L'ailier défensif des Alouettes John Bowman a formellement nié qu'il a proféré des insultes de nature raciale au joueur de ligne offensive des Roughriders de la Saskatchewan Dominic Picard.

Picard a déclaré au Leader Post que Bowman l'a traité de « frog » lors du match que les deux équipes ont disputé samedi dernier.

«C'est la dernière fois que je parle de ce joueur! Je n'ai aucune idée d'où il sort cette histoire. Je présume qu'il avait besoin d'une petite excuse pour expliquer pourquoi il m'a frappé», a commenté Bowman mercredi après l'entraînement des siens.

«Je l'ai traité de d'autres qualificatifs, mais pas celui-ci.»

En après-midi, Bowman a appris qu'il avait été mis à l'amende par la LCF pour les propos qu'il aurait tenus.

«Je ne manquerais jamais de respect envers le Québec ou les francophones. J'adore Montréal, c'est ma ville préférée et je ne ferais jamais rien pour entacher l'image de notre organisation», a enchaîné le joueur de ligne défensive.

Son entraîneur Marc Trestman a également répondu aux questions sur le sujet sans minimiser son importance.

«John (Bowman) nous a assuré qu'il n'avait pas tenu de tels propos et je le crois», a déclaré Trestman qui ne néglige pas ce genre de sujets.

«C'est un sujet que nous prenons très sérieusement. J'avertis moi-même nous nos joueurs de ne pas franchir la ligne dans leurs propos sur le terrain et je tiens à ce que les arbitres imposent des pénalités quand ça survient», a ajouté Trestman.

Même Anderson affirme ne pas franchir la limite

En matière de trash talk, les Alouettes misent sur Dwight Anderson qui est reconnu pour être très actif dans ce domaine. Plus discret dans son comportement cette saison, Anderson n'était pas timide sur le dossier.

«Picard, c'est Picard… Je le connais depuis longtemps. Je tente de déconcentrer mes adversaires en parlant sur le terrain et il le fait aussi. Ça fait partie du sport», a commenté Anderson qui a souvent côtoyé l'ancien du Rouge et Or de l'Université Laval sur le terrain.

«Il ne faut pas franchir la ligne de l'acceptable que ce soit des propos racistes ou des insultes par rapport aux membres de la famille», a cependant prévenu Anderson qui prend un malin plaisir à utiliser cette tactique.

«Tu ne peux pas empêcher les joueurs de parler à leurs adversaires, c'est une réalité de notre sport. Certains joueurs peuvent l'endurer contrairement à d'autres.»

Parmi les Québécois de la formation, Marc-Olivier Brouillette a eu la chance de discuter des allégations de Picard avec Bowman et il croit la version de ce dernier.

«Personnellement, je n'ai même pas le temps de parler à mes adversaires sur le terrain, je suis trop occupé pour cela. Tout cette spécialité ne fait pas partie de mon jeu», a précisé Marc-Olivier Brouillette.

De plus, Brouillette ne croit pas qu'il en ferait une grosse histoire s'il était victime de tels commentaires sur le terrain.

«Dans le feu de l'action, les gens disent souvent des choses qu'ils ne pensent pas donc j'oublierais sans doute cela rapidment pour me concentrer sur le prochain jeu», a-t-il déclaré.

La situation des blessés

Les Alouettes disputeront leur prochain match dimanche à Montréal contre les Eskimos et ils conclueront leur saison régulière le 3 novembre à Winnipeg.

À l'approche des éliminatoires, la question des nombreux blessés refait souvent surface.

L'entraîneur des Alouettes a précisé que Patrick Lavoie devrait être en mesure d'affronter les Eskimos dimanche alors que le receveur S.J. Green pourrait revenir au jeu à Winnipeg.

Quant au porteur de ballon Victor Anderson, il ressent toujours des maux de tête.

Cette réalité exigeante empêche l'organisation de reposer quelques joueurs en vue des éliminatoires.

«On veut finir la saison en force, mais on ne peut pas reposer plusieurs joueurs parce que nous sommes une nouvelle équipe en quelque sorte en raison des blessures. D'ailleurs, nous n'avons plus de remplaçants ou presque», a avoué Trestman.