Franchement démotivant
Football vendredi, 6 juil. 2007. 19:56 samedi, 14 déc. 2024. 12:53
Pierre Vercheval
Cette défaite de 32-23 devant les Blue Bombers de Winnipeg est dure à avaler pour tout le personnel des Alouettes parce que lorsque une équipe se donne une avance de 13 points, elle devrait avoir l'instinct du tueur et gagner la partie. Voir l'adversaire revenir de l'arrière pour finalement l'emporter, c'est franchement démotivant.
On a eu droit à un match en deux temps. Au premier quart, j'ai aimé ce que j'ai vu mais pendant le reste du match, les Alouettes ont multiplié les erreurs. Au début, Anthony Calvillo distribuait le ballon et il a d'ailleurs réussi neuf passes complétées à ses dix premières tentatives.
Le coordonnateur à l'attaque Marcel Bellefeuille a bien encadré Calvillo, qui avait été victime de trois interceptions lors du premier match de la saison contre la Saskatchewan. Il lui a donné la chance de retrouver sa confiance en commandant des passes rapides et des passes aux porteurs de ballon. Calvillo a ainsi pu retrouver son rythme.
Le point tournant du match a été le deuxième ballon échappé de Mike Imoh, un porteur de ballon, qui était utilisé sur les unités spéciales. La recrue remplaçait Avon Cobourne, blessé à un pied. Les entraîneurs ont choisi d'utiliser Imoh plutôt que Brian Bratton, qui lui, est un spécialiste des retours. Ce deuxième revirement a redonné vie aux Bombers, qui n'avaient encore rien fait jusque là.
La ligne à l'attaque, principalement composée de vétérans, a connu beaucoup trop d'ennuis. En fait, les Alouettes ont perdu la guerre des tranchées. Cette ligne a été incapable d'ouvrir la voie à Robert Edwards, qui n'a obtenu que 28 verges en neuf courses. Imoh n'a pas fait mieux, avec un cumulatif de moins neuf verges en trois courses.
Les joueurs de ligne aiment les jeux au sol mais quand votre demi à l'attaque ne récolte que des gains de deux ou trois verges, le coordonnateur à l'attaque n'a d'autres choix que d'utiliser l'attaque aérienne à profusion, ce qui n'a pas, non plus, donné les résultats escomptés. Je ne me souviens pas avoir vu Calvillo se faire frapper aussi régulièrement. Winnipeg a réussi sept sacs. Les membres de la ligne à l'attaque ont été très souvent débordés. De plus, les bloqueurs ont été battus autant de l'intérieur que de l'extérieur.
Parce que l'attaque des Alouettes était orientée par la passe, la ligne offensive n'était pas reconnue pour sa robustesse par le passé. Cette saison, on lui demande de revenir à un mode d'agression et de retrouver un peu de chien. Actuellement, les gars cherchent à se positionner sur le bloc plutôt que de se transformer en chasse-neige pour ouvrir la porte au porteur de ballon. Ces joueurs sont plutôt habitués à la finesse.
J'ai été déçu de voir beaucoup de joueurs de ligne se faire battre par des mouvements athlétiques, ce qui était une force par le passé. La qualité première d'un joueur de ligne est d'avoir un bon jeu de pied pour rester devant l'adversaire que tu cherches à bloquer, mais plusieurs fois, ils n'ont pas été capables de le faire.
Si toute la ligne à l'attaque prend un coup de vieux en même temps, la saison sera longue parce que Calvillo n'est pas un marchand de vitesse. La force de Calvillo est sa prise de décision mais si sa protection fait défaut, il ne pourra pas étirer le jeu et le quart n'aura aucune marge de manoeuvre. Calvillo, avouons-le, n'est plus aussi bien entouré que par les années passées. Sa ligne et ses receveurs ne sont pas aussi bons et ça commence à le rattraper. On a vu Calvillo chercher à se protéger plutôt que de passer à l'attaque. Il était davantage préoccupé par l'endroit d'où venait la pression ennemie que par l'endroit où étaient ses receveurs. Il faut corriger le problème et des changements pourraient survenir pour le prochain match contre Hamilton.
On a aussi vu Calvillo tenter le long jeu sur ses premiers essais, ce qui faisait que l'équipe se retrouvait souvent en situation de deuxième et dix. Le quart des Alouettes n'a pas été assez patient.
Manque d'opportunisme
Les Alouettes ont raté plusieurs belles chances. Notamment en deuxième demie quand ils n'ont marqué que sept points (deux placements et un simple) à la suite de trois revirements. Avec un aussi bon positionnement sur le terrain, il n'est pas normal de voir aussi peu de points marqués.
De plus, que dire des pénalités des joueurs de la ligne à l'attaque qui obligeaient Calvillo à se retrouver dans des situations de deuxième jeu et plus de dix verges à gagner. Dans un jeu à trois essais, les pénalités finissent toujours par vous hanter.
Les joueurs n'ont pas le droit de dire que le nouveau système de jeu à l'attaque de Bellefeuille n'est pas encore assimilé pour expliquer la défaite. Actuellement, il y a des joueurs qui ne font pas le travail. Certains joueurs doivent faire un examen de conscience.
Au cours des deux premiers matchs de la saison, la défensive a traîné les Alouettes mais elle a fait défaut sur deux jeux, qui en bout de ligne, ont coûté cher. Sur la séquence qui a mené au touché de Charles Roberts, on a assisté à une succession d'erreurs. Ce touché permettait aux Bombers de retraiter au vestiaire en avance après la première demie alors qu'il n'y avait aucune raison pour eux de dominer. Rentrer au vestiaire avec un recul, c'est vraiment démoralisant.
En fin de match, alors que les Alouettes tiraient de l'arrière par six points, la défensive n'a pas fait son travail en laissant les Bombers réussir un placement pour porter la différence à neuf points avec un peu plus d'une minute à jouer au match. Dans de telles circonstances, on s'attend à ce que la défensive se lève pour permettre à l'équipe de rester dans le match.
Nouveau patron
L'ère Jim Popp est commencée mais les gars ont encore les habitudes de Don Matthews. Popp veut imposer sa philosophie en balayant du revers de la main les méthodes de son prédécesseur. Vous savez, c'est un changement qui n'est pas facile à vivre pour les vétérans qui se retrouvaient ni plus ni moins que dans un country club. De plus, ces mêmes joueurs, qui ont participé à quatre coupes Grey en cinq ans, doivent se dire que l'ancien système ne devait pas être mauvais.
Samedi, il ne faudrait pas que les hommes de Popp trébuchent encore une fois, cette fois devant Hamilton, une équipe en reconstruction.
*propos recueillis par RDS.ca
On a eu droit à un match en deux temps. Au premier quart, j'ai aimé ce que j'ai vu mais pendant le reste du match, les Alouettes ont multiplié les erreurs. Au début, Anthony Calvillo distribuait le ballon et il a d'ailleurs réussi neuf passes complétées à ses dix premières tentatives.
Le coordonnateur à l'attaque Marcel Bellefeuille a bien encadré Calvillo, qui avait été victime de trois interceptions lors du premier match de la saison contre la Saskatchewan. Il lui a donné la chance de retrouver sa confiance en commandant des passes rapides et des passes aux porteurs de ballon. Calvillo a ainsi pu retrouver son rythme.
Le point tournant du match a été le deuxième ballon échappé de Mike Imoh, un porteur de ballon, qui était utilisé sur les unités spéciales. La recrue remplaçait Avon Cobourne, blessé à un pied. Les entraîneurs ont choisi d'utiliser Imoh plutôt que Brian Bratton, qui lui, est un spécialiste des retours. Ce deuxième revirement a redonné vie aux Bombers, qui n'avaient encore rien fait jusque là.
La ligne à l'attaque, principalement composée de vétérans, a connu beaucoup trop d'ennuis. En fait, les Alouettes ont perdu la guerre des tranchées. Cette ligne a été incapable d'ouvrir la voie à Robert Edwards, qui n'a obtenu que 28 verges en neuf courses. Imoh n'a pas fait mieux, avec un cumulatif de moins neuf verges en trois courses.
Les joueurs de ligne aiment les jeux au sol mais quand votre demi à l'attaque ne récolte que des gains de deux ou trois verges, le coordonnateur à l'attaque n'a d'autres choix que d'utiliser l'attaque aérienne à profusion, ce qui n'a pas, non plus, donné les résultats escomptés. Je ne me souviens pas avoir vu Calvillo se faire frapper aussi régulièrement. Winnipeg a réussi sept sacs. Les membres de la ligne à l'attaque ont été très souvent débordés. De plus, les bloqueurs ont été battus autant de l'intérieur que de l'extérieur.
Parce que l'attaque des Alouettes était orientée par la passe, la ligne offensive n'était pas reconnue pour sa robustesse par le passé. Cette saison, on lui demande de revenir à un mode d'agression et de retrouver un peu de chien. Actuellement, les gars cherchent à se positionner sur le bloc plutôt que de se transformer en chasse-neige pour ouvrir la porte au porteur de ballon. Ces joueurs sont plutôt habitués à la finesse.
J'ai été déçu de voir beaucoup de joueurs de ligne se faire battre par des mouvements athlétiques, ce qui était une force par le passé. La qualité première d'un joueur de ligne est d'avoir un bon jeu de pied pour rester devant l'adversaire que tu cherches à bloquer, mais plusieurs fois, ils n'ont pas été capables de le faire.
Si toute la ligne à l'attaque prend un coup de vieux en même temps, la saison sera longue parce que Calvillo n'est pas un marchand de vitesse. La force de Calvillo est sa prise de décision mais si sa protection fait défaut, il ne pourra pas étirer le jeu et le quart n'aura aucune marge de manoeuvre. Calvillo, avouons-le, n'est plus aussi bien entouré que par les années passées. Sa ligne et ses receveurs ne sont pas aussi bons et ça commence à le rattraper. On a vu Calvillo chercher à se protéger plutôt que de passer à l'attaque. Il était davantage préoccupé par l'endroit d'où venait la pression ennemie que par l'endroit où étaient ses receveurs. Il faut corriger le problème et des changements pourraient survenir pour le prochain match contre Hamilton.
On a aussi vu Calvillo tenter le long jeu sur ses premiers essais, ce qui faisait que l'équipe se retrouvait souvent en situation de deuxième et dix. Le quart des Alouettes n'a pas été assez patient.
Manque d'opportunisme
Les Alouettes ont raté plusieurs belles chances. Notamment en deuxième demie quand ils n'ont marqué que sept points (deux placements et un simple) à la suite de trois revirements. Avec un aussi bon positionnement sur le terrain, il n'est pas normal de voir aussi peu de points marqués.
De plus, que dire des pénalités des joueurs de la ligne à l'attaque qui obligeaient Calvillo à se retrouver dans des situations de deuxième jeu et plus de dix verges à gagner. Dans un jeu à trois essais, les pénalités finissent toujours par vous hanter.
Les joueurs n'ont pas le droit de dire que le nouveau système de jeu à l'attaque de Bellefeuille n'est pas encore assimilé pour expliquer la défaite. Actuellement, il y a des joueurs qui ne font pas le travail. Certains joueurs doivent faire un examen de conscience.
Au cours des deux premiers matchs de la saison, la défensive a traîné les Alouettes mais elle a fait défaut sur deux jeux, qui en bout de ligne, ont coûté cher. Sur la séquence qui a mené au touché de Charles Roberts, on a assisté à une succession d'erreurs. Ce touché permettait aux Bombers de retraiter au vestiaire en avance après la première demie alors qu'il n'y avait aucune raison pour eux de dominer. Rentrer au vestiaire avec un recul, c'est vraiment démoralisant.
En fin de match, alors que les Alouettes tiraient de l'arrière par six points, la défensive n'a pas fait son travail en laissant les Bombers réussir un placement pour porter la différence à neuf points avec un peu plus d'une minute à jouer au match. Dans de telles circonstances, on s'attend à ce que la défensive se lève pour permettre à l'équipe de rester dans le match.
Nouveau patron
L'ère Jim Popp est commencée mais les gars ont encore les habitudes de Don Matthews. Popp veut imposer sa philosophie en balayant du revers de la main les méthodes de son prédécesseur. Vous savez, c'est un changement qui n'est pas facile à vivre pour les vétérans qui se retrouvaient ni plus ni moins que dans un country club. De plus, ces mêmes joueurs, qui ont participé à quatre coupes Grey en cinq ans, doivent se dire que l'ancien système ne devait pas être mauvais.
Samedi, il ne faudrait pas que les hommes de Popp trébuchent encore une fois, cette fois devant Hamilton, une équipe en reconstruction.
*propos recueillis par RDS.ca
