Le brio de Manning, le courage de Favre
Football lundi, 25 janv. 2010. 20:43 vendredi, 13 déc. 2024. 09:57
Le compte à rebours est commencé! Dans moins de deux semaines, les Colts d'Indianapolis et les Saints de La Nouvelle-Orléans se disputeront les honneurs du 44e Super Bowl sur la verte pelouse de Miami.
Les Colts ont été les premiers à se qualifier pour la grande messe du football américain en disposant des Jets de New York par la marque de 30-17, un résultat qui a été rendu possible grâce à la superbe prestance, encore une fois, de Peyton Manning. J'ai adoré la façon avec laquelle il a su garder son sang-froid pour passer à travers un début de match assez difficile.
En effet, Indianapolis a décidé d'amorcer la rencontre avec des formations à deux ailiers rapprochés, probablement dans le but de protéger plus efficacement son quart-arrière, mais la stratégie n'a pas eu l'effet escompté. On pensait faciliter les choses, mais ce fut tout le contraire. En plaçant un ailier rapproché à chaque extrémité de la ligne offensive, les Colts ont permis aux Jets de garder plus de joueurs dans le front défensif et c'est devenu plus difficile pour Manning d'identifier lesquels allaient foncer à sa poursuite.
C'est dans ce genre de confusion que Manning a commencé sa journée de travail. Résultat : il a été couché au sol deux fois à ses quatre premières tentatives de passes. Plusieurs quarts auraient été affectés par un début de match aussi mouvementé et n'auraient pas été capables de s'en remettre. Mais pas Manning! Les ajustements nécessaires ont été apportés et il a pris son élan. Il n'a pas ressenti le danger pour les 35 dernières passes qu'il a décochées - il a complété 71% de ses passes contre le blitz - et la ligne tertiaire des Jets n'a pas été capable de tenir le coup contre les receveurs des Colts.
La séquence la plus impressionnante - et la plus importante - du match est survenue à la toute fin de la première demie. Manning a dirigé trois passes vers le jeune Austin Collie, il les a toutes captées et dans le temps de le dire, les Colts venaient de traverser le terrain pour faire fondre l'avance des Jets, qui était de onze points avant ce touché. Il est pertinent de noter que sur ce jeu payant, les Jets ont lancé le même blitz qui leur avait permis de réussir un sac en début de partie. Mais comme je l'avais mentionné dans ma chronique précédente, l'excellente mémoire photographique de Manning lui a permis de déceler la tactique et de la contrer. C'est rare qu'on réussit à lui passer une petite vite deux fois.
Selon moi, c'est là que s'est joué le match parce que si les Colts ne marquent pas et que le pointage demeure inchangé au moment de retraiter au vestiaire, New York mène non seulement 17-6 mais amorce la deuxième demie avec le ballon. La tâche des Colts aurait été pas mal plus compliquée dans ces circonstances... Mais ça, c'est du Peyton Manning tout craché. Il avait d'ailleurs joué le même tour aux Ravens de Baltimore la semaine précédente. Dans les deux dernières minutes d'une demie, il n'y en a pas un meilleur que lui.
Je retiens aussi de ce match la performance des jeunes receveurs Collie et Pierre Garçon. Ce dernier a capté onze passes pour des gains de 151 verges tandis que l'autre a attrapé sept passes pour des gains de 123 verges. On savait que les Jets allaient assigner Darrelle Revis pour couvrir Reggie Wayne et que Dallas Clark devrait souvent se démarquer de deux couvreurs. On espérait que les jeunes soient en mesure de faire les gros jeux et ils les ont fait. Les troisième et quatrième receveurs des Colts ont tout simplement été meilleurs que les troisième et quatrième demis de coin des Jets.
À un contre un, Collie et Garçon ont eu le dessus haut la main sur Drew Coleman et Dwight Lowery. D'ailleurs, pour Lowerie, il s'agissait d'un premier départ en carrière. Il remplaçait le vétéran Lito Sheppard, qui s'est fait brûler par Garçon dès son entrée sur le terrain. D'ailleurs, j'ai bien ri quand j'ai entendu la déclaration de Manning après le match. « Quand on a vu que Lowery commençait le match à la place de Sheppard, on ne comprenait pas trop, mais on s'est quand même dit qu'on allait mener notre petite enquête! »
Au sol, les Colts sont allés chercher un avantage surprenant en gagnant 102 verges, un fait d'arme contre la défensive des Jets. Joseph Addai en a amassé à lui seul 80 sur 15 courses. La défensive des Colts s'est quant à elle chargé de Shonn Greene et Thomas Jones, qui ont été limités à des gains de trois verges par portée. Quand on pense que la semaine précédente, les Colts n'avaient même pas concédé deux verges par course aux Ravens de Baltimore, ça commence à être digne de mention!
Un petit mot sur Mark Sanchez, le quart recrue des Jets, qui a été excellent. Vraiment, on ne peut pas lui reprocher grand-chose. Il a lancé deux passes de touché et a réussi les gros jeux quand ça comptait. C'est plutôt sa défensive qui l'a laissé tomber, quoique ce n'est pas la première unité à flancher devant l'attaque des Colts.
Finalement, on avait blagué la semaine dernière au sujet du fait que les botteurs qui avaient affronté les Jets avaient été 0-en-5 dans les deux premiers matchs éliminatoires. Eh bien cette fois, c'est le botteur des Jets lui-même, Jay Feely, qui a raté son coup deux fois. Ce n'est rien pour aider...
Tout ça est bien dommage pour les Jets, qui avaient vraiment les Colts dans les câbles. Mais je le répète, la fameuse séquence orchestrée par Manning et Collie en fin de première demie a tout changé. Rex Ryan n'a pas à rougir devant l'effort de ses troupes, mais les Colts étaient la meilleure équipe.
Brett Favre : une fausse note pour un chef d'orchestre
Plusieurs amateurs se posent la question depuis la victoire dramatique des Saints. Ces derniers ont-ils gagné leur place au Super Bowl ou est-ce les Vikings qui ont perdu la leur? Pour bon nombre d'observateurs, ce n'est pas la meilleure équipe qui a gagné dimanche au Superdome.
Quand on s'attarde aux statistiques, on peut conclure que les Vikings ont outrageusement dominé la rencontre. Plus de gains, plus de premiers jeux, plus de temps de possession... Mais au football, et encore plus dans les éliminatoires, il est prouvé que la statistique la plus importante, après le pointage final, c'est celle des revirements. Et à ce chapitre, les Vikings ont été affreux en fin de semaine.
C'est quand même incroyable! Ils ont commis cinq revirements, mais on aurait facilement pu en compter neuf. Trois ballons échappés par des joueurs des Vikings ont finalement été récupérés avant qu'ils ne tombent dans les mains de l'ennemi et il y a une passe de Favre qui est arrivée directement dans la poitrine d'un joueur des Saints, qui l'a échappée. C'est impossible de gagner dans des circonstances semblables et pourtant, les Vikings ont réussi à amener le match en prolongation. Leur défensive a bien tenu le fort, mais les erreurs ont finalement été trop nombreuses.
Pour le plaisir, on peut ficeler des petits scénarios faciles à imaginer. Des cinq revirements commis par les Vikings, deux sont survenus à l'intérieur de la ligne de 10 des Saints. Disons qu'on parle d'un minimum de six points perdus, mais soyons réalistes et donnons au moins un touché et un placement au Minnesota. Voilà dix gros points qui ont été jetés aux poubelles. Il y a un autre revirement qui a été créé profondément dans le territoire des Vikings et dont les Saints ont profité pour ajouter un touché au tableau.
Finalement, prenez la marque finale de 31-28, ajoutez dix points aux Vikings et soustrayez-en sept aux Saints. Résultat : 38-24 Vikings. Ce n'est plus du tout le même genre de match et ça fait en sorte que personne ne parle de la fameuse interception de Brett Favre à la fin du quatrième quart. Évidemment, l'exercice n'a rien de trop sérieux, mais quand même...
Ce qu'il faut quand même retenir, c'est que les Saints ont fait les gros jeux quand ils se sont présentés, contrairement aux Vikings. C'est aussi simple que ça et il ne faut rien leur enlever. Mais je ne peux pas faire autrement que penser aux joueurs des Vikings, qui doivent être pris avec un haut le cœur dont ils sont incapables de se débarrasser aujourd'hui.
Et parlons-en, du vieux Brett!
Ce que je trouve le plus dommage de cette défaite, c'est qu'on se rappellera seulement de cette erreur grossière qu'il a commise à la fin du quatrième quart et qu'on oubliera qu'il avait jusque-là été sensationnel. Avant qu'il ne soit victime de deux interceptions, je faisais la remarque en ondes qu'il en avait seulement lancé sept cette saison et je disais que pour la première fois de sa carrière, il ne jouait pas le rôle d'agent double, c'est-à-dire un gars qui rend de gros services à son équipe, mais qui aide aussi trop souvent l'adversaire.
J'étais donc en train de le louanger quand BANG, deux interceptions. Mais il serait injuste de s'attarder sur ces deux faux-pas. J'ai rarement vu un quart-arrière se faire varloper de la sorte. Il a été frappé 15 fois au total, et pas juste avec des petits coups d'épaule! On parle ici d'un gars de 40 ans et on dirait que les Saints voulaient tout faire pour qu'il se sente vieux. Je ne sais pas comment il se sentait en sortant du lit ce matin, mais les Saints ne l'ont pas manqué.
Brett Favre, c'est le genre d'athlète qui ne laisse personne indifférent. Tu l'aimes ou tu ne l'aimes pas, mais il provoque beaucoup de réactions. Et moi je suis de ceux qui ont beaucoup d'admiration pour lui. Il y a bien des quarts qui n'auraient pas enduré bien longtemps le traitement qu'il a subi en fin de semaine, mais il a démontré beaucoup de courage. C'est toute une histoire qu'il était en train d'écrire! Mais malheureusement, à la blague, je dis qu'il a fait une rechute. Il est retourné à Vegas, il a tout parié et il a tout perdu.
Si je ne me trompe pas, la dernière passe que Favre a lancée dans l'uniforme des Packers a été interceptée. La dernière passe qu'il a lancée dans l'uniforme des Jets de New York a été interceptée. Et à l'heure où on se parle, la dernière passe qu'il a lancée dans l'uniforme des Vikings a été interceptée. C'est quand même drôle, non?
Et maintenant, la sempiternelle question sera posée sur toutes les tribunes au cours des prochains jours, voire des prochaines semaines ou même des prochains mois. Brett Favre reviendra-t-il au jeu ou prendra-t-il sa retraite? Personnellement, je préfère attendre le premier match de la saison avant d'y répondre.
Mais ma réponse à ceux qui disent que la meilleure équipe n'a pas gagné en fin de semaine, la voilà. La meilleure équipe n'est-elle pas celle qui protège le mieux le ballon? La meilleure équipe n'est-elle pas celle qui, dans une situation chaotique, ne se retrouve pas avec douze joueurs dans le caucus? La meilleure équipe écope-t-elle vraiment de deux pénalités qui permettent à l'adversaire de convertir des troisièmes essais en prolongation?
Je vous laisse réfléchir là-dessus...
Une réglementation ambigüe
Il y a un point que j'aimerais soulever avant de vous laisser pour les deux prochaines semaines. Le dénouement du match entre les Vikings et les Saints soulève un vieux débat dans la NFL. Devrait-on changer la façon de déterminer un gagnant en prolongation, surtout en éliminatoires?
En fin de semaine, pour une énième fois, c'est pratiquement le tirage au sort qui a décidé du gagnant. Je sais bien que les Cardinals ont battu les Packers grâce à un jeu défensif il y a une semaine et qu'il n'est pas impossible de gagner en perdant le « pile ou face ». D'ailleurs, les statistiques démontrent que le gagnant du tirage au sort finit par l'emporter dans à peine 50% des cas. Mais quand même, ça laisse toujours une mauvaise impression.
Dimanche, on avait un des plus grands quarts-arrières de l'histoire de la NFL qui était sur les lignes de côté avec son casque dans les mains et les bras croisés. Le sort de son équipe se jouait devant ses yeux et il n'a même pas eu la chance de toucher au ballon.
Je crois que pour les éliminatoires, ce serait bien que la NFL revoit sa formule pour au moins permettre au moins aux deux équipes de toucher au ballon. On pourrait dire que les choses sérieuses commencent seulement une fois qu'il y a eu un botté de dégagement. Ou on pourrait simplement ajouter un quart complet de 15 minutes.
Je vous laisse sur cette opinion et je vous reviens dans deux semaines avec ma prédiction!
*Propos recueillis par Nicolas Landry.
Les Colts ont été les premiers à se qualifier pour la grande messe du football américain en disposant des Jets de New York par la marque de 30-17, un résultat qui a été rendu possible grâce à la superbe prestance, encore une fois, de Peyton Manning. J'ai adoré la façon avec laquelle il a su garder son sang-froid pour passer à travers un début de match assez difficile.
En effet, Indianapolis a décidé d'amorcer la rencontre avec des formations à deux ailiers rapprochés, probablement dans le but de protéger plus efficacement son quart-arrière, mais la stratégie n'a pas eu l'effet escompté. On pensait faciliter les choses, mais ce fut tout le contraire. En plaçant un ailier rapproché à chaque extrémité de la ligne offensive, les Colts ont permis aux Jets de garder plus de joueurs dans le front défensif et c'est devenu plus difficile pour Manning d'identifier lesquels allaient foncer à sa poursuite.
C'est dans ce genre de confusion que Manning a commencé sa journée de travail. Résultat : il a été couché au sol deux fois à ses quatre premières tentatives de passes. Plusieurs quarts auraient été affectés par un début de match aussi mouvementé et n'auraient pas été capables de s'en remettre. Mais pas Manning! Les ajustements nécessaires ont été apportés et il a pris son élan. Il n'a pas ressenti le danger pour les 35 dernières passes qu'il a décochées - il a complété 71% de ses passes contre le blitz - et la ligne tertiaire des Jets n'a pas été capable de tenir le coup contre les receveurs des Colts.
La séquence la plus impressionnante - et la plus importante - du match est survenue à la toute fin de la première demie. Manning a dirigé trois passes vers le jeune Austin Collie, il les a toutes captées et dans le temps de le dire, les Colts venaient de traverser le terrain pour faire fondre l'avance des Jets, qui était de onze points avant ce touché. Il est pertinent de noter que sur ce jeu payant, les Jets ont lancé le même blitz qui leur avait permis de réussir un sac en début de partie. Mais comme je l'avais mentionné dans ma chronique précédente, l'excellente mémoire photographique de Manning lui a permis de déceler la tactique et de la contrer. C'est rare qu'on réussit à lui passer une petite vite deux fois.
Selon moi, c'est là que s'est joué le match parce que si les Colts ne marquent pas et que le pointage demeure inchangé au moment de retraiter au vestiaire, New York mène non seulement 17-6 mais amorce la deuxième demie avec le ballon. La tâche des Colts aurait été pas mal plus compliquée dans ces circonstances... Mais ça, c'est du Peyton Manning tout craché. Il avait d'ailleurs joué le même tour aux Ravens de Baltimore la semaine précédente. Dans les deux dernières minutes d'une demie, il n'y en a pas un meilleur que lui.
Je retiens aussi de ce match la performance des jeunes receveurs Collie et Pierre Garçon. Ce dernier a capté onze passes pour des gains de 151 verges tandis que l'autre a attrapé sept passes pour des gains de 123 verges. On savait que les Jets allaient assigner Darrelle Revis pour couvrir Reggie Wayne et que Dallas Clark devrait souvent se démarquer de deux couvreurs. On espérait que les jeunes soient en mesure de faire les gros jeux et ils les ont fait. Les troisième et quatrième receveurs des Colts ont tout simplement été meilleurs que les troisième et quatrième demis de coin des Jets.
À un contre un, Collie et Garçon ont eu le dessus haut la main sur Drew Coleman et Dwight Lowery. D'ailleurs, pour Lowerie, il s'agissait d'un premier départ en carrière. Il remplaçait le vétéran Lito Sheppard, qui s'est fait brûler par Garçon dès son entrée sur le terrain. D'ailleurs, j'ai bien ri quand j'ai entendu la déclaration de Manning après le match. « Quand on a vu que Lowery commençait le match à la place de Sheppard, on ne comprenait pas trop, mais on s'est quand même dit qu'on allait mener notre petite enquête! »
Au sol, les Colts sont allés chercher un avantage surprenant en gagnant 102 verges, un fait d'arme contre la défensive des Jets. Joseph Addai en a amassé à lui seul 80 sur 15 courses. La défensive des Colts s'est quant à elle chargé de Shonn Greene et Thomas Jones, qui ont été limités à des gains de trois verges par portée. Quand on pense que la semaine précédente, les Colts n'avaient même pas concédé deux verges par course aux Ravens de Baltimore, ça commence à être digne de mention!
Un petit mot sur Mark Sanchez, le quart recrue des Jets, qui a été excellent. Vraiment, on ne peut pas lui reprocher grand-chose. Il a lancé deux passes de touché et a réussi les gros jeux quand ça comptait. C'est plutôt sa défensive qui l'a laissé tomber, quoique ce n'est pas la première unité à flancher devant l'attaque des Colts.
Finalement, on avait blagué la semaine dernière au sujet du fait que les botteurs qui avaient affronté les Jets avaient été 0-en-5 dans les deux premiers matchs éliminatoires. Eh bien cette fois, c'est le botteur des Jets lui-même, Jay Feely, qui a raté son coup deux fois. Ce n'est rien pour aider...
Tout ça est bien dommage pour les Jets, qui avaient vraiment les Colts dans les câbles. Mais je le répète, la fameuse séquence orchestrée par Manning et Collie en fin de première demie a tout changé. Rex Ryan n'a pas à rougir devant l'effort de ses troupes, mais les Colts étaient la meilleure équipe.
Brett Favre : une fausse note pour un chef d'orchestre
Plusieurs amateurs se posent la question depuis la victoire dramatique des Saints. Ces derniers ont-ils gagné leur place au Super Bowl ou est-ce les Vikings qui ont perdu la leur? Pour bon nombre d'observateurs, ce n'est pas la meilleure équipe qui a gagné dimanche au Superdome.
Quand on s'attarde aux statistiques, on peut conclure que les Vikings ont outrageusement dominé la rencontre. Plus de gains, plus de premiers jeux, plus de temps de possession... Mais au football, et encore plus dans les éliminatoires, il est prouvé que la statistique la plus importante, après le pointage final, c'est celle des revirements. Et à ce chapitre, les Vikings ont été affreux en fin de semaine.
C'est quand même incroyable! Ils ont commis cinq revirements, mais on aurait facilement pu en compter neuf. Trois ballons échappés par des joueurs des Vikings ont finalement été récupérés avant qu'ils ne tombent dans les mains de l'ennemi et il y a une passe de Favre qui est arrivée directement dans la poitrine d'un joueur des Saints, qui l'a échappée. C'est impossible de gagner dans des circonstances semblables et pourtant, les Vikings ont réussi à amener le match en prolongation. Leur défensive a bien tenu le fort, mais les erreurs ont finalement été trop nombreuses.
Pour le plaisir, on peut ficeler des petits scénarios faciles à imaginer. Des cinq revirements commis par les Vikings, deux sont survenus à l'intérieur de la ligne de 10 des Saints. Disons qu'on parle d'un minimum de six points perdus, mais soyons réalistes et donnons au moins un touché et un placement au Minnesota. Voilà dix gros points qui ont été jetés aux poubelles. Il y a un autre revirement qui a été créé profondément dans le territoire des Vikings et dont les Saints ont profité pour ajouter un touché au tableau.
Finalement, prenez la marque finale de 31-28, ajoutez dix points aux Vikings et soustrayez-en sept aux Saints. Résultat : 38-24 Vikings. Ce n'est plus du tout le même genre de match et ça fait en sorte que personne ne parle de la fameuse interception de Brett Favre à la fin du quatrième quart. Évidemment, l'exercice n'a rien de trop sérieux, mais quand même...
Ce qu'il faut quand même retenir, c'est que les Saints ont fait les gros jeux quand ils se sont présentés, contrairement aux Vikings. C'est aussi simple que ça et il ne faut rien leur enlever. Mais je ne peux pas faire autrement que penser aux joueurs des Vikings, qui doivent être pris avec un haut le cœur dont ils sont incapables de se débarrasser aujourd'hui.
Et parlons-en, du vieux Brett!
Ce que je trouve le plus dommage de cette défaite, c'est qu'on se rappellera seulement de cette erreur grossière qu'il a commise à la fin du quatrième quart et qu'on oubliera qu'il avait jusque-là été sensationnel. Avant qu'il ne soit victime de deux interceptions, je faisais la remarque en ondes qu'il en avait seulement lancé sept cette saison et je disais que pour la première fois de sa carrière, il ne jouait pas le rôle d'agent double, c'est-à-dire un gars qui rend de gros services à son équipe, mais qui aide aussi trop souvent l'adversaire.
J'étais donc en train de le louanger quand BANG, deux interceptions. Mais il serait injuste de s'attarder sur ces deux faux-pas. J'ai rarement vu un quart-arrière se faire varloper de la sorte. Il a été frappé 15 fois au total, et pas juste avec des petits coups d'épaule! On parle ici d'un gars de 40 ans et on dirait que les Saints voulaient tout faire pour qu'il se sente vieux. Je ne sais pas comment il se sentait en sortant du lit ce matin, mais les Saints ne l'ont pas manqué.
Brett Favre, c'est le genre d'athlète qui ne laisse personne indifférent. Tu l'aimes ou tu ne l'aimes pas, mais il provoque beaucoup de réactions. Et moi je suis de ceux qui ont beaucoup d'admiration pour lui. Il y a bien des quarts qui n'auraient pas enduré bien longtemps le traitement qu'il a subi en fin de semaine, mais il a démontré beaucoup de courage. C'est toute une histoire qu'il était en train d'écrire! Mais malheureusement, à la blague, je dis qu'il a fait une rechute. Il est retourné à Vegas, il a tout parié et il a tout perdu.
Si je ne me trompe pas, la dernière passe que Favre a lancée dans l'uniforme des Packers a été interceptée. La dernière passe qu'il a lancée dans l'uniforme des Jets de New York a été interceptée. Et à l'heure où on se parle, la dernière passe qu'il a lancée dans l'uniforme des Vikings a été interceptée. C'est quand même drôle, non?
Et maintenant, la sempiternelle question sera posée sur toutes les tribunes au cours des prochains jours, voire des prochaines semaines ou même des prochains mois. Brett Favre reviendra-t-il au jeu ou prendra-t-il sa retraite? Personnellement, je préfère attendre le premier match de la saison avant d'y répondre.
Mais ma réponse à ceux qui disent que la meilleure équipe n'a pas gagné en fin de semaine, la voilà. La meilleure équipe n'est-elle pas celle qui protège le mieux le ballon? La meilleure équipe n'est-elle pas celle qui, dans une situation chaotique, ne se retrouve pas avec douze joueurs dans le caucus? La meilleure équipe écope-t-elle vraiment de deux pénalités qui permettent à l'adversaire de convertir des troisièmes essais en prolongation?
Je vous laisse réfléchir là-dessus...
Une réglementation ambigüe
Il y a un point que j'aimerais soulever avant de vous laisser pour les deux prochaines semaines. Le dénouement du match entre les Vikings et les Saints soulève un vieux débat dans la NFL. Devrait-on changer la façon de déterminer un gagnant en prolongation, surtout en éliminatoires?
En fin de semaine, pour une énième fois, c'est pratiquement le tirage au sort qui a décidé du gagnant. Je sais bien que les Cardinals ont battu les Packers grâce à un jeu défensif il y a une semaine et qu'il n'est pas impossible de gagner en perdant le « pile ou face ». D'ailleurs, les statistiques démontrent que le gagnant du tirage au sort finit par l'emporter dans à peine 50% des cas. Mais quand même, ça laisse toujours une mauvaise impression.
Dimanche, on avait un des plus grands quarts-arrières de l'histoire de la NFL qui était sur les lignes de côté avec son casque dans les mains et les bras croisés. Le sort de son équipe se jouait devant ses yeux et il n'a même pas eu la chance de toucher au ballon.
Je crois que pour les éliminatoires, ce serait bien que la NFL revoit sa formule pour au moins permettre au moins aux deux équipes de toucher au ballon. On pourrait dire que les choses sérieuses commencent seulement une fois qu'il y a eu un botté de dégagement. Ou on pourrait simplement ajouter un quart complet de 15 minutes.
Je vous laisse sur cette opinion et je vous reviens dans deux semaines avec ma prédiction!
*Propos recueillis par Nicolas Landry.