Tout près de 1 300 par la voie des airs, 1 373 sur les retours de bottés, presque la moitié de la production de l’équipe sur les unités spéciales et 17 touchés...

Voilà ce que perdront les Tiger-Cats d’Hamilton si le receveur et joueur par excellence de la dernière saison sur les unités spéciales Chris Williams décide de faire l’impasse sur toute la saison.

Chris WilliamsPour être juste, les Tiger-Cats sauront sans doute pallier à cette perte, autant en attaque ou sur les unités spéciales. Williams a toutefois la capacité de changer un match à lui seul chaque fois qu’il met les mains sur le ballon. Ça, c’est irremplaçable.

Peut-être que Williams changera d’idée et se rapportera à Hamilton pour jouer la dernière année de son contrat avant un saut inévitable dans la NFL. Ce scénario relève cependant bien plus de la fiction à l’heure actuelle.

« Dan Vertlieb (l’agent de Williams) ne nous a pas contactés, tout comme Chris », a laissé savoir l’entraîneur-chef des Ticats Kent Austin après qu’un arbitre eut statué que le contrat de Williams avec Hamilton était valide. « Il a nos numéros. »

Trouver quelqu’un pour répéter les exploits de Williams sur les unités spéciales ne sera pas de tout repos, mais le talent dont dispose l’équipe en attaque lui offre de meilleures chances de masquer l’absence de celui-ci à la positon de receveur.

« Il faut le remplacer avec d’autres gars. C’est aussi simple que ça », a signalé Austin tout en ajoutant qu’il ne fallait pas utiliser la situation en guise d’excuse.

Les autres...

Ces « autres gars » auxquels Austin fait référence font en effet partie d’un groupe de joueurs très talentueux.

Le groupe de receveurs des Ticats peut en effet toujours compter sur le joueur étoile canadien Andy Fantuz, qui n’était qu’à 30 verges d’atteindre le plateau des 1 000 la saison dernière.

Il ne faut pas oublier les prometteurs Bakari Grant et Onrea Jones, qui ont amassé un total de près de 1 000 verges et neuf touchés à leur deuxième et première saison respectivement. C’est sans compter les talentueux Dave Stala et Samuel Giguère, qui peuvent tous les deux être des partants en attaque.

Les Ticats misent aussi sur Chevon Walker, qui aura sans doute un rôle plus prédominant en attaque un an après avoir maintenu une moyenne de 5,6 verges par portée et marqué huit touchés. Williams était le cauchemar des défenses adverses l’an dernier, mais Walker peut causer le même genre d’ennuis à ses opposants.

Le chauffeur de l’autobus en attaque demeure le vétéran de 13 saisons Henry Burris. Avoir un quart-arrière aussi expérimenté ne peut qu’être une bonne chose lorsqu’une équipe doit composer sans un gros morceau. Burris vient de connaître la meilleure campagne de sa carrière au chapitre des statistiques, amassant 5 367 vertes de gains et 43 passes de touché.

Cela étant dit, la performance de Burris sur le terrain n’a pas toujours été à la hauteur de ses statistiques. N’ayant plus Williams à sa disposition, le joueur de 38 ans se devra d’être encore plus efficace si l’attaque des Tiger-Cats souhaite être aussi dévastatrice que l’an passé.

Le talent y est donc, mais le nouveau régime en place à Hamilton tâchera sans doute de proposer une attaque plus équilibrée cette année.

« Je ne crois pas que l’attaque doit dépendre d’un seul gars », a récemment noté Giguère durant le camp d’entraînement. « Ce serait une faiblesse que de penser ainsi et on se devra de prendre la relève en attaque. »

Une défense au look différent

La défense des Tiger-Cats ne ressemblera que très peu à celle de l’an dernier et c’est bien tant mieux. Cette unité a terminé au tout dernier rang dans la plupart des statistiques d’importance.

Le groupe de secondeurs, qui a pourtant démontré toute l’étendue de ses habiletés et de sa constance au fil des dernières saisons, a donc été modifié. Deux des trois partants de 2012 sont de retour, mais dans des positions différentes. Rey Williams parti, Jamall Johnson a été déplacé au centre, alors que Markeith Knowlton a pris la place de Johnson du côté faible. Le poste de troisième partant a été soumis à des auditions durant le camp d’entraînement, mais la situation pourrait bien changer lors du retour de Marcellus Bowman, qui est blessé au genou.

Une touche canadienne a par ailleurs été ajoutée à la ligne défensive avec la signature de Brian Bulcke. L’équipe a toutefois essuyé un dur coup lorsque le choix de repêchage Linden Gaydosh s’est entendu par surprise avec les Panthers de la Caroline dans la NFL.

La tertiaire a quant à elle été complètement revampée alors que Dee Webb et possiblement Ryan Hinds seront les seuls partants de retour cette saison. Evan McCollough s’amène à Hamilton après avoir soulevé la coupe Grey avec les Argonauts de Toronto. James Patrick s’est pour sa part joint à l’équipe après un séjour de cinq ans avec les Roughriders de la Saskatchewan. Ce dernier ajoutera de l’expérience à une tertiaire relativement jeune

Courtney Stephen pourrait lui aussi amorcer quelques rencontres. Le choix de première ronde des Tiger-Cats en 2011 (8e au total) peut évoluer comme demi de coin ou encore maraudeur.

Kent AustinVivre d’espoir

Tous ces changements apportés à la formation ne seront toutefois pas les plus gros défis de l’équipe en ce qui a trait à l’adaptation. Les Tiger-Cats devront en effet s’ajuster à un nouvel entraîneur et un domicile temporaire.

La dernière fois qu’Austin se retrouvait dans la LCF, il soulevait la coupe Stanley à titre d’entraîneur-chef des Roughriders, ce qui a de quoi exciter certains partisans des Ticats. Avec Austin, qui a aussi remporté le championnat du circuit canadien comme joueur, l’espoir renaît à Hamilton.

Pour prétendre au sommet, les Tiger-Cats devront par contre le faire loin de la maison, alors qu’ils disputeront huit de leurs neuf matchs à domicile sur le terrain de l’Université de Guelph. Un nouveau stade de 24 000 sièges est en voie d'être construit sur le site de l'ancien stade Ivor-Wynne, où les Tiger-Cats ont élu domicile pendant 84 années.

Cette distraction n’est pas à négliger pour Hamilton, qui tentera de se relever après avoir conclu la dernière saison avec la pire fiche du circuit (6-12). Or, lorsque cette attaque se mettra en marche, elle pourra connaître du succès partout. Reste à voir si la défense améliorée ne gâchera pas le travail de Burris et compagnie comme elle l’a si souvent fait l’an passé.

*D'après un texte de TSN.ca