Avant-match Alouettes c. Roughriders
Le match Alouettes c. Roughriders sera présenté sur les ondes de RDS et RDS Direct samedi à 18 h 30.
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MONTRÉAL – Le temps commençait à presser pour Fabion Foote qui avait même été libéré par l’ancien directeur général des Alouettes, Kavis Reed, le 9 juillet dernier. Rapatrié moins d’une semaine plus tard, le plaqueur défensif prouve que le geste a été judicieux.

 

Si son talent ne faisait aucun doute quand il a été repêché en deuxième ronde en 2017, Foote a eu besoin de temps pour assembler les pièces du casse-tête de la Ligue canadienne de football.

 

Mais, comme il le précise lui-même, Foote n’est pas arrivé à Montréal dans le contexte le plus favorable à son épanouissement.

 

« Quand tu proviens du réseau universitaire canadien (l’Université McMaster), tu n’as pas nécessairement été encadré par les meilleurs entraîneurs. De plus, pour mes deux premières années à Montréal, on a eu à composer avec de nouveaux entraîneurs et coordonnateurs défensifs. C’est la première fois, cette année, que je peux profiter d’un entraîneur défensif qui se consacre aux joueurs de la ligne défensive », a ciblé l’athlète de 25 ans.

 

« Coach Todd (Howard) m’a beaucoup aidé, il m’a fourni des outils et des trucs supplémentaires. Il me pousse sans cesse et j’ai hérité d’une occasion cette année. J’ai été en mesure d’être à la hauteur et de continuer à progresser », a enchaîné Foote.  

 

Le colosse de six pieds deux pouces et 285 livres savoure pleinement son éclosion à sa troisième année dans le circuit canadien. L’entraîneur-chef, Khari Jones, en ressent également une belle satisfaction.

 

« Il fait un bon travail et je crois que c’est principalement relié à son évolution comme joueur et au niveau de la maturité. Il comprend mieux le jeu. Depuis qu’il est revenu avec nous, il a vraiment été un joueur fiable sur la ligne défensive. On savait qu’il possédait le talent pour y parvenir, il ne lui restait qu’à mettre tous les morceaux en place et le faire de manière constante. J’accorde beaucoup de crédit à Todd Howard qui travaille très fort avec ses joueurs pour qu’ils déploient un effort maximal jeu après jeu. Fabion a adhéré à l’approche et c’est plaisant de voir son évolution dans un rôle plus prépondérant », a vanté Jones.

 

« Il détenait déjà un grand talent naturel, mais c’est évident que tu dois apprendre plusieurs choses en faisant le saut chez les professionnels. L’expérience joue un grand rôle dans le rendement et on travaille maintenant sur la constance avec lui. Il investit le temps et je l’apprécie grandement », a convenu Howard.Todd Howard

 

Ça faisait quelques semaines qu’on se promettait d’écrire sur Foote étant donné qu’il avait réussi des jeux clés lors de quelques parties dont contre Edmonton, Calgary et Toronto. Comme le disait Pierre Vercheval vendredi dernier pendant la rencontre face aux Lions, on a perçu un déclic chez lui.

 

Aux dires de Howard, le tout a été observé aussitôt que durant le camp d’entraînement.

 

« Je l’ai aimé dès ce moment, il est clairement bâti comme un plaqueur défensif doit l’être et on travaille constamment pour améliorer son jeu. Il se révèle de plus en plus. Je le pousse jour après jour et, possiblement un peu plus que les autres, parce que je décèle un grand potentiel en lui. C’est mon travail de l’accompagner vers ce sommet », a confié Howard.

 

L’entraîneur des joueurs de ligne défensive s’est alors empressé de s’appuyer sur un exemple concret. Howard recense les bons et les mauvais coups de tous ses protégés pour leur accorder une note finale sur chaque match. Récemment, Foote a « scoré » comme on dit en sol québécois.

 

« Il y a deux matchs, il a récolté sa plus haute production avec une récolte de près de 17,5 points ce qui est extraordinaire pour un plaqueur. Une production moyenne, pour un plaqueur, se chiffre à six points. C’est énorme, j’en avais été bien impressionné et le meilleur est à venir dans son cas », a précisé Howard.

 

Soulignons que pour les ailiers défensifs, la moyenne se situe autour de neuf points alors que John Bowman s’approche, dernièrement, du total de 20 points par partie. Ce système est basé sur des éléments comme les plaqués, les plaqués partagés, la pression sur le quart, les plaqués sur le quart, les échappés provoqués ou recouvrés et encore plus. D’autres aspects comme les punitions et les erreurs mentales vont leur retirer des points.

 

Avant de se lancer dans son troisième camp d’entraînement avec les Alouettes, Foote avait pris le taureau par les cornes.

 

« Je savais déjà que j’étais fort, rapide et athlétique, mais je suis allé m’entraîner avec mon coéquipier Ryan (Brown) au Texas auprès d’un entraîneur spécialisé pour la pression sur les quarts. J’ai fait ça pour apprendre des choses que je ne pouvais pas au Canada. Le football aux États-Unis, c’est comme le hockey au Canada. Je suis devenu meilleur même s’il me reste bien du travail à accomplir pour devenir le joueur étoile que je vais être », a témoigné Foote.

Fabion Foote

C’est à partir de ce produit plus poli que Coach Howard s’est mis au travail. En plus du côté technique, l’accent a été investi sur courir davantage au ballon.  

 

« On le fait de manière plus naturelle cette année parce que Coach Todd nous encourage à le faire avec exubérance. On s’amuse à le taquiner puisqu’il utilise toujours ce mot », a glissé Foote avec plaisir.

 

Partager le travail avec Baron et Brown

 

Auparavant, Foote était surtout utilisé pour remplacer Woody Baron ou Ryan Brown occasionnellement. Cette année, il est impliqué dans une rotation à trois afin de pouvoir déployer la stratégie visée.

 

« Ma philosophie s’articule autour de les voir jouer à 100% pour chaque répétition. L’autre est prêt si tu n’es pas à ton meilleur. On fait donc une rotation et ils finissent par jouer environ le même nombre de répétitions. Je ne veux tout simplement pas qu’ils soient fatigués sur le terrain », a noté Howard qui dirigeait les secondeurs en 2018.

 

Ce partage n’entache aucunement la relation entre Foote, Baron et Brown. Ce dernier se mariera d’ailleurs l’été prochain et ses deux compagnons font partie des invités de marque.

 

Le dernier facteur qui a favorisé l’ascension de Foote concerne son physique. Si Trey Rutherford a retranché environ 25 livres à sa charpente sur la ligne offensive, Foote a aminci son corps.

 

« Cette année, j’ai fait une diète sans glucides pendant 14 jours. Je voulais perdre un peu de gras. Tout le monde sait que je m’entraîne fort en gymnase, j’aime le faire », a-t-il expliqué.

 

Au final, il a abattu tout ce boulot avec un seul but en tête, celui d’honorer ses propres aspirations. 
 

« Mentalement, je suis très confiant, je ne laisse personne m’affecter psychologiquement. Je n’accepte aucune bullshit des autres parce que je sais ce que je peux accomplir. Je vais toujours miser sur moi avant ce que les autres peuvent prétendre. Je me fixe mes propres standards et ils sont élevés », a conclu Foote.
 

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