Le plan de relance de la Ligue canadienne de Football (LCF) est loin de plaire aux joueurs qui estiment devoir faire de trop grandes concessions, eux qui estiment déjà ne pas avoir de marge de manœuvre financièrement.

Notre collègue Didier Orméjuste a pu en discuter avec l’ailier défensif des Alouettes John Bowman, qui est vice-président de l’Association des joueurs, et le représentant des joueurs du Rouge et Noir Antoine Pruneau.

L’une des premières choses qui dérangent l’Association des joueurs, c’est que les joueurs ne toucheraient que le tiers de leur salaire. La LCF a expliqué que le salaire des joueurs serait payé au prorata des matchs disputés, quelque chose qui choque particulièrement les joueurs puisque les employés du circuit Ambrosie sont payés à 80% de leur salaire depuis le début de la crise.

« Une majorité de joueurs refuseraient de jouer avec ce modèle et ce salaire », a expliqué John Bowman. Quant à lui, Pruneau ajoute que les joueurs souhaitent retrouver le terrain, mais pas à n’importe quelles conditions.

Le commissaire de la LCF, Randy Ambrosie espérait débuter la saison au mois de septembre, toutefois les délais des démarches de plan de relance de la LCF ont mis des bâtons dans les roues d’une éventuelle relance.

La première fois que la LCF a communiqué avec l’AJLCF remonte à la semaine dernière seulement alors que l’Association des joueurs affirme avoir tenté d’entrer en contact avec la Ligue depuis des semaines, mais celle-ci n’était pas prête à entamer les discussions.

Rappelons que la LCF a fait une demande d’aide gouvernementale de 150 millions $ si la saison devait être annulée. À cette demande, le gouvernement fédéral avait demandé à la Ligue où étaient les joueurs dans cette discussion.

« Du côté des joueurs, nous nous sommes fait mentir noir sur blanc dans des courriels à propos des dates auxquelles nous allions recevoir des documents ou des propositions. Ç’a toujours été prolongé », explique Pruneau.

« C’est déconcertant de voir le commissaire dire que la Ligue a des discussions positives avec l’Association des joueurs alors qu’elle n’a même pas de discussions avec nous », s’offusque Bowman.

Avec un salaire annuel moyen de 70 000 et 75 000 dollars, les joueurs ne peuvent se permettre de gagner le tiers de cette somme. La plupart des joueurs n’ont reçu aucun salaire depuis le mois de novembre. Plusieurs ont dû trouver des emplois dans les villes respectives où ils résident et avec l’offre de la LCF sur la table, plusieurs joueurs n’ont pas l’intention de se déplacer pour disputer cette saison réduite.

« La plupart des joueurs de la LCF sont des travailleurs normaux. Nous ne faisons pas des millions, nous gagnons environ 75 000$. Ce n’est pas comme si nous faisions sauter la banque et que nous pouvions vivre sur cet argent après que notre carrière soit terminée. »