Encore aujourd'hui, les joueurs du Rouge et Or doivent avoir de la difficulté à digérer leur défaite subie aux mains des Marauders de McMaster en finale de la coupe Vanier. Ils étaient si proches du but, si proches de réaliser l'une des plus grandes remontées de l'histoire.

Disons que la première demie leur aura été fatale. Cependant, malgré ce mauvais départ, je considère que l'équipe de l'Université Laval avait été bien préparée par Glen Constantin et son groupe d'entraîneurs. En effet, le Rouge et Or n'a pas vendu la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Pas du tout. Ils ont simplement affronté une bonne équipe.

Selon moi, le Rouge et Or était prêt à affronter l'une des meilleures attaques au pays Laval était prêt. Les joueurs étaient au courant que leurs rivaux comptaient sur des joueurs explosifs, à commencer par le quart-arrière Kyle Quinlan. Jamais je n'ai senti que Laval avaient pris les Marauders à la légère.

La grande différence a été au niveau de l'exécution. McMaster parvenait à réaliser la grande majorité des jeux appelés à partir des lignes de côté. Quinlan a été étincelant en étant ultra-précis sur les passes qu'il tentait. En début de match, les Marauders étaient impeccables; c'était difficile de leur reprocher quoi que ce soit.

À l'inverse, le Rouge et Or avait quelque peu de la difficulté à bouger le ballon. L'échappé de Sébastien Lévesque a réellement fait mal à l'attaque du Rouge et Or, car on sentait que le rythme commençait à s'installer.

Une force de caractère propre au Rouge et Or

Il n'a y a pas grand monde qui donnait cher de la peau du Rouge et Or à la mi-temps. Tirant de l'arrière 23-0, Glen Constantin a su convaincre son équipe que le match n'était pas terminé. D'ailleurs, c'est assez exceptionnel de voir comment les joueurs se sont ajustés.

S'ils étaient parvenus à revenir de l'arrière pour l'emporter, ils auraient écrit leurs noms dans les livres d'histoire du sport universitaire canadien, pour avoir réalisé la plus grande remontée de l'histoire de la Coupe Vanier. L'important, c'était de répliquer rapidement et c'est exactement ce que Laval a fait. Lorsque Guillaume Rioux a ramené un botté de dégagement pour un touché, le Rouge et Or établissait le constat que McMaster devrait ne pas s'asseoir sur ses lauriers trop rapidement.

À mon avis, la plus grande force du Rouge et Or est de former une équipe complète. Quand l'attaque ne fonctionne pas, les autres prennent la relève et vice-versa. Au troisième quart, les unités spéciales et la défensive ont aidé l'équipe à mettre quelques points au tableau. Ceci a eu pour conséquence de donner de la confiance à l'attaque, qui soudainement voyait l'avance des Marauders fondre comme neige au soleil.


Quand l'attaque s'est mise en marche, tout s'est replacé. Malheureusement pour Laval, les Marauders ont fini par remporter la coupe Vanier, lors de la deuxième série de la prolongation.

C'est dommage puisque ce fut une performance hautement inspirante en deuxième demie. Et cette performance a démontré une fois de plus l'excellence du programme du Rouge et Or. Les joueurs ont fait preuve d'une force de caractère incroyable et c'est ce que je retiendrai de ce match.

Encore plus fort l'an prochain

Le Rouge et Or sera encore à surveiller l'an prochain. Il y a un dicton en anglais qui dit They don't rebuild, they reload. Ça s'applique entièrement au Rouge et Or qui, année après année, démontre sa profondeur exceptionnelle.

Ils peuvent bénéficier de bons joueurs à chaque position à chaque année. C'est la force de Glen Constantin : il recrute bien de sorte que son équipe est toujours bien balancée.

Coupe Grey : la meilleure équipe a gagné

Un petit mot en terminant sur la coupe Grey qui a couronné les Lions de la Colombie-Britannique chez eux devant leurs partisans. Pour moi, il ne fait nul doute que les Lions formaient la meilleure équipe dans la LCF en cette fin de saison.

Pourtant, je soutiens qu'ils étaient atteignables. Avec la parité qu'il y avait dans la LCF cette année, tout le monde aurait pu les vaincre. Les Blue Bombers ont tout tenté, mais à la fin, ils leur manquaient un petit quelque chose. À un certain moment, on pensait qu'ils étaient dans le coup, on a senti qu'ils pouvaient revenir de l'arrière à quelques reprises, mais ils ont été incapables de réaliser les gros jeux. Les Lions ont ensuite creusé l'écart.

En somme, ç'a été un bon match quoi qu'un peu saccadé (il n'y avait pas beaucoup de rythme). La meilleure équipe a gagné et c'est ce qu'il faut retenir.

Propos recueillis par Nicolas Dupont