MONTRÉAL – On peut dire sans se tromper que les Alouettes de Montréal ont échappé la victoire face aux Roughriders de la Saskatchewan, samedi, et ce n’est pas pour rien que l’on ressentait cette frustration positive chez plusieurs joueurs lors du retour à l’entraînement.

 

Le calendrier de la Ligue canadienne de football est déjà rendu à la 15e semaine et les Alouettes (6-5) ont bousillé une occasion en or de se rapprocher des Tiger-Cats de Hamilton et du premier rang de la division Est.

 

La bonne nouvelle dans cette histoire, c’est que les Oiseaux détiennent maintenant cette assurance qu’ils peuvent renverser n’importe quel adversaire. Le goût de cette défaite a donc laissé une amertume évidente et il n’est plus question d’accepter un revers même sur l’intimidant terrain des Riders.

 

Même si le résultat final s’est joué dans les dernières secondes, c’est véritablement en première demie que les Alouettes ont causé leur perte en devant se contenter de trois placements consécutifs au lieu d’inscrire un, deux ou trois touchés.

 

« Il faut être meilleurs dans la zone payante »

« On le sait tous, on doit marquer des points. On doit inscrire des touchés et non des placements. Il faut enlever de la pression sur notre défense. Si on avait pu obtenir seulement un ou deux touchés, le match n’aurait pas eu la même allure. Ça commence par moi, j’ai regardé les images du match trois ou quatre fois et j’ai raté plusieurs occasions sur le terrain ce qui a coûté plusieurs points. Au final, on a seulement perdu par deux donc ça démontre à quel point on peut être un bon club », a commenté le quart-arrière Vernon Adams fils.

 

Le centre Kristian Matte revoyait encore des jeux qui ont avortés dans sa tête quand on l’a questionné à ce sujet.

 

« On se tire dans le pied quand on ne parvient pas à concrétiser nos poussées offensives. Deux sur trois, on aurait dû obtenir des touchés, ce sont des erreurs et on doit corriger le tout », a-t-il tranché.

 

« C’est très frustrant de perdre ce match, parce que je trouve qu’on était la meilleure équipe sur le terrain », a jugé le demi défensif Greg Reid qui s’impose comme l’un des meneurs en défense.

 

L’entraîneur Khari Jones a exposé une vision plus large du portrait.

 

« Dans l’ensemble, je ne dirais pas que c’était notre pire match, mais ce n’était clairement pas satisfaisant offensivement, défensivement ou sur les unités spéciales », a d’abord lancé Jones.  

 

« On a commis assez d’erreurs pour se sortir de cette partie. Le fait d’avoir détenu l’avance au quatrième quart démontre à quel point cette équipe peut être bonne. On va s’y rendre, on va figurer le tout. Il faut juste traverser ces difficultés d’apprentissage en espérant qu’elles ne soient pas trop nombreuses », a-t-il ajouté sur une note plus positive.

 

Une option intéressante aurait pu être de miser davantage sur le nouveau venu, Chris Matthews, en arrivant dans la zone payante. On parle d’une cible de luxe dans de telles circonstances, mais Jones ne trouve pas que c’est une explication valable.

 

« On avait accompli une production pas mal décente dans la zone payante avant cet affrontement. Je ne trouve pas que c’était sa présence qui manquait, mais la capacité de réussir des jeux. Notre niveau d’exécution doit juste être meilleur », a identifié Jones en blâmant une punition et des receveurs libres qui n’ont pas été repérés comme DeVier Posey au deuxième quart.

 

Jones ne veut pas blâmer Bray ni les unités spéciales

 

Étincelant depuis son entrée en scène, Quan Bray a été victimes de trois cafouillages face aux Riders. C’est un peu comme si son match résumait la prestation des Alouettes car il s’est également illustré à quelques reprises.

 

« J'ai confiance en Quan »

En plus d’échapper deux bottés – alors qu’il agissait en relève à Shakeir Ryan – il n’a pas été en mesure de capter une passe qui aurait mené à un touché.

 

« Ce sont des choses qui arrivent, je me suis présenté à l’entraînement pour corriger le tout et je me concentre maintenant sur Winnipeg », a répondu brièvement Bray qui n’a cherché aucune excuse cependant.

 

« Malheureusement, ça s’est produit pendant un match. Il aurait voulu se reprendre sur quelques jeux, mais on conserve une grande confiance en lui et il a aussi accompli quelques jeux clés. Peut-être qu’on a dû l’utiliser un peu trop avec les retours et son rôle de receveur. On verra ce qu’on peut faire à ce sujet. Il est un athlète fier de ses capacités et on le voit d’ailleurs rester à l’entraînement pour afficher son meilleur rendement cette semaine », a déclaré Jones qui entend encore se fier sur lui pour les retours.

 

Une mauvaise remise de Martin Bédard, sur un botté de dégagement, a également causé des dommages considérables sauf que Jones refuse de lancer la pierre aux unités spéciales.

 

« Une erreur semble pire sur les unités spéciales, mais c’est comme une erreur en attaque ou en défense. Notre défense vous dira qu’elle peut jouer nettement mieux et l’attaque fera la même chose. Je ne blâme pas cette défaite sur les unités spéciales, on l’encaisse en équipe », a-t-il déterminé.

 

Afin de renverser la vapeur, dès samedi face aux excellents Blue Bombers de Winnipeg (9-3), les Alouettes ont ciblé quelques priorités. Pour Adams fils, ça passe par sa distribution du ballon dont pour profiter des courtes passes à sa disposition.

 

« Je me concentre sur Winnipeg »

« Oui, définitivement. Je dois saisir ces occasions. Ça permet aussi de forcer la défense adverse à couvrir tout le terrain et pas uniquement un côté ou les zones profondes car ils savent que je vais viser là-bas. Je dois mieux faire à ce chapitre », a convenu celui qui désire mieux « partager » le ballon auprès de ses receveurs.

 

Du côté défensif, Reid veut que son unité se reprenne après avoir concédé trois touchés à partir de la zone payante ce qui n’est pas caractéristique des Alouettes cette saison.

 

« Je crois qu’on doit devenir encore une meilleure équipe défensivement dans la zone payante. Étant donné que notre philosophie consiste à limiter les gros jeux, on doit vraiment s’imposer dans cette portion du terrain », a noté le numéro 26.

 

Bilan de santé de Bédard, Ackie et Johnson

 

Après sa rare mauvaise remise sur les unités spéciales, Bédard a quitté la partie car il s’était blessé avant ce jeu. Ça ne semble pas trop majeur toutefois et il devrait affronter Winnipeg même s’il a obtenu congé mardi.

 

« Oui, il était déjà ennuyé ce qui a probablement eu un petit effet sur le résultat, mais il doit s’assurer de nous le faire savoir quand il est amoché… On possède une grande confiance envers lui, c’est un guerrier qui essaie d’accomplir sa part », a réagi Jones avec un message assez clair.

 

Absent face aux Roughriders, le secondeur Chris Ackie était présent à l’entraînement, mais il s’est contenté de participer à quelques répétitions.

 

« Je commence à mieux me sentir, je devrais avoir besoin de quelques jours encore en espérant que je serai prêt pour le match. Je ne suis pas encore certain de pouvoir jouer présentement, mais je me sens déjà bien mieux que la semaine dernière », a-t-il expliqué au RDS.ca.

 

En terminant, le porteur de ballon Jeremiah Johnson a repris l’entraînement ce qui laisse croire qu’il pourra reprendre sa place derrière William Stanback.

« Des erreurs fondamentales »