Je récupère très bien de ma blessure à une jambe mais je ne veux pas précipiter mon retour au jeu. Je dois donc éviter de pousser trop fort même si j'arrive à courir à ma pleine vitesse. J'espère participer au premier match de la saison le 29 juin contre les Roughriders de la Saskatchewan.

Cette blessure me ralentit bien sûr dans ma lutte pour le poste de maraudeur partant. Étrangement, Étienne Boulay, avec qui je lutte pour le poste, est blessé à un mollet. Nos blessures respectives ont momentanément arrêté la compétition.

Étienne et moi, on rit beaucoup d'entendre tout le monde nous poser des questions sur la lutte que nous nous livrons pour le poste. Nous, on ne s'en fait pas avec ce qui nous attend parce qu'en bout de ligne, ce sont les entraîneurs qui vont prendre la décision. Lui et moi, on s'encourage à l'entraînement. D'ailleurs, on fait des blagues, de fausses menaces de blessures, pour amuser les gens. Faut dire que nous sommes très près comme c'est le cas avec tous les joueurs québécois. On se surnomme même la "French connection" ou encore la "French mafia".

Nous ne sommes pas les seuls blessés dans l'équipe. Il y a actuellement une dizaine de blessés et c'est normal. C'est monnaie courante lors d'un camp d'entraînement même si on s'est entraîné très fort durant l'hiver. Avec deux séances d'entraînement quotidiennes, c'est tellement difficile. Il faut aussi ajouter à l'entraînement sur le terrain, les séances de musculation. Puis, avec environ 80 joueurs au camp, il est normal que quelques-uns tombent au combat.

Anthony Calvillo est en forme

Il est difficile de dire aux gens, qui me demandent quand l'équipe va se débarrasser d'Anthony Calvillo, comment ce dernier est bon. Nous avons deux autres bons quarts au camp, Marcus Brady et Kliff Kingsbury, mais ça n'a rien à voir avec ce qu'Anthony peut faire sur un terrain.

Si ceux qui souhaitent son départ avaient la chance de se trouver sur le terrain, ils constateraient comment il est intelligent pendant un match. Anthony est extrêmement difficile à lire pour les autres équipes. Il n'est pas le genre à faire des gros jeux spectaculaires, mais il est un grand technicien.

Je crois qu'Anthony va rebondir cette année. Il a peut-être réalisé qu'il est rendu à 32 ans et que dans la vie d'un joueur de football, ça commence à être vieux. Il s'est entraîné très fort durant l'hiver lors des séances organisées par l'équipe. Je ne pense pas qu'il avait travaillé aussi fort les hivers précédents. Il avait peut-être constaté aussi que le conditionnement physique était une lacune chez lui.

Je pense qu'il est conscient de ses performances de l'an dernier. C'est difficile pour un athlète orgueilleux de mettre tout cela de côté. Il a fait les efforts et pris les moyens durant la saison morte pour changer le tout.

Anthony devrait avoir moins de pression cette année puisque ce n'est plus lui qui va commander les jeux. C'est le coordonnateur offensif Marcel Bellefeuille qui aura la responsabilité de le faire. Notre quart aura moins de mal à gérer ses émotions. Vous savez, c'est plus difficile pour un quart de demeurer posé et rationnel quand il vient de rater trois passes de suite. Pour un entraîneur, c'est plus facile d'être stoïque.


Popp vs Matthews

Après un mois d'entraînement, je suis à même de constater qu'il y a des différences entre le style de gestion de Popp et de Don Matthews. La base et la structure demeurent toutefois les mêmes, mais Jim exige plus d'entraînement de musculation, de courses et de de conditionnement physique. Au cours des dernières années, il avait peut-être constaté que les joueurs avaient du mal à suivre le rythme en fin de saison parce qu'ils étaient peut-être moins en forme. À ce niveau, Jim semble s'inspirer de ce qui se fait dans la NFL.

L'entraînement est plus structuré avec Jim. Exemple, on connaît nos horaires à l'avance alors qu'avec Don, on apprenait les choses à la dernière minute. Il aimait garder les joueurs en alerte et sur le qui-vive. Jim est intransigeant sur plusieurs points. Par exemple, si un joueur rate une rencontre d'équipe, il est immédiatement mis à l'amende alors qu'avec Don, c'était plus flexible.

À l'entraînement, on s'entraîne presque toujours avec les épaulettes cette année. J'ai peut-être pratiqué 15 fois avec les épaulettes au cours des deux dernières saisons sous les ordres de Don. Lorsqu'il fait chaud, c'est plaisant de ne pas porter cette pièce d'équipement, mais dans le fond, ça ne change par grand-chose. Ça prévient les blessures et ça élève l'intensité lors des pratiques. Ça donne aussi une version plus réelle de ce qui se passe pendant un match.

Les recrues font le spectacle

Présentation la semaine dernière du spectacle des recrues, une activité annuelle qui permet de nouer les liens qui unissent les joueurs. L'événement avait lieu cette année à la Cage au Sports du Centre Bell.

Pour nous placer en situation de match, Jim Popp avait prévu un entraînement à l'Université de Montréal. Puis, nous sommes allés au restaurant vers 20 heures jusqu'à minuit où on a pu découvrir nos jeunes coéquipiers, qui ont dû monter sur scène pour faire un numéro.

Cette année, on a eu droit à des imitations et des parodies des vétérans et des entraîneurs. Tout le monde a bien ri. Certains artistes du jour ont été acclamés alors que d'autres ont eu droit à des huées.

Mon tour a eu lieu il y a deux ans. Je me souviens, on avait caricaturé Marc Megna et un entraîneur notamment. Je pense que ça s'était bien passé puisqu'on avait eu droit à des applaudissements.

Cet exercice solidifie l'esprit d'équipe et permet de mieux connaître les gars. Il y en a certains qui sont plus discrets que d'autres et ça permet de briser les barrières et d'établir des liens au niveau personnel. Durant la saison, il y a d'autres activités pour l'équipe comme un pique-nique et une fête d'Halloween, notamment. Il y a aussi des activités organisées par les joueurs. C'est très agréable pour l'esprit d'équipe.


*propos recueillis par RDS.ca