Le 28 janvier est la Journée #BellCause pour la cause, qui vise à éliminer la stigmatisation entourant la maladie mentale. Le joueur de football Shea Emry est l'un des intervenants qui s'investit dans cette cause, ayant été lui-même affecté par la dépression.

MONTRÉAL - Partout où il est passé, Shea Emry a eu un impact colossal sur les terrains de football, mais son héritage le plus précieux se dessine à l’extérieur de ceux-ci alors qu’il contribue à procurer un bien-être mental à plusieurs hommes.

Tourmenté par des épisodes de dépression et même des idées suicidaires en grandissant, l’ancien secondeur des Alouettes de Montréal a surmonté ces épreuves pour devenir un intervenant de premier plan pour la santé mentale.

L’ancien secondeur des Alouettes de Montréal a rapidement réalisé qu’il désirait redonner à la communauté et il a décidé de se consacrer à la situation des hommes qui craignent trop souvent de confier leur détresse.

« J’ai toujours senti que je devais redonner à la communauté, mais je ne savais pas encore comment y parvenir. Finalement, les choses se sont produites naturellement puisque ça vient de mon parcours », a expliqué Emry en entrevue au RDS.ca.

Son témoignage influence tellement les gens qu’il s’est joint en tant qu’ambassadeur au projet Cause pour la cause de Bell pour la promotion de la santé mentale.

« J’ai été inspiré par le fait que Clara Hughes (la porte-parole nationale de ce mouvement) parle de sa dépression publiquement et ça faisait aussi partie de mon processus personnel de raconter mon vécu », a expliqué le sympathique athlète de 28 ans.

À son ascension dans la LCF en 2008, le fruit n’était pas encore mûr pour Emry, mais le déclic est survenu à la suite d’une commotion cérébrale en 2011. Étant à l’écart du jeu pour la moitié de la campagne, Emry a sombré dans un autre moment de dépression. C’est une fois de retour au sommet de ses capacités qu’il a décidé de dévoiler les embûches de son parcours pour sensibiliser les autres à cette réalité.

Grâce à la collaboration de sa conjointe, il organise notamment d’exigeantes excursions dans la nature pour aider au ressourcement.

Shea Emry« Je suis heureux parce que j’ai pu inciter d’autres hommes à partager leurs histoires avec moi et leur famille respective pour se libérer d’un poids. Ma mission est de changer la perception des hommes sur leur santé émotive et j’espère leur permettre de vivre une vie plus enrichie », a-t-il confié.

Le fait de raconter son passé ombrageux dans les médias a provoqué un effet positif immédiat. Cependant, l’impact ne fut pas aussi rapide dans le sport professionnel, un milieu souvent perçu comme réfractaire et macho.

Mais, une fois de plus, un élément déclencheur s’est produit quand Emry a ouvert son cœur devant ses coéquipiers.

« Au départ, je ne recevais pas beaucoup de réponses venant de mes coéquipiers. La situation a changé quand je me suis confié devant eux et j’ai ensuite reçu un très bel écho de leur part. On m’a posé plusieurs questions sans oublier que certains m’ont partagé leurs problèmes et ce qu’ils ont surmonté », a dévoilé Emry à propos de cette réussite peu banale.

« C’est ce que je souhaite, je veux que les gens se sentent confortables d’en parler. Il faut accepter notre vulnérabilité, ça fait partie du processus de devenir un homme. Dans la vie, on va tous encaisser des coups et il faudra se relever. Il ne faut pas tout garder à l’intérieur », a poursuivi Emry qui avait commis cette erreur de cacher ses ennuis derrière sa carapace.

Quand il était confronté à ses démons, Emry se réfugiait dans les médicaments et la consommation d’alcool. Malheureusement, ce problème demeure répandu dans la réalité des athlètes professionnels. Le nouveau membre des Roughriders de la Saskatchewan se réjouit de l’aide grandissante fournie par l’Association des joueurs de la LCF (AJLCF) à ce propos.

« Sans connaître l’étendue de ce fléau, je peux dire que ça existe. Le but serait que les joueurs deviennent confortables autant dans leur tête que dans leur corps. D’ailleurs, l’AJLCF fait un bon travail pour offrir des services aux joueurs qui ont besoin d’aide », a rappelé Emry qui mène une vie plus rangée depuis quelques années avec sa compagne et la naissance de son fils à l’automne 2014.

Un piège de plus se dresse devant les joueurs de football et c’est celui des commotions cérébrales. En effet, celles-ci entraînent souvent des moments de dépression, ce qui peut devenir lourd à supporter si d’autres ennuis de santé mentale minent déjà un individu. Shea Emry

La lumière peut tout de même être décelée au bout de ce tunnel puisque les efforts des dernières années rapportent.

« Il y a définitivement un changement positif depuis que ce sujet prend beaucoup plus de place dans les médias. La conscientisation est plus présente et on sent que les joueurs s’y intéressent davantage », s’est réjoui Emry, qui est enchanté de retrouver Paul Woldu, son ancien coéquipier des Alouettes qu’il a nommé le parrain de son fils, en Saskatchewan.

Emry est donc devenu un confident pour plusieurs de ses comparses du football. Comme il se doit, il préfère garder secrète l’identité de ces joueurs et il se concentre sur les signes positifs de ce mouvement.

« On demeure quand même dans la phase initiale, mais ça commence à s’améliorer et j’ai hâte de constater le changement de mentalité chez les hommes qui pourront s’ouvrir et devenir plus forts en surmontant leurs ennuis », a souhaité Emry.

Pour y arriver, plusieurs autres personnes devront suivre son exemple afin d’abattre des barrières. En ce sens, Emry sera entouré de cinq autres joueurs de la LCF dont Chad Owens mercredi à Toronto dans le cadre d’une activité pour le bien-être mental masculin de la journée Bell Cause pour la cause.

Un Canadien sur cinq sera victime de problème de santé mentale au cours de sa vie, et chaque Canadien sera touché indirectement par cette condition par le biais d’un membre de sa famille, d’un ami ou d’un collègue. Environ 70 % des problèmes de santé mentale débutent durant l’enfance ou l’adolescence. En identifiant rapidement les facteurs de risque et en recourant aux outils offerts, on arrive à empêcher que la situation se détériore.Les problèmes de santé mentale et les maladies mentales peuvent donc être traités efficacement.

Aujourd’hui, Bell versera 5 ¢ à des programmes consacrés à la santé mentale pour chaque :

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