Larry Smith laisse un immense héritage
Football lundi, 8 nov. 2010. 18:14 samedi, 14 déc. 2024. 18:41
C'est étrange d'imaginer les Alouettes sans Larry Smith parce que pour moi, il est l'image de l'équipe. Il est monsieur Alouettes et lorsqu'on pense football, on pense immédiatement à lui. Ça va être bizarre de ne plus l'associer aux Alouettes.
Il n'était pas seul dans l'organisation mais c'était lui, le visage. On le voyait sur le terrain et il serrait des mains. Il vendait le football partout au Québec.
Le fait d'armes le plus important de Larry aura été de participer à la relance du football au Québec. Le reste s'est enchaîné, ce qui a conduit à la relance des Alouettes et à l'agrandissement du stade Molson. On m'a raconté qu'en 1997, alors qu'il venait d'être nommé président de l'équipe, il n'avait même pas de bureau et il sollicitait les gens d'affaires à partir d'un téléphone public. À sa première campagne, l'équipe avait 1 800 abonnés de saison alors qu'elle en compte maintenant 20 000.
Smith est un vrai bâtisseur. Il ne faut pas oublier qu'il a pris cette équipe à zéro pour l'amener là où elle se trouve. Son héritage est grand. L'histoire dira l'impact qu'il a eu sur son domaine mais Smith a fait sa marque et ses réalisations sont grandes. Il a su mener à bien le projet d'agrandissement du stade Molson et mettre sur le terrain une équipe compétitive d'année en année.
Il ne faut pas oublier non plus son impact sur le football amateur. D'ailleurs, le football n'a jamais été aussi populaire dans la province. Il y a également tous les programmes communautaires comme "Adoptez un Alouette," les tournées de hockey ou de basketball. Les Alouettes sont dans les écoles plus que jamais, et ils participent à la lutte contre le décrochage scolaire.
Larry a compris que c'était le client qui menait le football dans la LCF, qui ne profite pas de très généreux contrats de télévision contrairement aux autres sports professionnels. L'important, c'était monsieur ou madame tout le monde qui achète les billets. Les spectateurs constituent la plus importante source de revenus de la ligue et il a su le faire comprendre aux joueurs, qui se sont rapprochés de la communauté.
Le déménagement de l'équipe au Stade Molson est un concours de circonstances qui a très bien tourné. D'ailleurs, il faudrait remercier U2! La direction de l'équipe a vite constaté lors de cette partie contre les Lions, qu'il y avait quelque chose de spécial que de jouer dans ce petit stade à flanc de montagne où poussait un arbre dans les gradins.
Smith et les Alouettes ont alors choisi d'installer leurs pénates à McGill et ils ont fait cheminer deux projets d'agrandissement du stade.
Au niveau football, il a pris des bonnes décisions comme celles de garder dans l'organisation le directeur général Jim Popp, qui est arrivé à Montréal en même temps que les Stallions de Baltimore, qui ont disputé les saisons 1994 et 1995 avant de déménager dans la métropole. Il y a aussi le propriétaire, Robert Wetenhall, à qui on n'accorde pas assez de crédit.
La course à la succession
La personne qui va prendre la place à Larry Smith aura la vie plus facile que son prédécesseur. Larry laisse de grands souliers à chausser mais avec des solides fondations, qui n'existaient pas lors du retour des Alouettes. Tout a dû être fait.
Pour remplacer Smith, je pense que le candidat qui sera choisi devra provenir du Québec, mais pas nécessairement issu du monde du football. Je pense qu'il doit avant tout être un bon administrateur. Au niveau des opérations football, il y a des gens très compétents en place. Le rôle du président sera d'être le lien avec le milieu des affaires et de voir à l'aspect mise en marché du football. S'il vient du monde du football, c'est tant mieux parce qu'il sera peut-être encore plus qualifié, mais ça ne doit pas être le critère premier du prochain président.
Il est difficile actuellement de dresser une liste de candidats à la succession de Larry Smith. De plus, comme c'est la journée à Larry, je préfère ne pas m'avancer là-dedans. Personnellement, je ne crois pas avoir le profil pour occuper le poste. Puis, ce n'est pas ma force de me lancer une aventure que je ne connais pas. Je suis conscient de mes qualités et de mes défauts. Je n'ai aucune expérience en administration. Il ne faut pas embaucher une personne parce qu'elle est connue, il faut qu'elle soit compétente aussi. Il faut des qualifications en affaires et en administration. Le travail de président n'est pas que de serrer des mains. C'est beaucoup plus. J'ai entendu des gens mentionner mon nom et je trouve cela très flatteur. Je considère toutefois que je n'ai pas les compétences pour occuper ce siège. J'aime ce que je fais actuellement et c'est dur à battre.
Merci petit Larry
Larry a fait le tour du jardin. Le club est solide sur le terrain, le club gagne, les programmes communautaires sont en place et le projet de stade est terminé.
C'est un gars de défi et d'ambitions. Il a des objectifs de carrière et je ne serais pas surpris d'entendre qu'il se lance dans le domaine politique. Il serait un très bon politicien et je ne m'inquiète pas pour lui. Quand il parle, il est apprécié et écouté. Il est plein d'énergie avec son style particulier qui fait rire les gens.
Sur une note personnelle, Larry Smith a été important pour moi. C'est lui qui m'a amené à Montréal. Quand je me suis joint aux Alouettes, il a été un contact important. Il a eu une bonne influence sur mon arrivée.
Smith avait un plan d'affaire en tête. Il était conscient qu'avoir un bon club est une excellente carte de visite mais si en plus, l'équipe alignait des joueurs francophones, ce serait encore mieux.
Il se devait d'aller chercher le marché francophone pour mener à bien son projet. Par tradition, on savait que les anglophones étaient déjà des amateurs de football. Le prochaine fois que je vais le voir, je vais le remercier parce qu'il a eu un rôle important dans mon arrivée à Montréal. J'ai eu des belles années avec les Alouettes et par la suite à RDS. Il a été important dans ma vie.
*propos recueilis par Robert Latendresse
Il n'était pas seul dans l'organisation mais c'était lui, le visage. On le voyait sur le terrain et il serrait des mains. Il vendait le football partout au Québec.
Le fait d'armes le plus important de Larry aura été de participer à la relance du football au Québec. Le reste s'est enchaîné, ce qui a conduit à la relance des Alouettes et à l'agrandissement du stade Molson. On m'a raconté qu'en 1997, alors qu'il venait d'être nommé président de l'équipe, il n'avait même pas de bureau et il sollicitait les gens d'affaires à partir d'un téléphone public. À sa première campagne, l'équipe avait 1 800 abonnés de saison alors qu'elle en compte maintenant 20 000.
Smith est un vrai bâtisseur. Il ne faut pas oublier qu'il a pris cette équipe à zéro pour l'amener là où elle se trouve. Son héritage est grand. L'histoire dira l'impact qu'il a eu sur son domaine mais Smith a fait sa marque et ses réalisations sont grandes. Il a su mener à bien le projet d'agrandissement du stade Molson et mettre sur le terrain une équipe compétitive d'année en année.
Il ne faut pas oublier non plus son impact sur le football amateur. D'ailleurs, le football n'a jamais été aussi populaire dans la province. Il y a également tous les programmes communautaires comme "Adoptez un Alouette," les tournées de hockey ou de basketball. Les Alouettes sont dans les écoles plus que jamais, et ils participent à la lutte contre le décrochage scolaire.
Larry a compris que c'était le client qui menait le football dans la LCF, qui ne profite pas de très généreux contrats de télévision contrairement aux autres sports professionnels. L'important, c'était monsieur ou madame tout le monde qui achète les billets. Les spectateurs constituent la plus importante source de revenus de la ligue et il a su le faire comprendre aux joueurs, qui se sont rapprochés de la communauté.
Le déménagement de l'équipe au Stade Molson est un concours de circonstances qui a très bien tourné. D'ailleurs, il faudrait remercier U2! La direction de l'équipe a vite constaté lors de cette partie contre les Lions, qu'il y avait quelque chose de spécial que de jouer dans ce petit stade à flanc de montagne où poussait un arbre dans les gradins.
Smith et les Alouettes ont alors choisi d'installer leurs pénates à McGill et ils ont fait cheminer deux projets d'agrandissement du stade.
Au niveau football, il a pris des bonnes décisions comme celles de garder dans l'organisation le directeur général Jim Popp, qui est arrivé à Montréal en même temps que les Stallions de Baltimore, qui ont disputé les saisons 1994 et 1995 avant de déménager dans la métropole. Il y a aussi le propriétaire, Robert Wetenhall, à qui on n'accorde pas assez de crédit.
La course à la succession
La personne qui va prendre la place à Larry Smith aura la vie plus facile que son prédécesseur. Larry laisse de grands souliers à chausser mais avec des solides fondations, qui n'existaient pas lors du retour des Alouettes. Tout a dû être fait.
Pour remplacer Smith, je pense que le candidat qui sera choisi devra provenir du Québec, mais pas nécessairement issu du monde du football. Je pense qu'il doit avant tout être un bon administrateur. Au niveau des opérations football, il y a des gens très compétents en place. Le rôle du président sera d'être le lien avec le milieu des affaires et de voir à l'aspect mise en marché du football. S'il vient du monde du football, c'est tant mieux parce qu'il sera peut-être encore plus qualifié, mais ça ne doit pas être le critère premier du prochain président.
Il est difficile actuellement de dresser une liste de candidats à la succession de Larry Smith. De plus, comme c'est la journée à Larry, je préfère ne pas m'avancer là-dedans. Personnellement, je ne crois pas avoir le profil pour occuper le poste. Puis, ce n'est pas ma force de me lancer une aventure que je ne connais pas. Je suis conscient de mes qualités et de mes défauts. Je n'ai aucune expérience en administration. Il ne faut pas embaucher une personne parce qu'elle est connue, il faut qu'elle soit compétente aussi. Il faut des qualifications en affaires et en administration. Le travail de président n'est pas que de serrer des mains. C'est beaucoup plus. J'ai entendu des gens mentionner mon nom et je trouve cela très flatteur. Je considère toutefois que je n'ai pas les compétences pour occuper ce siège. J'aime ce que je fais actuellement et c'est dur à battre.
Merci petit Larry
Larry a fait le tour du jardin. Le club est solide sur le terrain, le club gagne, les programmes communautaires sont en place et le projet de stade est terminé.
C'est un gars de défi et d'ambitions. Il a des objectifs de carrière et je ne serais pas surpris d'entendre qu'il se lance dans le domaine politique. Il serait un très bon politicien et je ne m'inquiète pas pour lui. Quand il parle, il est apprécié et écouté. Il est plein d'énergie avec son style particulier qui fait rire les gens.
Sur une note personnelle, Larry Smith a été important pour moi. C'est lui qui m'a amené à Montréal. Quand je me suis joint aux Alouettes, il a été un contact important. Il a eu une bonne influence sur mon arrivée.
Smith avait un plan d'affaire en tête. Il était conscient qu'avoir un bon club est une excellente carte de visite mais si en plus, l'équipe alignait des joueurs francophones, ce serait encore mieux.
Il se devait d'aller chercher le marché francophone pour mener à bien son projet. Par tradition, on savait que les anglophones étaient déjà des amateurs de football. Le prochaine fois que je vais le voir, je vais le remercier parce qu'il a eu un rôle important dans mon arrivée à Montréal. J'ai eu des belles années avec les Alouettes et par la suite à RDS. Il a été important dans ma vie.
*propos recueilis par Robert Latendresse