TORONTO - Les négociations en vue du renouvellement de la convention collective dans la Ligue canadienne de football coûtent déjà cher aux membres de l'Association des joueurs de la LCF. Mais elles pourraient aussi avoir pour effet d'augmenter les coûts d'opération des neuf clubs du circuit Ambrosie.

La LCF et ses joueurs seront de retour à la table de négociations lundi et mardi prochains, à Toronto. Il s'agira de leur première rencontre depuis le 9 avril.

Cette pause dans les négociations a soulevé l'ire de plusieurs joueurs, surtout puisque la ligue a intimé à ses équipes de ne pas verser les bonis d'entre-saison jusqu'à ce que la convention collective soit renouvelée.La présente entente vient à échéance le 18 mai.

Les camps d'entraînement doivent s'ouvrir le lendemain, mais l'AJLCF a ordonné à ses membres de ne pas s'y rapporter si une nouvelle convention collective n'est pas ratifiée d'ici là. Le syndicat a ajouté ne pas avoir l'intention de travailler après le 18 mai, à moins que les deux parties conviennent d'un nouveau pacte.

Mais le statut des camps des recrues, qui s'ouvriront le 15 mai, ennuie certains directeurs généraux de la LCF. L'association n'a pas demandé à ses membres de ne pas s'y présenter, ce qui n'est pas surprenant, puisque ceux-ci seront lancés alors que l'actuelle convention est toujours en vigueur. De même, l'AJLCF se plie aux diverses lois provinciales du travail en se comportant de la sorte.

Toutefois, compte tenu de l'état des négociations entre les deux parties - elles en sont toujours aux dossiers non liés à la rémunération - et la tenue du repêchage le 2 mai, certains d.g. trouvent qu'il est plus coûteux de se procurer les billets d'avion maintenant que s'ils l'avaient fait il y a quelques mois, alors que les tarifs auraient été plus avantageux.

Un porte-parole de la ligue a déclaré mardi que les camps des recrues auront lieu comme prévu. Certaines équipes ont par contre retardé l'achat de leurs billets d'avion en raison de l'incertitude entourant le renouvellement du contrat de travail.

« Le prix des billets est plus élevé quand on arrive près de la date de départ et nous ne pouvons pas nous les procurer à ce moment-ci », a déclaré un directeur général de la LCF.

Un autre dirigeant d'équipe a toutefois fait valoir qu'il n'y avait rien de nouveau sous le soleil, puisque les équipes ont vécu le même genre de situation en 2014.

« Chaque jour qui passe est néfaste, a dit ce d.g. Mais dans la LCF, on doit être capable de s'ajuster à la dernière minute. »

« Nous tentons de (régler nos voyages) plus tôt que tard afin d'obtenir les meilleurs tarifs. Nous ne sommes pas toujours capables de le faire, mais c'est un risque que l'on court, n'est-ce pas? Pour l'instant, nous allons être patients et voir comment les choses vont se développer. Ça peut avoir un impact sur votre bilan, mais vous ne devez pas vous en soucier. C'est la même situation pour tout le monde. »

Autre source d'inquiétudes: le nombre de joueurs qui y seront. Dès qu'un joueur signe un contrat, il devient membre de l'AJLCF. Le dilemme, pour une recrue, est de bien faire les choses aux yeux du syndicat tout en ayant une occasion de jouer au football professionnel.

La tradition dans la LCF veut que les quarts se présentent au camp des recrues afin de prendre de l'avance sur leur préparation. On s'attend à ce que la participation des vétérans cette saison soit sur une base volontaire.

Malgré tout, le deuxième dirigeant a minimisé l'impact des négociations sur ses opérations quotidiennes.

« Le moment n'est peut-être pas idéal et les prix sont peut-être un petit peu élevés, a-t-il noté. (...) Mais souhaitons seulement que nous signions une entente avant le 15 mai et que nous n'ayons plus à nous soucier de tout cela. »

Ces deux dirigeants ont requis l'anonymat en raison d'une directive du circuit qui précise que tout employé d'une équipe commentant les négociations est passible de sanctions.