Pour plusieurs amateurs de football, le prochain week-end d'activité sera le plus intéressant de la saison. Les huit meilleures formations seront en action et ce sera surtout l'entrée en scène des quatre gros canons, qui ont profité d'un repos lors du premier tour éliminatoire.

Loin de Seattle, ce sera difficile pour les Seahawks au Lambeau Field

D'entrée de jeu, le scénario n'est pas des plus intéressants pour les Seahawks. Green Bay n'a été battu qu'une seule fois à domicile cette saison, alors que Seattle n'a enregistré que trois victoires sur la route.

De plus, avec le piètre rendement de son attaque au sol, le quart-arrière des Seahawks Matt Hasselbeck doit en faire beaucoup plus. Il ne pourra pas lancer deux interceptions comme il l'a fait la semaine dernière contre les Redskins. Hasselbeck présente aussi un dossier de 0-3 à l'étranger à titre de partant en éliminatoires.

Toutefois, les deux équipes se ressemblent beaucoup. Les Packers possèdent la deuxième meilleure attaque aérienne de la ligue, alors que les Seahawks pointent au huitième rang. De plus, Green Bay et Seattle ont accordé en moyenne 18,2 points par match, le sixième plus bas total cette saison dans la NFL.

Malgré cela, je crois que les Packers vont se sauver avec la victoire, car leur attaque au sol est tout simplement dominante.

Incroyable mais vrai, le meilleur porteur de ballon en deuxième moitié de saison dans la NFL a été Ryant Grant de Green Bay! Grant a cumulé des gains au sol de 929 verges en deuxième portion d'année, ce qui le place au premier rang chez les porteurs de ballon. Il a également inscrit huit touchés (2e), porté le ballon 182 fois (3e) et maintenu une moyenne de 5,1 verges par course (4e).

Rappelez-vous en début de saison, tout le monde disait que la faiblesse des Packers, c'était l'attaque au sol. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le problème a été réglé! Le brio de Grant a permis à Green Bay et Brett Favre de ne pas se fier uniquement au jeu aérien. C'est pourquoi Seattle ne pourra se permettre de tricher défensivement. Les Seahawaks devront vraiment être aux aguets sur tous les fronts.

Il ne faut cependant pas oublier que les Packers forment l'équipe la plus jeune de la ligue. Très peu de joueurs ont déjà goûté aux éliminatoires. Même l'entraîneur-chef Mike McCarthy dirigera un premier match éliminatoire en carrière. J'ai bien hâte de voir comment les joueurs et le personnel d'entraîneurs vont composer avec cela.

Les Patriots devront frapper tôt et fort

Patriots-Jaguars : il s'agit de l'affrontement que j'ai le plus hâte de voir. J'ai une préférence pour les hommes de Bill Belichick, car j'aimerais vraiment être témoin d'une saison parfaite. Lorsque les Dolphins de Miami ont réalisé l'exploit en 1972, j'étais beaucoup trop jeune pour apprécier pleinement cette page d'histoire.

À court terme, la Nouvelle-Angleterre a énormément de pression sur les épaules. Leur dossier parfait en saison régulière ne voudra rien dire si l'équipe ne remporte pas le Super Bowl. Je dis bien à court terme car dans le futur, nous allons tous nous rappeler du tour de force que les Patriots auront réalisé en 2007.

Pour s'assurer de l'emporter, les Patriots devront marquer tôt et souvent. Statistique intéressante, la Nouvelle-Angleterre a dominé ses opposants 131-34 au premier quart cette saison. Tout le monde sait que les Jaguars veulent avoir le ballon et le plus souvent possible afin de pouvoir ainsi contrôler le temps de possession. Jack Del Rio n'est pas fou, il sait que la meilleure défensive contre Tom Brady est l'attaque. Lorsque Brady ne touche pas au ballon, c'est très difficile pour lui de permettre aux siens d'inscrire des points au tableau.

Toutefois, si les Patriots parviennent à marquer tôt, cette stratégie de porter ad nauseam le ballon ne fonctionnera pas. De plus, Jacksonville n'est pas une équipe bâtie pour jouer du football de rattrapage. C'est pourquoi la défensive des Jaguars devra s'assurer de ne pas donner de gros jeux à la Nouvelle-Angleterre. Ce sera la clé s'ils souhaitent pouvoir exécuter à la lettre leur plan de match.

Du côté de Belichick, il doit forcer Gerrard à lancer le ballon. Ce dernier n'a pas prouvé qu'il est capable de transporter son équipe sur ses épaules. Les Patriots devront également s'assurer d'empêcher le quart des Jaguars de courir, car il l'a fait avec brio contre les Steelers la semaine dernière.

Je soulignais précédemment que les joueurs des Packers possédaient peu d'expérience en éliminatoires. Et bien chez les Patriots, 42 des 53 joueurs faisant partie de l'alignement ont déjà joué au football en janvier!

Et ceux qui croient que Brady pourrait être rouillé en raison du congé dont a profité la Nouvelle-Angleterre la semaine dernière devront se raviser. Le joueur par excellence de la dernière campagne présente un dossier de 5-0 en pareille occasion. Deux de ces cinq victoires ont permis aux Patriots de remporter le Super Bowl!

Les Colts : une équipe grandement améliorée

Le 11 novembre dernier, les Chargers ont vaincu les Colts 23-21. Peyton Manning avait lancé six interceptions, Adam Vinatieri avait raté deux placements et San Diego avait inscrit deux touchés sur des retours de botté. Notons également les absences du receveur de passes Marvin Harrison et de l'ailier rapproché Dallas Clark.

Chose certaine, Manning ne sera plus jamais victime de six interceptions dans un même match. Et personne ne parle des Colts en raison de la saison parfaite des Patriots. Surveillez toutefois attentivement la formation de Tony Dungy, cette équipe est dangereuse car elle est meilleure que l'an dernier.

Mine de rien, Indianapolis possède la meilleure unité défensive de la NFL. Elle n'a concédé en moyenne que 16,4 points par rencontre. Ce n'est pas pour rien que le maraudeur Bob Sanders a été nommé joueur défensif par excellence cette saison. Les Colts ne sont plus uniquement l'affaire de Manning, c'est vraiment une équipe complète.

Dans les faits, je m'attends à une grande performance des Colts. Le retour de Harrison va changer beaucoup de choses. Reggie Wayne, Clark et Joseph Addai vont profiter de beaucoup plus d'espace. N'oubliez pas que Harrison a toujours été une cible réconfortante pour Manning. Il sait qu'il peut toujours compter sur lui.

La perte de l'ailier rapproché Antonio Gates va faire très mal aux Chargers. Il ne s'est pas entraîné de la semaine et il serait très surprenant de le voir en action dimanche. Gates était également la cible favorite du quart de San Diego Philip Rivers.

Sans Gates, l'entraîneur-chef Norv Turner devra absolument s'en remettre au porteur de ballon étoile LaDainian Tomlinson. Cependant, LT fera évidemment l'objet d'une étroite surveillance.

Les Cowboys vont profiter du retour de Terrell Owens

Ah les Giants! Ces guerriers de la route! New York a remporté ses huit derniers matchs à l'étranger. Sa dernière défaite sur la route remonte à la première semaine d'activité… contre les Cowboys!

L'unité offensive de Dallas a été plutôt décevante au cours des trois dernières rencontres. L'attaque au sol n'a généré que des gains moyens de 67 verges, comparativement à 120 verges lors des 13 premières parties du calendrier régulier. Les Cowboys devront absolument revenir à la base et courir avec le ballon.

Cette stratégie sera plus facilement applicable avec le retour de Terrell Owens. T.O. étire les défensives adverses. En deux matchs contre les Giants cette saison, Owens a capté neuf passes pour des gains de 212 verges avec quatre touchés. Il a cumulé des gains moyens de 23,6 verges par attrapé, c'est tout simplement énorme.

Pour revenir aux Giants, la même question se répète cette semaine. Eli Manning sera-t-il à la hauteur? Manning a connu ses deux meilleures performances de la saison contre les Patriots et les Buccaneers. Deux formations qui excellent en défensive. Toutefois, la Nouvelle-Angleterre et Tampa Bay n'ont pas été en mesure de le déranger tôt dans la partie.

Et c'est devenu un secret de polichinelle. Les équipes qui parviennent à faire mal à Manning rapidement en profitent. Même le directeur général des Giants l'a déclaré publiquement. Manning devient nerveux à ce moment et il n'est plus du tout le même homme.

Celui qui pourrait permettre à New York de brouiller les cartes se nomme Ahmad Bradshaw. Le petit porteur de ballon n'a pas affronté les Cowboys cette saison. Il permet aux Giants de miser sur un joueur qui me rappelle drôlement Tiki Barber!

…

L'an dernier, les deux favoris de l'Association américaine s'étaient inclinés. Je ne crois pas que ce la va se produire cette année. Même constat du côté de l'Association nationale.

Cependant, s'il pouvait y avoir des surprises, ce serait du côté de l'Association nationale. Seattle possède beaucoup d'expérience et il ne faut pas oublier que Mike Holmgren, l'entraîneur-chef des Seahawks est un fin stratège. On ne peut pas dire que Dallas a joué son meilleur football en décembre, attention aux Giants!

Prédictions

Seattle c. Green Bay
San Diego c. Indianapolis
Jacksonville c. Nouvelle-Angleterre
Giants N.Y. c. Dallas

*Propos recueillis par Francis Paquin