La question n'est pas nouvelle, mais comment expliquer les déboires des Alouettes à Hamilton?

On essaie souvent de trouver des raisons pour expliquer la série de défaites des Alouettes à Vancouver et on n'en trouve pas, mais il faut admettre que les Lions représentent une bonne équipe depuis 10 ans.

Dans le cas des Tiger-Cats, les Alouettes ont beaucoup de succès contre eux à Montréal, mais ils sont incapables de les battre à Hamilton. Bref, je dois admettre que c'est vraiment étrange. D'ailleurs, je l'ai vécu en tant que joueur. On se faisait planter alors qu'on aurait dû revenir de là-bas avec une victoire.

Les Tiger-Cats demeurent une très bonne équipe sur papier sans jouer à la hauteur de ses moyens. Alors pourquoi tout fonctionne pour eux quand ils reçoivent la visite des Alouettes? C'est difficile à expliquer.

Je prends l'exemple du quart Henry Burris. Il a terminé la première partie à Hamilton contre les Alouettes avec 27 passes complétées en 30 pour 360 verges et quatre passes de touché. Cette fois, il a été 28 en 32 pour 326 verges et cinq passes de touché.

Une telle situation s'avère un peu inquiétante parce que tu veux toujours pouvoir gagner contre tes rivaux de section et les équipes que tu peux affronter en éliminatoires. Quand tu n'es pas capable de mettre K.-O. une équipe que tu devrais battre, tu dois toujours avoir quelques inquiétudes.

Je me souviens quand Calgary nous avait battus à Montréal en 2008. Les Stampeders avaient gagné leurs trois duels contre nous en 2008 ce qui prouvait que leur équipe était meilleure que la nôtre.

Nous avions souvent abordé ce sujet dans les réunions l'année suivante et ce fut à notre tour de battre Calgary deux fois et la Saskatchewan trois fois pour mériter la Coupe Grey.

De toute évidence, les Tiger-Cats ont un bon plan de match car ils parviennent à dominer les Alouettes. Après cela, ça devient plus difficile à décrypter comme défaite parce qu'il faudrait être dans le vestiaire et observer le travail des entraîneurs.

Chose certaine, ça démontre que les entraîneurs ont du boulot à faire et c'est une bonne chose que les Alouettes ne retournent pas sur le terrain avant lundi prochain contre Winnipeg. Ça donne suffisamment de temps et ça devient un moment de recul pour analyser en profondeur les problèmes. De plus, les entraîneurs auront le temps de revenir sur les autres matchs qui n'ont pas été concluants cette année.

Je suis persuadé que les entraîneurs vont le faire et qu'ils passeront beaucoup de temps sur la dernière défaite parce que tu apprends davantage en décortiquant les défaites. Le match contre Hamilton sera beaucoup plus formateur et ce sera aux Alouettes de tirer profit de cette performance décevante.

Sanchez est souvent pointé du doigt, mais…

On se transporte du côté de la NFL et parlons tout d'abord des Jets de New York qui ont encaissé une raclée de 34-0 face aux 49ers de San Francisco.

Je n'y vais pas avec le dos de la cuiller, mais je pense tout simplement qu'ils ne sont pas bons. Quand ils gagnaient dans les dernières années, c'était très souvent grâce à leur défensive et l'attaque regardait les choses aller. Maintenant, ils ne sont plus du tout aussi dominants en défensive et ils perdent Darrelle Revis par-dessus le marché.

De l'extérieur, la plupart des gens pensent que tu peux simplement remplacer Revis par un autre demi de coin pour régler le problème, mais ce n'est pas aussi simple que cela.

Tu dois même changer ton système défensif parce que Revis pouvait s'occuper des meilleurs receveurs de la NFL à un contre un. Sans lui, les entraîneurs doivent ajouter l'aide d'un maraudeur au demi défensif qui prend sa place pour limiter les dégâts. Vous comprendrez que ça change maintenant toutes les stratégies défensives, ça affecte toute l'unité et limite ses possibilités.

Mais ce n'est pas tout, les Jets viennent aussi de perdre le receveur Santonio Holmes, leur meilleur joueur défensif qui accomplit des jeux. Ça leur fait vraiment mal parce que les ressources sont très rares à la position de receveur et le quart Mark Sanchez éprouve déjà une tonne d'ennuis …

Évidemment, les gens vont relancer le sujet de Tim Tebow, mais il ne faut pas exagérer avec lui. Oui, il est un bon leader, mais il n'a rien montré encore comme passeur. À mon avis, changer Mark Sanchez pour Tim Tebow ce n'est pas assez pour renverser la vapeur.

Plusieurs personnes pointent Sanchez du doigt, mais c'est l'ensemble qui fait défaut chez les Jets. Le quart des Jets ne possède pas beaucoup d'outils autour de lui pour travailler et même l'attaque au sol en arrache. Il n'est pas le seul responsable de la débâcle des Jets.

Les trois équipes invaincues

Les Falcons d'Atlanta, les Texans de Houston et les Cardinals de l'Arizona demeurent les trois équipes invaincues dans la NFL après quatre semaines d'action.

Les Falcons auraient pu facilement subir leur première défaite contre les Panthers dimanche, mais cette équipe semble avoir une nouvelle identité. Elle démontre plus de caractère, de cran et de prestance. En somme, les joueurs sont plus confiants en leurs moyens et ça se reflète sur le terrain.

En ce qui concerne les Texans, c'est sans doute l'équipe qui a le plus dominé ses adversaires. À mon avis, les Texans représentent l'équipe la plus complète de la NFL.

Ils ont les capacités pour battre une équipe autant par la course que par la passe et ils sont hallucinants en défense. D'ailleurs, tout le monde parle de l'ailier défensif J.J. Watt comme le candidat pour le joueur défensif par excellence jusqu'à maintenant et il a déjà amassé 7,5 sacs.

Je trouve qu'eux et les 49ers s'avèrent les deux meilleures équipes de la ligue.

En ce qui concerne les Cards, ils ont gagné des matchs très serrés dont celui contre les Dolphins. Je me dis tant mieux pour eux car ils trouvent des moyens pour triompher. À preuve, ils ont 11 victoires à leurs 13 derniers matchs.

Ils jouent de l'excellent football en défensive, mais ils ont alloué 431 verges à Ryan Tannehill, le quart recrue des Dolphins et ça risque de devenir un sujet préoccupant pour les semaines à venir.

Terminons avec les Saints de La Nouvelle-Orléans qui demeurent à la recherche d'une première victoire. Du côté positif, Drew Brees et son offensive ont accompli de l'excellent boulot devant une défense qui s'illustrait contre la passe cette saison. Il faut se demander si c'était la défense des Packers qui jouait mieux que son véritable potentiel ou l'attaque des Saints qui a retrouvé ses repères. Je dirais que c'est un mélange de ces deux ingrédients.

Le problème pour les Saints continue d'être la défensive qui ressemble à une passoire. Le rendement de cette unité a été un peu meilleur contre les Packers, mais ce n'est pas suffisant et tu ne peux pas te rendre nulle part avec une unité si déficiente.

On peut aussi faire le constat que le leader de l'organisation, Sean Payton, n'est plus là et les conséquences sont visibles. Même si le système de jeu n'a pas changé, son influence dans le vestiaire et au quotidien manquent énormément.

Après tout, le scandale des primes aux blessures a surtout affecté la défense et c'est logique de voir que cette unité ne suit pas le rythme cette année.

*Propos recueillis par Éric Leblanc