Historiquement, l'Association nationale (NFC) est le circuit senior de la Ligue nationale de football. Mais elle n'est plus l'ombre d'elle-même ces dernières années.

Cette association a perdu cinq des six derniers matchs du Super Bowl au profit d'équipes de l'Association américaine. Huit des dix meilleurs quarts-arrières de la NFL se trouvaient la saison dernière dans l'Association américaine. L'Association nationale a encore les plus gros marchés de télévision mais sur le terrain, elle est plutôt dans une position junior par rapport à l'Américaine.

La supériorité de l'Américaine s'est traduite dans l'embauche des entraîneurs-chefs pendant la saison-morte. Dix des 32 équipes de la NFL ont procédé à des changements à ce chapitre, cinq dans chaque association. Mais la comparaison s'arrête là. L'Association américaine continue son mouvement « rétro » alors que ses équipes embauchent des entraîneurs d'expérience. Les deux exceptions : Eric Mangini chez les Jets de New York et Gary Kubiak des Texans de Houston. Pour le reste, Art Schell retourne à Oakland pour s'occuper des Raiders pour la deuxième fois, Dick Jauron a obtenu une deuxième chance dans la NFL cette fois avec les Bills de Buffalo et Herman Edwards a essentiellement été échangé aux Chiefs de Kansas City par les Jets même si ces derniers ont participé aux éliminatoires à trois reprises lors des cinq dernières campagnes.

L'Association nationale est devenue celle des entraîneurs de première année. Scott Linehan (Saint Louis), Rod Marinelli (Detroit), Mike McCarthy (Green Bay), Sean Payton (Nouvelle-Orléans) et Brad Childress (Minnesota) sont tous des recrues. C'est intéressant parce que les entraîneurs qui en sont à une deuxième équipe sont courants dans l'Américaine avec entre autres les Tony Dungy (Indianapolis), Bill Belichick (Nouvelle-Angleterre) et Mike Shanahan (Denver) qui dirigent des équipes aspirant aux éliminatoires à chaque saison. De plus, l'Association nationale tournent le dos à ce genre d'entraîneurs et seulement trois en sont à une deuxième formation ou à un deuxième séjour avec la même formation. Ils se retrouvent tous dans la même division : Joe Gibbs (Washington), Bill Parcells (Dallas) et Tom Coughlin (Giants de New York).

« Je crois que c'est purement une coïncidence. Je crois que c'est un cycle », a indiqué Payton. « Il y a quelques années, on en trouvait davantage dans l'Association nationale, des gars comme Joe Gibbs ou Bill Parcells. »

Coïncidence ou non, l'Association nationale semble se chercher une nouvelle identité.

Ce n'est pas un facteur économique qui dicte la décision des équipes même si les entraîneurs de première année commandent un salaire de deux millions $ par année ou moins. L'Association nationale tente de trouver de nouveaux moyens pour égaler l'Américaine. Même si les équipes de la Nationale ont progressé de neuf victoires dans des affrontements avec des équipes de l'Américaine la saison dernière (de 20-44 en 2004 à 29-35 en 2005), l'Américaine détient encore l'avantage dans les matchs importants en raison de la qualité des quarts-arrières.

Les équipes de l'Association nationale qui recherchent des entraîneurs se sont tournés vers des spécialistes de l'attaque pour faire leur choix. Quatre des cinq nouveaux entraîneurs de la Nationale sont d'anciens coordonnateurs à l'offensive. Le seul qui ne l'était pas est Marinelli à Detroit. Matt Miller s'est tourné à deux reprises vers des spécialistes en attaque comme Marty Mornhinweg et Steve Mariucci) et a échoué les deux fois. Cette fois, Miller recherchait quelqu'un en mesure d'apporter de la discipline et même si Marinelli était un entraîneur de la ligne défensive, pas un coordonnateur, Millen trouvait que le nouvel entraîneur était un bon choix.

Cependant, Marinelli s'est tourné vers Mike Martz, l'un des meilleurs penseurs de l'attaque de la NFL, pour en faire son coordonnateur à l'offensive. Malgré le départ de Joey Harrington et l'arrivée de Jon Kitna, Marinelli s'attend à ce que l'attaque surprenne bien du monde cette année.

« Nous allons exploser », a lancé Marinelli. « C'est quelque chose qui m'excite. Mike (Martz) a regardé notre alignement et y a décelé beaucoup de talent en attaque. Nous avons de bon jeunes receveurs. »

Les entraîneurs de l'Association nationale devront être audacieux en raison de l'évolution de la défensive. L'Américaine évolue vers des défensives 3-4 pour arrêter la course en raison des succès de Belichick en Nouvelle-Angleterre et Bill Cowher à Pittsburgh. L'Association nationale présente essentiellement une défensive de zone. La majorité des équipes ont copié sur les succès des Buccaneers avec leur système « cover 2 zone defense » dans lequel la défensive attend que les attaque adverses commettent des erreurs.

Pour avoir le meilleur sur ce système, les attaques adverses doivent être agressives.

“Dans notre division (Nord de la Nationale), toutes les équipes ont adopté le système », soutient Childress. « Nous sommes allés chercher Mike Tomlin à Tampa Bay pour notre défensive. Lovie Smith à Chicago vient de Tampa Bay. Rod Marinelli aussi et Green Bay a déjà adopté ce système. Quoi de mieux que se préparer face aux rivaux de notre division en jouant la même défensive et ainsi pouvoir s'entraîner avec chaque jour ? »

Le plan original pour les Rams de Saint Louis était d'embaucher un entraîneur défensif. Les personnes visées étaient Ron Rivera des Bears et Jim Haslett des Saints. Mais la recherche est allée jusqu'à Linehan qui a finalement été embauché.

“Je pense que l'Association nationale a décidé de prendre un autre chemin”, soutient Linehan. « Lorsqu'une équipe embauche un entraîneur de première année, elle a une bonne idée sur la direction qu'elle veut prendre mais c'est avec le temps qu'elle verra les résultats. Peut-être l'Association nationale n'est pas inquiète avec des entraîneurs de première année. La Nationale tente de changer le visage de ses équipes. Les Rams ont tenté d'y aller avec un entraîneur défensif mais ils ne l'ont pas fait finalement. »

Les Packers ont préféré McCarthy plutôt que le coordonnateur à la défensive Jim Bates parce que le directeur général Ted Thompson recherchait une nouvelle approche après une saison horrible de 4-12. McCarthy correspondait à ce que les Packers recherchaient dans plusieurs domaines. Il était un entraîneur à l'offensive qui pourrait maintenir le système de la « West Coast offense » ce qui inciterait le quart Brett Favre à revenir au jeu pour une autre saison. McCarthy était avec les Packers comme entraîneur des quarts et était un bon enseignant. Thompson croit avoir pris la meilleure décision.

McCarthy pourrait connaître la décision de Favre en fin de semaine. Même s'il penche vers un retour, Favre n'a pas annoncé ses intentions. Même si McCarthy est optimiste, il veut être sûr que le vétéran quart sera de retour et si c'est le cas, il pourra prendre son temps pour bien développer Aaron Rodgers comme quart remplaçant.

Bien sûr, la clé pour le succès de ces cinq nouveaux entraîneurs sera le déploiement des jeux des quarts-arrières. À ce chapitre, Linehan a une longueur d'avance avec Marc Bulger, un quart établi qui est un des meilleurs passeurs et qui est efficace pour mener l'attaque des Rams.

Payton compte sur Drew Brees qui récupère d'une opération à l'épaule. Si ce dernier demeure en santé, les Saints pourraient s'améliorer.

Childress prendra une chance avec Brad Johnson qui chaussera les crampons de Daunte Culpepper. Marinelli a le plus grand défi lui qui compte sur deux nouveaux quarts chez les Lions : Kitna et Josh McCown.

“Les propriétaires regardent dans une direction différente”, soutient Childress. « L'histoire dira comment ça fonctionné. »