C’est parti pour le Rouge et Noir d’Ottawa, qui a officiellement nommé Rick Campbell au poste d’entraîneur-chef. Ça faisait un bon bout de temps que le directeur général Marcel Desjardins et son équipe se préparaient, mais le premier morceau du casse-tête a enfin été placé.

Il s’agit d’une décision très importante, étant donné que c’est le premier entraîneur-chef de l’histoire de l’équipe. Personne ne veut rater son coup dans ces circonstances. Le choix de Campbell est intéressant, parce qu’il est un gars d’expérience. Ça fait 15 ans qu’il est adjoint.

C’était primordial pour le Rouge et Nord d’aller chercher un gars d’expérience, d’autant plus qu’il a déjà touché à toutes les facettes du jeu. Avant d’être coordonnateur défensif avec les Stampeders de Calgary, il avait été coordonnateur des unités spéciales et même entraîneur des porteurs de ballon. Cette expérience lui permet d’avoir une vue d’ensemble.

Je ne déteste pas l’idée d’embaucher un entraîneur-chef issu des unités spéciales, parce que pour y œuvrer, il faut être motivateur et rassembleur. Les joueurs proviennent de l’attaque ou de la défense, sont des partants ou des réservistes, ou sont encore des vétérans ou des recrues. Bref, le coordonnateur des unités spéciales doit déborder d’énergie et être très organisé.

La famille royale de la LCF

Le nom de Campbell, c’est un peu celui de la famille royale de la Ligue canadienne de football. Son père Hugh a été l’architecte des grandes équipes des Eskimos d’Edmonton qui ont remporté cinq coupes Grey consécutives à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Rick a donc grandi autour des équipes où son père était. C’est un bagage d’expérience intéressant.

S’il fait comme son père, Rick Campbell n’aura pas peur de s’entourer d’adjoints de qualité. Une petite recherche sur Google permet de constater que plusieurs adjoints de Hugh Campbell ont ensuite connu de grandes carrières.

Son coordonnateur défensif Don Matthews a ensuite remporté cinq fois le titre d’entraîneur de l’année, son coordonnateur offensif Cal Murphy a ensuite connu de beaux succès avec les Blue Bombers de Winnipeg, tandis que son entraîneur de la ligne à l’attaque Joe Faragalli a travaillé dans la Ligue nationale de football avant de revenir gagner la coupe Grey avec les Eskimos.

Thorpe, le prochain?

Avec les nominations de Campell, Chris Jones à Edmonton et Mike O’Shea à Winnipeg, la course aux adjoints sera à surveiller de près. Est-ce qu’il y aura du maraudage dans les autres équipes?

Généralement, les nouveaux entraîneurs puisent chez les entraîneurs de positions afin de leur donner la chance de devenir coordonnateurs. Avec trois nouveaux entraîneurs-chefs, ça commence à faire beaucoup de monde. Il y aura assurément un effet domino dans la ligue.

Il serait intéressant de voir ce qui arrive avec l’entraîneur des secondeurs des Alouettes Mark Nelson. Plus tôt cette saison, il y avait un article dans un journal d’Edmonton qui disait que Campbell pourrait être nommé entraîneur-chef des Eskimos et que Nelson serait son coordonnateur défensif. Maintenant qu’il est en poste à Ottawa, est-ce encore le cas? Avec le brio de Chip Cox, Kyries Hebert, Shea Emry et Marc-Olivier Brouillette cette saison, les Alouettes devront-ils le remplacer?

Parlant des Alouettes, tout le monde s’attend à ce que Jim Popp revienne à la barre de l’équipe, d’autant plus que le coordonnateur défensif Noel Thorpe a également été nommé entraîneur-chef adjoint. Ce dernier se rapproche tranquillement, mais sûrement du poste d’entraîneur-chef.

Ironiquement, Thorpe surveillera de près le rendement de Campbell cette saison. Tout comme lui, Thorpe a commencé sa carrière il y a plus d’une dizaine d’années et a été coordonnateur des unités spéciales avant d’être coordonnateur défensif. Si Campbell connaît beaucoup de succès, ça voudrait pour Thorpe qu’il y a de l’espoir! Les deux hommes ont le même profil.

*Propos recueillis par Francis Paquin