TORONTO - Adriano Belli ne laisse personne indifférent et il suffit de passer deux minutes avec lui pour le constater. À une journée de la Coupe Grey, l'ancien des Alouettes de Montréal a osé déclarer qu'il voulait arracher la tête du quart Kevin Glenn, et ce, même s'il l'aime bien.

On croyait que tout avait été dit et écrit durant cette semaine de la 100e Coupe Grey, mais c'est faux. Fidèle à son habitude, Belli n'a pas tourné sa langue sept fois avant de parler samedi après le dernier entraînement des Argonauts de Toronto.

« Je suis un grand fan de Kevin. Je vais l'accueillir dans ma maison, lui faire à manger n'importe quand. Je l'aime ce petit gars, mais dimanche je veux lui arracher la tête! », a-t-il lancé à quelques journalistes sur le terrain du Rogers Centre.

Depuis plusieurs années, Belli est un adepte du trash talk pour déranger ses adversaires et il a indiqué que Glenn était capable de répliquer à ses attaques verbales, si bien qu'une relation intéressante s'est développée entre eux.

« Quand j'ai pris ma retraite, il m'a appelé pour me convaincre de changer d'idée et de joindre les Stampeders, c'est un geste que j'ai grandement apprécié », a confié Belli qui n'a pas été tendre envers Anthony Calvillo durant la finale de l'Est selon ses aveux.

« Tout le monde peut crouler sous la pression », a-t-il notamment dit à Calvillo pendant cette rencontre tout en ajoutant quelques mots moins polis.

« J'ai beaucoup de respect pour Anthony et je crois qu'il est le meilleur quart à avoir joué dans la LCF, mais il est un homme tout comme le sont Kevin Glenn et Jon Cornish », a ajouté Belli au sujet des deux hommes qu'il veut abattre chez les Stampeders.

Peut-être pour se reprendre quelque peu, Belli a encensé Glenn avec quelques phrases.

« Il est résistant et il sort des lapins de son chapeau très souvent. Je suis un grand partisan de Kevin et je crois que les Stamps sont une bien meilleure équipe avec lui au poste de quart. Il apporte une dimension particulière parce qu'il est fait pour la LCF. Il est le quart qui ressemble le plus à Doug Flutie depuis que celui-ci a quitté. »

Celui qui est surnommé « The Kissing Bandit » - pour sa manie de distribuer des becs - est sorti de sa retraite récemment pour reprendre du boulot avec les Argonauts et le hasard a voulu qu'il participe à la 100e Coupe Grey. Il y a quelques mois à peine, il avait enfilé le chapeau de journaliste pour le réseau Sportsnet en couvrant le dernier Super Bowl.

« C'est beaucoup plus amusant, je n'aime pas jouer au journaliste et porter un veston. C'est beaucoup plus agréable de frapper des joueurs de football », a avoué Belli qui se sent mieux après avoir été ennuyé par un virus au cours des derniers jours.

Des expériences différentes pour Boulay et Desriveaux

Deux autres anciens des Alouettes, Étienne Boulay et Danny Desriveaux, vivront un match de la Coupe Grey plutôt différent.

Dans des fonctions plus limitées que dans l'uniforme montréalais, Boulay essaiera de contribuer à la cause des Argos tandis que Desriveaux devra se contenter d'un rôle de spectateur.

À 29 ans, Boulay savoure déjà une cinquième semaine de la Coupe Grey, et il s'est retrouvé deux fois dans le camp des gagnants et deux fois dans le camp des perdants jusqu'à maintenant. À quelques heures de la rencontre ultime, il sait que le temps ne passe jamais assez vite.

« Ça va être l'enfer cette dernière journée. Comme j'ai dit aux gars tantôt, les 24 prochaines heures vont paraître comme une semaine ou bien une éternité. Heureusement, j'ai un peu d'expérience et je sais que cette dernière journée est interminable. Personnellement, je regarde mes notes par petits segments et j'écoute de la musique relaxante jusqu'à une heure avant le botté d'envoi parce que je deviens trop fou sinon », a-t-il précisé.

Boulay est arrivé au sein de la famille des Argonauts alors que la saison était déjà amorcée, mais il entend tout de même contribuer à l'énergie de l'équipe.

« Je suis très émotif et passionné de nature. J'aime bien crier à l'occasion pour faire monter le niveau d'énergie et je vais rester fidèle à moi-même », a admis celui qui retrouvera des membres de sa famille et des amis dans les gradins.

De son côté, Desriveaux essaie d'apprécier l'expérience au maximum et il comprend les sentiments qui habitent ses coéquipiers.

« Je suis excité pour l'organisation et les joueurs qui vivront des choses que j'ai vécues par le passé. On est confiant car on est bien préparé et on aime nos chances si on joue comme on peut le faire », a affirmé l'athlète de 30 ans.