J'avais prévu effectuer mon retour au jeu samedi dernier, le 3 octobre, face aux Argonauts de Toronto et j'étais très content de pouvoir accomplir mon objectif puisque ma remise en forme était bâtie en fonction de cette date. J'ai réussi à revenir dans la formation en prouvant aux entraîneurs que j'étais assez en forme pour contribuer aux succès de l'équipe.

Je n'ai peut-être pas joué énormément face aux Argos, mais mon retour s'est bien déroulé et mon corps a bien répondu. J'avoue que j'étais légérement rouillé et je m'y attendais quelque peu. C'est normal que mon timing n'était pas parfait, mais ce sera une histoire différente la semaine prochaine puisque nous profitons d'une longue semaine de préparation.

Je n'étais pas vraiment craintif d'aggraver ma blessure parce que j'avais été en mesure de m'entraîner à un rythme élevé. Ce n'est jamais facile d'effacer cette pensée de notre esprit avant le début de la rencontre, mais il faut y arriver pour jouer à la hauteur de nos capacités.

En fait, j'avais surtout peur de voir comment le reste de mon corps allait réagir puisque souvent tu as mal à un endroit, mais tu te blesses ailleurs. Par exemple, tu peux avoir mal à un genou, mais te blesser à un muscle de la cuisse ou bien avoir mal à une cheville et te blesser au dos… Heureusement, cette crainte s'est rapidement dissipée et je ne pensais pas du tout à mon genou lorsque les jeux débutaient.

Il n'y a rien pour décrire le sentiment de rejouer avec mes coéquipiers. C'est toujours difficile de se blesser et de se sentir moins impliqué dans les succès de l'équipe même si tu participes aux réunions. Mais dès que tu remets l'uniforme et que tu as la chance de lutter avec une autre équipe, tu ressens un soulagement.

J'étais rassuré de ne pas sentir de douleur à mon genou au lendemain de la rencontre. Je ressentais seulement de petites douleurs comme toutes les semaines.

On peut mieux déguiser nos stratégies

Même si j'étais à l'écart du jeu depuis le 21 août, je n'ai pas eu l'impression de jouer un rôle si différent dans la préparation des matchs de notre équipe puisque je continuais à m'impliquer dans les réunions.

Toutefois, j'ai remarqué un aspect sur lequel nous pouvons nous améliorer en défense alors que je regardais nos matchs à la télévision. Je crois que nous sommes trop prévisibles sur nos couvertures de passe car j'étais capable de deviner les stratégies employées en regardant nos formations de départ. Nous allons devoir mieux déguiser nos stratégies défensives et surtout face aux attaques aériennes plus expérimentées comme celles des Stampeders de Calgary et des Eskimos d'Edmonton. Ces deux équipes misent sur des quarts très brillants et nous devons les empêcher de deviner nos intentions.

Je me dis que si je pouvais deviner nos stratégies en regardant la télévision, un quart-arrière de la trempe de Henry Burris pouvait sans doute y arriver lorsqu'il est installé dans sa pochette protectrice.

La décision revient aux entraîneurs

Pour le moment, j'ignore si je vais reprendre le poste de maraudeur partant dès lundi face aux Stampeders de Calgary. Nous avons eu des réunions avec les entraîneurs, mais je ne sais pas comment nous allons gérer cette situation. Ça fait quatre ans que je lutte avec Étienne Boulay et notre discours ne change pas, nous contrôlons ce que nous pouvons et les entraîneurs font le reste.

Nous avons la chance d'avoir déjà mérité le championnat de la section Est et nous devons nous assurer que tous les joueurs soient en santé pour les éliminatoires. Cependant, il est primordial de se présenter à la finale de l'Est avec un grand momentum. Je sais que ces paroles font plutôt cliché, mais nous allons disputer seulement deux matchs éliminatoires si nous atteignons la coupe Grey. Il faut arriver en éliminatoires avec le vent dans les voiles avec une attaque précise et une unité défensive dominante. Nous pouvons arriver à un tel résultat en excellant jusqu'à la fin de la saison.

L'idée s'avère donc de passer le rouleau compresseur sur les autres équipes. Il s'agit de l'objectif des entraîneurs qui devront aussi jongler avec les joueurs ennuyés par des blessures.

Nos trois derniers matchs du calendrier régulier auront lieu face aux Blue Bombers de Winnipeg (deux fois) et aux Argonauts. Ce n'est peut-être pas le défi le plus exigeant pour terminer notre saison, mais nous traverserons ce pont lorsque nous y serons rendus.

C'est vrai que ça fait partie de la nature humaine de relâcher un peu lorsque l'enjeu n'est pas aussi important, mais on verra notre niveau de professionnalisme et notre désir de tout remporter dans la façon dont nous allons jouer ces matchs.

Personne ne songe au record de la LCF

Savez-vous que les Eskimos d'Edmonton détiennent le record de la meilleure fiche en saison régulière de la LCF avec un dossier de 16-2 en 1989? Et bien, je ne le savais pas et je crois que 90% de notre vestiaire ignore que cette statistique. En fait, ce sont les journalistes qui m'ont appris ce fait. Je vous assure que nous n'avons pas ce record en tête même s'il est à notre portée.

Si nous avions une fiche de 13-0, la possibilité d'une saison parfaite retiendrait beaucoup l'attention, mais nous sommes loin de ce scénario. Pour être honnête, je ne vois pas de différence entre un dossier de 16-2 ou 15-3 surtout que je me souviens de nos excellentes fiches des dernières années alors que nous n'avons pas remporté le match ultime. Pour nous, une seule chose compte : remporter la coupe Grey!

*Propos recueillis par Éric Leblanc