. Contre Toronto, les Alouettes ont connu des problèmes dans toutes les facettes du jeu. Mais on ne peut pas passer sous silence le fait que l'attaque a été victime de six interceptions samedi soir. Il est donc bien difficile de blâmer l'unité défensive pour les problèmes des Alouettes.
Les Oiseaux semblent avoir oublié un principe de base essentiel pour le bon déroulement d'un match. Il faut absolument protéger le ballon! C'est encore plus vrai à l'étranger, dans un environnement hostile. Les revirements font toujours soulever la foule et donne de l'énergie à l'équipe locale.
Si on recule à la défaite subie aux mains des Stampeders de Calgary la semaine précédente, alors que les Alouettes avaient échappé trois fois le ballon, on compte neuf revirements au cours des deux derniers matchs. S'il y a une statistique qui ne ment jamais, c'est bien le ratio au niveau des revirements. L'équipe qui commet le plus de revirements, bien souvent, perd le match. C'est presque un automatique.
Face aux Argonauts, Anthony Calvillo a forcé le jeu à plusieurs reprises, lui qui est pourtant reconnu pour prendre les bonnes décisions. Ses passes manquaient de précision et de toute évidence, ses receveurs et lui n'étaient pas au diapason.
Perdre un match peut arriver, mais ce qui me dérange le plus dans la défaite des Alouettes, c'est qu'il n'y avait aucune émotion, aucune intensité et un manque flagrant de concentration.
Une pénalité de hors-jeu sur un troisième essai et une verge à aller chercher. Un joueur qui manque à l'appel quand vient le temps d'effectuer un botté de précision.
Tout au long du match, les Argonauts ont remporté la guerre des tranchées, une affirmation qu'il est possible d'appuyer par les statistiques obtenues sur les jeux au sol.
Les Alouettes ont seulement gagné 77 verges au sol contre l'équipe qui vient au septième rang de la LCF avec une moyenne de 133 verges accordées par la course chaque match. De l'autre côté, les Argonauts ont obtenu 117 verges par la course contre une équipe qui en accorde en moyenne 67 depuis le début de la saison.
Dans un plan de match défensif, tu cibles les adversaires qui sont les plus susceptibles de te faire mal sont ciblés. À ses quatre matchs précédents contre Toronto, Robert Edwards avait gagné 7,8 verges en moyenne par course. Samedi : 3,6 verges par course.
Ben Cahoon est le meilleur receveur de passes des Alouettes : on ne l'a presque pas vu. Il a capté deux passes pour des gains de 23 verges. Un gros bravo à la défensive torontoise, mais je suis de ceux qui aiment tellement Cahoon et je me demande si on n'a pas tendance à l'oublier parfois. Ce gars-là peut se démarquer à chaque jeu. Même si on sait qu'il est surveillé plus étroitement, on devrait l'exploiter davantage.
Reste que le front défensif des Argonauts a été dominant.
Chez les Alouettes, personne ne s'est levé. Personne ne s'est choqué.
Les entraîneurs devront faire un meilleur travail car l'équipe ne semblait tout simplement pas prête samedi soir!
Les Alouettes ont toujours la meilleure fiche du circuit et il ne faut pas paniquer, mais disons que les trois prochains matchs, un contre les Stampeders et deux contre les Lions, nous en diront plus sur le caractère de cette équipe.
Le point tournant
Retour sur la fin du deuxième quart. Damon Allen se blesse après avoir été frappé solidement par Louis Mackey. On constate immédiatement qu'avec son remplaçant Spergon Wynn, les Argonauts jouent sur les talons, marchent sur des œufs. Le livre de jeu devient beaucoup plus simple.
Les Alouettes auraient eu la chance d'aller marquer un touché, de prendre les devants. Ils seraient rentrés au vestiaire avec une avance de 10-7. Mais Calvillo force le jeu, interception de Byron Parker qui mène à un touché défensif C'est 14-3. Autant cette séquence a ébranlé les Alouettes, autant elle a donné confiance aux Argonauts. Même si Montréal était encore dans le match, rien n'a fonctionné par la suite. Psychologiquement, ce jeu à eu un effet sur les deux équipes.
Un quart-arrière ne veut pas perdre de terrain, ne veut jamais se faire plaquer derrière la ligne de mêlée. Mais samedi, à quelques occasions, AC aurait été mieux de prendre un sac du quart. Parfois, c'est tout simplement la meilleure décision à prendre. Comme on dit, le soleil va se lever le lendemain. Tu prends ta pilule et tu passes à la prochaine tactique.
En créant six revirements, l'attaque des Alouettes a envoyé la défensive à répétition sur le terrain, souvent dans une fâcheuse position.
Savoir s'ajuster
Le match de samedi nous a permis de découvrir quelques bosses dans l'armure défensive des Alouettes.
La clé pour obtenir du succès en attaque, c'est d'être capable de prévoir la stratégie adverse quand on présente une formation donnée et d'élaborer notre tactique en conséquence. Les Argonauts ont réussi à le faire avec brio.
En alignant un receveur du côté court, deux porteurs de ballon et trois receveurs du côté large, les Argos ont remarqué que le demi de coin Ricky Bell traversait du côté large. Il est correct d'ajuster ta tertiaire de cette façon, à condition de faire bouger ton front défensif en conséquence et d'amener un secondeur du côté court pour balancer. Les Alouettes ne l'ont pas fait et les Argonauts ont profité des surnombres qui en ont découlé. Le pauvre Darrel Crutchfield a été laissé à lui-même plus souvent qu'à son tour.
Deux exemples flagrants de cette stratégie : la passe captée par Keith Stokes qui a permis à Damon Allen de franchir le plateau des 70 000 verges et le touché de John Avery qui a suivi.
Cette stratégie employée par les Argos pourrait faire des petits dans les prochains matchs des Alouettes. C'est la première fois cette saison qu'une équipe arrivait à résoudre l'énigme défensive des Alouettes et cette démonstration est maintenant disponible sur vidéo pour toutes les autres formations du circuit.
Les cerveaux défensifs des Alouettes doivent maintenant retourner à la table à dessin et il sera intéressant de voir la réponse qu'ils auront concoctée. Le match d'échec est relancé plus que jamais.
Un point positif
La belle complicité qui s'est développée entre Calvillo et O'Neil Wilson est un point positif à retenir dans la défaite. Wilson, de par sa position sur le terrain, est un des receveurs qui va voir le moins souvent le ballon dans un match. Il est toujours le receveur le plus éloigné du quart.
Par contre, chaque fois qu'on a besoin de ses services, chaque fois qu'un ballon est lancé dans sa direction, il répond à l'appel. Ça a été la performance positive du match. C'est sûr qu'il dira que dans la défaite, sa performance ne veut absolument rien dire, mais elle vaut tout de même la peine d'être soulignée. Il profite au maximum du fait que Sylvain Girard est blessé.
Allen rejoindra-t-il Moon partout?
Avec 200 verges amassées par la voie des airs, Damon Allen est devenu le deuxième quart-arrière du football professionnel, avec Warren Moon, à franchir le cap des 70 000 verges. Peut-il espérer avoir un jour son buste aux côtés de celui de son frère Marcus à Canton?
Techniquement, il pourrait être intronisé puisqu'il s'agit du Temple de la renommée du football professionnel et non de la NFL. J'ai bien dit techniquement. Aux États-Unis, ils se diront qu'il sera élu au Temple du football canadien et que ça suffira.
Personnellement, je ne crois pas qu'il sera intronisé.
Je ne veux pas minimiser ce qu'Allen a accompli. Il a été constant pendant 22 saisons dans la LCF et en plus des exploits qu'il a réalisés avec son bras, il a couru pour plus de 11 750 verges, ce qui le placerait au 13e rang derrière Thurman Thomas dans la NFL.
Mais comparer la LCF à la NFL est comme comparer des pommes et des oranges et je ne pense pas que les gens du Temple de la renommée voudront créer un précédant en ouvrant la porte à un joueur qui n'a jamais joué dans le circuit le plus prestigieux.
Toutefois, s'ils veulent le faire, Allen est le joueur tout désigné.
Les Oiseaux semblent avoir oublié un principe de base essentiel pour le bon déroulement d'un match. Il faut absolument protéger le ballon! C'est encore plus vrai à l'étranger, dans un environnement hostile. Les revirements font toujours soulever la foule et donne de l'énergie à l'équipe locale.
Si on recule à la défaite subie aux mains des Stampeders de Calgary la semaine précédente, alors que les Alouettes avaient échappé trois fois le ballon, on compte neuf revirements au cours des deux derniers matchs. S'il y a une statistique qui ne ment jamais, c'est bien le ratio au niveau des revirements. L'équipe qui commet le plus de revirements, bien souvent, perd le match. C'est presque un automatique.
Face aux Argonauts, Anthony Calvillo a forcé le jeu à plusieurs reprises, lui qui est pourtant reconnu pour prendre les bonnes décisions. Ses passes manquaient de précision et de toute évidence, ses receveurs et lui n'étaient pas au diapason.
Perdre un match peut arriver, mais ce qui me dérange le plus dans la défaite des Alouettes, c'est qu'il n'y avait aucune émotion, aucune intensité et un manque flagrant de concentration.
Une pénalité de hors-jeu sur un troisième essai et une verge à aller chercher. Un joueur qui manque à l'appel quand vient le temps d'effectuer un botté de précision.
Tout au long du match, les Argonauts ont remporté la guerre des tranchées, une affirmation qu'il est possible d'appuyer par les statistiques obtenues sur les jeux au sol.
Les Alouettes ont seulement gagné 77 verges au sol contre l'équipe qui vient au septième rang de la LCF avec une moyenne de 133 verges accordées par la course chaque match. De l'autre côté, les Argonauts ont obtenu 117 verges par la course contre une équipe qui en accorde en moyenne 67 depuis le début de la saison.
Dans un plan de match défensif, tu cibles les adversaires qui sont les plus susceptibles de te faire mal sont ciblés. À ses quatre matchs précédents contre Toronto, Robert Edwards avait gagné 7,8 verges en moyenne par course. Samedi : 3,6 verges par course.
Ben Cahoon est le meilleur receveur de passes des Alouettes : on ne l'a presque pas vu. Il a capté deux passes pour des gains de 23 verges. Un gros bravo à la défensive torontoise, mais je suis de ceux qui aiment tellement Cahoon et je me demande si on n'a pas tendance à l'oublier parfois. Ce gars-là peut se démarquer à chaque jeu. Même si on sait qu'il est surveillé plus étroitement, on devrait l'exploiter davantage.
Reste que le front défensif des Argonauts a été dominant.
Chez les Alouettes, personne ne s'est levé. Personne ne s'est choqué.
Les entraîneurs devront faire un meilleur travail car l'équipe ne semblait tout simplement pas prête samedi soir!
Les Alouettes ont toujours la meilleure fiche du circuit et il ne faut pas paniquer, mais disons que les trois prochains matchs, un contre les Stampeders et deux contre les Lions, nous en diront plus sur le caractère de cette équipe.
Le point tournant
Retour sur la fin du deuxième quart. Damon Allen se blesse après avoir été frappé solidement par Louis Mackey. On constate immédiatement qu'avec son remplaçant Spergon Wynn, les Argonauts jouent sur les talons, marchent sur des œufs. Le livre de jeu devient beaucoup plus simple.
Les Alouettes auraient eu la chance d'aller marquer un touché, de prendre les devants. Ils seraient rentrés au vestiaire avec une avance de 10-7. Mais Calvillo force le jeu, interception de Byron Parker qui mène à un touché défensif C'est 14-3. Autant cette séquence a ébranlé les Alouettes, autant elle a donné confiance aux Argonauts. Même si Montréal était encore dans le match, rien n'a fonctionné par la suite. Psychologiquement, ce jeu à eu un effet sur les deux équipes.
Un quart-arrière ne veut pas perdre de terrain, ne veut jamais se faire plaquer derrière la ligne de mêlée. Mais samedi, à quelques occasions, AC aurait été mieux de prendre un sac du quart. Parfois, c'est tout simplement la meilleure décision à prendre. Comme on dit, le soleil va se lever le lendemain. Tu prends ta pilule et tu passes à la prochaine tactique.
En créant six revirements, l'attaque des Alouettes a envoyé la défensive à répétition sur le terrain, souvent dans une fâcheuse position.
Savoir s'ajuster
Le match de samedi nous a permis de découvrir quelques bosses dans l'armure défensive des Alouettes.
La clé pour obtenir du succès en attaque, c'est d'être capable de prévoir la stratégie adverse quand on présente une formation donnée et d'élaborer notre tactique en conséquence. Les Argonauts ont réussi à le faire avec brio.
En alignant un receveur du côté court, deux porteurs de ballon et trois receveurs du côté large, les Argos ont remarqué que le demi de coin Ricky Bell traversait du côté large. Il est correct d'ajuster ta tertiaire de cette façon, à condition de faire bouger ton front défensif en conséquence et d'amener un secondeur du côté court pour balancer. Les Alouettes ne l'ont pas fait et les Argonauts ont profité des surnombres qui en ont découlé. Le pauvre Darrel Crutchfield a été laissé à lui-même plus souvent qu'à son tour.
Deux exemples flagrants de cette stratégie : la passe captée par Keith Stokes qui a permis à Damon Allen de franchir le plateau des 70 000 verges et le touché de John Avery qui a suivi.
Cette stratégie employée par les Argos pourrait faire des petits dans les prochains matchs des Alouettes. C'est la première fois cette saison qu'une équipe arrivait à résoudre l'énigme défensive des Alouettes et cette démonstration est maintenant disponible sur vidéo pour toutes les autres formations du circuit.
Les cerveaux défensifs des Alouettes doivent maintenant retourner à la table à dessin et il sera intéressant de voir la réponse qu'ils auront concoctée. Le match d'échec est relancé plus que jamais.
Un point positif
La belle complicité qui s'est développée entre Calvillo et O'Neil Wilson est un point positif à retenir dans la défaite. Wilson, de par sa position sur le terrain, est un des receveurs qui va voir le moins souvent le ballon dans un match. Il est toujours le receveur le plus éloigné du quart.
Par contre, chaque fois qu'on a besoin de ses services, chaque fois qu'un ballon est lancé dans sa direction, il répond à l'appel. Ça a été la performance positive du match. C'est sûr qu'il dira que dans la défaite, sa performance ne veut absolument rien dire, mais elle vaut tout de même la peine d'être soulignée. Il profite au maximum du fait que Sylvain Girard est blessé.
Allen rejoindra-t-il Moon partout?
Avec 200 verges amassées par la voie des airs, Damon Allen est devenu le deuxième quart-arrière du football professionnel, avec Warren Moon, à franchir le cap des 70 000 verges. Peut-il espérer avoir un jour son buste aux côtés de celui de son frère Marcus à Canton?
Techniquement, il pourrait être intronisé puisqu'il s'agit du Temple de la renommée du football professionnel et non de la NFL. J'ai bien dit techniquement. Aux États-Unis, ils se diront qu'il sera élu au Temple du football canadien et que ça suffira.
Personnellement, je ne crois pas qu'il sera intronisé.
Je ne veux pas minimiser ce qu'Allen a accompli. Il a été constant pendant 22 saisons dans la LCF et en plus des exploits qu'il a réalisés avec son bras, il a couru pour plus de 11 750 verges, ce qui le placerait au 13e rang derrière Thurman Thomas dans la NFL.
Mais comparer la LCF à la NFL est comme comparer des pommes et des oranges et je ne pense pas que les gens du Temple de la renommée voudront créer un précédant en ouvrant la porte à un joueur qui n'a jamais joué dans le circuit le plus prestigieux.
Toutefois, s'ils veulent le faire, Allen est le joueur tout désigné.