La blessure subie par Anthony Calvillo vendredi soir contre les Eskimos d'Edmonton a relancé le débat quant à l'avenir du quart-arrière numéro un des Alouettes. Devrait-il ou non accrocher ses crampons au terme de la saison?

Il s'agit d'une grande question à laquelle une seule personne peut répondre. Même si la blessure ne semble pas sérieuse, c'est assurément un moment où la réflexion s'impose.

Calvillo pense sûrement à tout cela depuis plusieurs années. Son évaluation se fait vraisemblablement après chaque campagne et c'est correct ainsi, car il a toujours le feu sacré, mais plus important encore, il est encore le meilleur passeur de la Ligue canadienne de football. Calvillo doit dans le fond se demander jusqu'à quel point il est prêt à sacrifier sa santé pour le sport. Chose certaine, quand tu te fais frapper de la sorte, cela ne donne vraiment pas le goût de revenir par la suite.

Les Alouettes n'ont pas à s'inquiéter si jamais Calvillo décide de se retirer, car la relève est prête. Le système est actuellement construit sur mesure pour ce dernier et des ajustements devront être faits pour qu'Adrian McPherson soit à l'aise.

Entre-temps, le demi Brandon Whitaker est capable de lever son jeu d'un cran quand la situation le demande. Encore une fois, il a prouvé que lorsqu'on lui donne le ballon, plus l'attaque est diversifiée et plus l'équipe a de chances de gagner. Whitaker est sans l'ombre d'un doute le meilleur porteur de ballon de la LCF et il mérite tous les éloges qu'il reçoit.

Les astres sont alignés pour les Alouettes

Il ne s'agit que d'un match, mais la défensive a enfin trouvé le moyen de s'illustrer contre les Eskimos. Ce n'est pas qu'elle avait mal fait la semaine précédente face aux Blue Bombers de Winnipeg, mais la chimie semble enfin tranquillement s'installer.

Les blessures ont fait mal et cela prend du temps et beaucoup d'entraînements avant de trouver une vitesse de croisière. Tous les membres de l'unité défensive étaient très beaux à voir contre les Eskimos. Ce sont des nouvelles particulièrement encourageantes.

À l'aube d'un deuxième match en l'espace de trois semaines face aux Bombers, les Alouettes se retrouvent dans une situation parfaite. Les Bombers sont décimés par les blessures - ils ont perdu les services de leurs deux premiers quarts et de leur deux premiers demis - et il n'y a pas meilleur moment pour les affronter, car ils sont vulnérables. Et comme un malheur ne vient jamais seul, les Bombers viennent de s'incliner devant la pire équipe de la ligue.

D'ailleurs, les Bombers n'ont qu'eux à blâmer pour leur défaite par un point contre les Argonauts de Toronto. Certains diront qu'un club ne devrait jamais marquer un point après avoir raté une tentative de placement, mais c'est le règlement et il faut vivre avec.

Les Bombers sont les uniques responsables de leur malheur, parce qu'il y aurait dû avoir trois joueurs dans la zone des buts et non pas un seul pour récupérer le ballon. Et au lieu de vouloir jouer les héros en courant de tous les côtés, le joueur des Bombers aurait dû botter le ballon afin de donner une marge de manœuvre à ses coéquipiers. Cela peut paraître loufoque, mais il s'agit vraiment du jeu à faire.

*Propos recueillis par Francis Paquin