Il n'y a aucune raison de paniquer
Football vendredi, 24 juin 2011. 16:24 samedi, 14 déc. 2024. 14:39
Avant de commencer la lecture de cette chronique, je vous invite à prendre une grande respiration. Pourquoi? Parce qu'il ne faut pas paniquer, même si les Alouettes se sont inclinés par la marque de 57-20 à leur dernier match préparatoire. Après tout, il ne s'agissait que d'une rencontre préparatoire
Pour analyser la partie de mercredi dernier contre les Tiger-Cats de Hamilton, je vais me concentrer sur la première demie, car les réguliers des deux équipes n'ont pas joué pendant les deux derniers quarts. Ainsi, les Tiger-Cats ne menaient que 23-17 à la demie, même si Anthony Calvillo n'a disputé que quatre jeux et que la première unité défensive des Alouettes n'a joué qu'un quart.
Bref, il ne faut pas partir en peur. Tant mieux si les Tiger-Cats peuvent s'inspirer de leur prestation contre les Alouettes, mais pour ces derniers, c'est le rendez-vous de jeudi prochain face aux Lions de la Colombie-Britannique qui compte.
Les demis se bousculent derrière Calvillo
J'ai néanmoins remarqué beaucoup de choses positives dans la défaite contre les Tiger-Cats, notamment la tenue des porteurs de ballon. Ils ont totalisé 16 courses pour des gains de 153 verges. Brandon Whitaker, Emmanuel Marc et Yvenson Bernard ont tous maintenu des moyennes supérieures à sept verges par course. Pour vous donner une idée, les entraîneurs de la Ligue canadienne de football veulent une moyenne de six verges par course, sinon ils se tourneront vers le jeu aérien.
Les Alouettes n'ont également écopé que de 5 pénalités mercredi, contre 12 lors du premier match préparatoire face aux Blue Bombers de Winnipeg. Et lorsque nous savons à quel point les pénalités ont fait mal à l'équipe la saison dernière...
Le quart-arrière substitut Adrian McPherson s'est aussi signalé en complétant 70 pour cent de ses tentatives de passes. En deux rencontres préparatoires, il a vraiment fait des efforts pour lancer le ballon. Avant, il regardait ce qui se passait pour mieux courir. McPherson semble avoir énormément gagné en maturité, je sens un réel effort de sa part pour faire une lecture du jeu.
Finalement, la première unité défensive n'a pas donné de touché aux Tiger-Cats. L'unité défensive au sens large a forcé les Tiger-Cats à tenter huit tentatives de placement. Ce que cela signifie, c'est que les Tiger-Cats étaient souvent proches de la zone des buts, mais n'ont jamais été en mesure de percer la muraille des Alouettes. Et dire que l'attaque des Tiger-Cats a été menée par le quart numéro un Kevin Glenn pendant toute la première demie. J'imagine que les Tiger-Cats sont déçus de la tournure des événements.
Whyte devra apprendre de ses erreurs
Évidemment, le ciel des Alouettes n'est pas sans nuages et quelques points ont retenu mon attention pendant le camp d'entraînement. D'abord, ils ont été victimes de six revirements en deux matchs pour un ratio de moins-2. J'imagine que cela chatouille Marc Trestman, monsieur exécution et précision.
Il est également impossible de ne pas parler des unités spéciales, qui ont connu un deuxième match de suite en montagnes russes. Pratiquement aucun long retour n'a été réussi, tandis que deux touchés ont été donnés pendant la dernière rencontre. Cela s'explique par l'absence des réguliers, car le camp d'entraînement est là pour évaluer des joueurs.
Malgré tout, j'ai remarqué un certain manque de discipline dans les couvertures : il y a moins de 5 verges qui séparaient des joueurs des Alouettes, des membres de la même équipe se suivaient et souvent des joueurs n'étaient pas prêts lorsqu'ils arrivaient à la hauteur du retourneur du club adverse. À 10 verges du retourneur, tu dois commencer à ralentir, à baisser ton centre de gravité et à attaquer les blocs pour ouvrir les brèches et surtout de ne pas passer tout droit! Par contre, je ne suis pas prêt à jeter uniquement le blâme sur les 11 joueurs en couverture.
Le botteur Sean Whyte a commis deux erreurs qui ont mené à autant de touchés des Tigers-Cats sur les unités spéciales. Sur le botté d'envoi, il a envoyé le ballon en plein centre, une stratégie que je n'arrive pas à expliquer. Je ne sais évidemment pas ce qui se passe à l'intérieur du caucus, mais je crois que de botter le ballon vers les lignes de côté est plus sage, car l'équipe qui reçoit n'a que 12 verges de manœuvre à ce moment-là. La largeur du terrain dans la LCF est de 65 verges, ce qui permet un nombre incalculable de possibilités quand un club reçoit le ballon dans le milieu du terrain.
Sur le botté de dégagement, Whyte a effectué son plus long botté du match, mais ce dernier manquait cruellement de hauteur, si bien que les joueurs des Alouettes sont arrivés en retard et le retourneur a eu tout le temps au monde pour planifier sa stratégie. Ces deux exemples illustrent parfaitement que le travail sur les unités spéciales en est un d'ensemble et non l'affaire d'une poignée d'individus.
Une petite note également au dossier du quart substitut Ricky Santos, qui a connu une sortie un peu plus difficile contre les Tiger-Cats. J'ai à l'opposé beaucoup aimé Josh Neiswander, qui possède un bon bras et qui avait l'air très calme sur le terrain, malgré son jeune âge. Santos n'a cependant pas à craindre pour son poste puisqu'il a remplacé Ben Cahoon en tant que teneur sur les bottés de précision.
Un camp compétitif
En résumé, les Alouettes ont connu un excellent camp d'entraînement, qui a également été très compétitif. Le talent a été bien évalué et l'équipe est déjà bien préparée pour son match d'ouverture contre les Lions le 30 juin. Mais plus important encore, aucune blessure majeure à signaler!
La prochaine saison s'ouvrira sur le signe de la continuité, la marque de commerce des Alouettes. Je n'ai aucun doute que Cahoon, Avon Cobourne et notre nouveau collègue à RDS Matthieu Proulx seront remplacés sur le terrain, mais le seront-ils dans le vestiaire?
C'est la chose la plus difficile à mesurer lorsque des joueurs quittent pour d'autres équipes ou la retraite. Ces trois joueurs étaient de très, très grands meneurs. D'un autre côté, les Alouettes ont toujours su assurer la relève au fil des ans.
Je retiendrai davantage mon souffle quand Calvillo annoncera sa retraite, une chose qui n'est pas encore prête d'arriver!
*Propos recueillis par Francis Paquin
Pour analyser la partie de mercredi dernier contre les Tiger-Cats de Hamilton, je vais me concentrer sur la première demie, car les réguliers des deux équipes n'ont pas joué pendant les deux derniers quarts. Ainsi, les Tiger-Cats ne menaient que 23-17 à la demie, même si Anthony Calvillo n'a disputé que quatre jeux et que la première unité défensive des Alouettes n'a joué qu'un quart.
Bref, il ne faut pas partir en peur. Tant mieux si les Tiger-Cats peuvent s'inspirer de leur prestation contre les Alouettes, mais pour ces derniers, c'est le rendez-vous de jeudi prochain face aux Lions de la Colombie-Britannique qui compte.
Les demis se bousculent derrière Calvillo
J'ai néanmoins remarqué beaucoup de choses positives dans la défaite contre les Tiger-Cats, notamment la tenue des porteurs de ballon. Ils ont totalisé 16 courses pour des gains de 153 verges. Brandon Whitaker, Emmanuel Marc et Yvenson Bernard ont tous maintenu des moyennes supérieures à sept verges par course. Pour vous donner une idée, les entraîneurs de la Ligue canadienne de football veulent une moyenne de six verges par course, sinon ils se tourneront vers le jeu aérien.
Les Alouettes n'ont également écopé que de 5 pénalités mercredi, contre 12 lors du premier match préparatoire face aux Blue Bombers de Winnipeg. Et lorsque nous savons à quel point les pénalités ont fait mal à l'équipe la saison dernière...
Le quart-arrière substitut Adrian McPherson s'est aussi signalé en complétant 70 pour cent de ses tentatives de passes. En deux rencontres préparatoires, il a vraiment fait des efforts pour lancer le ballon. Avant, il regardait ce qui se passait pour mieux courir. McPherson semble avoir énormément gagné en maturité, je sens un réel effort de sa part pour faire une lecture du jeu.
Finalement, la première unité défensive n'a pas donné de touché aux Tiger-Cats. L'unité défensive au sens large a forcé les Tiger-Cats à tenter huit tentatives de placement. Ce que cela signifie, c'est que les Tiger-Cats étaient souvent proches de la zone des buts, mais n'ont jamais été en mesure de percer la muraille des Alouettes. Et dire que l'attaque des Tiger-Cats a été menée par le quart numéro un Kevin Glenn pendant toute la première demie. J'imagine que les Tiger-Cats sont déçus de la tournure des événements.
Whyte devra apprendre de ses erreurs
Évidemment, le ciel des Alouettes n'est pas sans nuages et quelques points ont retenu mon attention pendant le camp d'entraînement. D'abord, ils ont été victimes de six revirements en deux matchs pour un ratio de moins-2. J'imagine que cela chatouille Marc Trestman, monsieur exécution et précision.
Il est également impossible de ne pas parler des unités spéciales, qui ont connu un deuxième match de suite en montagnes russes. Pratiquement aucun long retour n'a été réussi, tandis que deux touchés ont été donnés pendant la dernière rencontre. Cela s'explique par l'absence des réguliers, car le camp d'entraînement est là pour évaluer des joueurs.
Malgré tout, j'ai remarqué un certain manque de discipline dans les couvertures : il y a moins de 5 verges qui séparaient des joueurs des Alouettes, des membres de la même équipe se suivaient et souvent des joueurs n'étaient pas prêts lorsqu'ils arrivaient à la hauteur du retourneur du club adverse. À 10 verges du retourneur, tu dois commencer à ralentir, à baisser ton centre de gravité et à attaquer les blocs pour ouvrir les brèches et surtout de ne pas passer tout droit! Par contre, je ne suis pas prêt à jeter uniquement le blâme sur les 11 joueurs en couverture.
Le botteur Sean Whyte a commis deux erreurs qui ont mené à autant de touchés des Tigers-Cats sur les unités spéciales. Sur le botté d'envoi, il a envoyé le ballon en plein centre, une stratégie que je n'arrive pas à expliquer. Je ne sais évidemment pas ce qui se passe à l'intérieur du caucus, mais je crois que de botter le ballon vers les lignes de côté est plus sage, car l'équipe qui reçoit n'a que 12 verges de manœuvre à ce moment-là. La largeur du terrain dans la LCF est de 65 verges, ce qui permet un nombre incalculable de possibilités quand un club reçoit le ballon dans le milieu du terrain.
Sur le botté de dégagement, Whyte a effectué son plus long botté du match, mais ce dernier manquait cruellement de hauteur, si bien que les joueurs des Alouettes sont arrivés en retard et le retourneur a eu tout le temps au monde pour planifier sa stratégie. Ces deux exemples illustrent parfaitement que le travail sur les unités spéciales en est un d'ensemble et non l'affaire d'une poignée d'individus.
Une petite note également au dossier du quart substitut Ricky Santos, qui a connu une sortie un peu plus difficile contre les Tiger-Cats. J'ai à l'opposé beaucoup aimé Josh Neiswander, qui possède un bon bras et qui avait l'air très calme sur le terrain, malgré son jeune âge. Santos n'a cependant pas à craindre pour son poste puisqu'il a remplacé Ben Cahoon en tant que teneur sur les bottés de précision.
Un camp compétitif
En résumé, les Alouettes ont connu un excellent camp d'entraînement, qui a également été très compétitif. Le talent a été bien évalué et l'équipe est déjà bien préparée pour son match d'ouverture contre les Lions le 30 juin. Mais plus important encore, aucune blessure majeure à signaler!
La prochaine saison s'ouvrira sur le signe de la continuité, la marque de commerce des Alouettes. Je n'ai aucun doute que Cahoon, Avon Cobourne et notre nouveau collègue à RDS Matthieu Proulx seront remplacés sur le terrain, mais le seront-ils dans le vestiaire?
C'est la chose la plus difficile à mesurer lorsque des joueurs quittent pour d'autres équipes ou la retraite. Ces trois joueurs étaient de très, très grands meneurs. D'un autre côté, les Alouettes ont toujours su assurer la relève au fil des ans.
Je retiendrai davantage mon souffle quand Calvillo annoncera sa retraite, une chose qui n'est pas encore prête d'arriver!
*Propos recueillis par Francis Paquin