Le temps de bâtir pour les éliminatoires
Football lundi, 15 oct. 2012. 18:18 mercredi, 11 déc. 2024. 07:32
La victoire des Alouettes à Toronto dimanche n'a peut-être pas été aussi étincelante que l'on voudrait, mais l'important c'était de gagner le match. Durant toute la semaine, j'avais insisté sur le fait que les Alouettes devaient bâtir en vue des éliminatoires et il faudra le faire dans les matchs à venir.
Ceci dit, la seule chose qui était cruciale à Toronto, c'était le pointage final au tableau indicateur. Quand on analyse la performance des Alouettes et qu'on décortique leur travail, on ne peut que constater que c'était difficile en première demie pour l'offensive.
Le front défensif des Argos était très agressif et on utilisait une défensive homme à homme. Dans une telle situation, ça revient à Anthony Calvillo de se fier à ses lectures. Il doit lancer le ballon profondément et donner la chance aux receveurs de faire le travail.
Qui est son receveur pour les longues passes ? C'est Brandon London alors on a tenté une multitude de passes en sa direction, mais sans obtenir beaucoup de succès. Le jeu au sol ne fonctionnait pas vraiment en début de rencontre et les courses ne furent pas nombreuses ce qui n'a pas aidé. Bref, on n'a pas semblé s'ajuster beaucoup dans le camp des Alouettes.
Toutefois, l'unité défensive a été solide en tenant le fort et les pénalités ont été coûteuses pour les Argonauts qui ont vu deux revirements être annulés en raison d'infractions.
En deuxième demie, on a assisté à une histoire différente. London a été victime d'une blessure et on a décidé de se tourner du côté de Jamel Richardson. Je ne veux pas donner raison à Richardson quand il dit qu'on doit lui lancer le ballon plus souvent, mais quand tu veux posséder une attaque dynamique, elle doit être diversifiée et équilibrée. Tu dois courir et passer, mais aussi décocher des passes à plusieurs receveurs.
Si tu veux que ton receveur étoile, qui est toujours Richardson et ce même s'il connaît une saison de misère, tu dois lui lancer le ballon s'il est sur le terrain. Je crois qu'on a essayé une seule passe en sa direction en première demie.
Chose certaine, ce match fut une histoire de gros jeux avec la passe captée d'Éric Deslauriers pour 47 verges, celle de 75 verges à Richardson et l'interception de Shea Emry pour un touché.
La défensive montréalaise a mal paru sur le touché accordé aux Argos, mais elle a repris le dessus par la suite notamment en amassant cinq sacs du quart. On a semblé semer de la confusion chez Jarious Jackson. Bien sûr, je ne veux rien enlever à Jackson, mais il n'est pas le plus savant de la LCF à sa position et ce n'est pas le même défi quand tu affrontes Ricky Ray ou Travis Lulay par exemple.
Il manque de doigté et ça se transforme souvent en un manque de précision quand tu es agressif contre lui comme ce fut face aux Alouettes.
Au bilan, les Argonauts ont tenté seulement cinq courses dans toute la rencontre! On dirait que l'entraîneur Scott Milanovich avait emprunté un plan de match appartenant à Marc Trestman. Le porteur de ballon Gerald Riggs a terminé sa journée avec 13 gains sur cinq portées. Tu ne peux pas gagner ainsi parce que tu deviens trop prévisible.
L'impact des blessures à London et Anderson
C'est évident que les blessures peuvent faire mal aux Alouettes. En ce qui concerne Victor Anderson, ça semble être une commotion cérébrale et la chose prudente serait de le retenir surtout pour le prochain match en raison de la situation au classement.
De plus, les Alouettes n'ont plus la même profondeur à la position de porteur de ballon avec l'absence de Brandon Whitaker donc ce serait prudent d'épargner Anderson. Sans oublier que Chris Jennings a accompli du très bon boulot en relève à Anderson.
La prochaine rencontre sera disputée samedi donc ça vient vite. Le protocole des commotions cérébrales peut indiquer qu'Anderson est prêt à jouer, mais je trouverais cela préférable de ne pas l'utiliser contre les Roughriders étant donné qu'il est un jeune joueur.
Quant à London, il pourrait s'agir d'une blessure ligamentaire et nous sommes en attente de nouvelles médicales. S'il tombe au combat, je crois que ça pourrait faire mal parce que les Alouettes ne représenteraient plus la même menace en attaque.
Cette année, Calvillo vise surtout London et S.J. Green, mais ce dernier est déjà blessé alors que le premier pourrait être confiné sur la touche. Sans eux, AC serait forcé de se débrouiller avec Richardson, Brian Bratton, Éric Deslauriers, Bo Bowling et il faut avouer que ce n'est pas la même chose.
C'est évident que ça pourrait jouer un vilain tour aux Alouettes. L'an dernier, ce sont les blessures dans la tertiaire qui ont ajouté du plomb dans les ailes des Alouettes en les empêchant de gagner la coupe Grey.
On le dit souvent - et je suis d'accord avec cela - les équipes qui gagnent les championnats sont celles qui jouent leur meilleur football en fin de saison et qui sont en santé. On pense à l'exemple des Lions l'an dernier qui ont effacé un mauvais départ ou bien les Giants de New York dans la NFL qui ont terminé en force.
Le moment de reposer Calvillo?
Avec trois matchs à disputer dans la saison, certains observateurs ont soulevé l'idée de reposer Calvillo afin qu'il soit en pleine forme pour les éliminatoires. Personnellement, je ne crois pas que ce serait la bonne décision et je serais d'accord avec Trestman pour l'une des rares fois dans ce dossier.
Présentement, Calvillo ne joue pas son meilleur football à l'image de son attaque et je ne mets pas tout cela sur les épaules du quart des Alouettes.
Alors je me dis que si les Alouettes veulent arriver dans les éliminatoires au sommet de leur art et - pour être conséquent avec mon argumentaire - tu n'as pas le choix d'y aller avec ta première unité pour la faire progresser.
Montréal ne se retrouve pas dans une situation perdue comme les Blue Bombers ou avec une immense avance au sommet de la section Est. Les hommes de Trestman se situent plutôt en milieu de peloton en jouant du football correct.
Le brio d'Aaron Rodgers contre les Texans
Aaron Rodgers, le quart des Packers de Green Bay, a vraiment retenu l'attention du côté de la NFL cette semaine et c'était le fun de voir ce spectacle. Et dire qu'il a réussi cette performance de six passes de touché sans son receveur numéro un Greg Jennings.
Rodgers s'est tourné du côté de Jordy Nelson qui faisait face à Jonathan Joseph qui avait connu des ennuis dans le match précédent face aux Jets de New York et ce fut un peu la même chose contre les Packers.
C'était évident qu'on le visait. D'ailleurs, on a pu remarquer à quelques occasions que Rodgers faisait des signes à Nelson avant le déclenchement du jeu quand il apercevait la couverture défensive des Texans.
De plus, on a limité la pression sur Rodgers qui a encaissé deux sacs contre un front défensif dominant. Rodgers a aussi démontré son bon jeu de pieds quand il a évité des pourchasseurs à quelques reprises.
De l'autre côté, je ne veux pas dire que c'est seulement la perte de Brian Cushing qui a fait la différence, mais son absence paraissait. Les Packers sont parvenus à courir en plein cœur de la défense même si ce n'était pas des longs gains. Ça permettait à Rodgers d'avoir des plus petites passes à compléter pour des premiers jeux.
La défensive des Packers a également connu un fort match contre Matt Schaub qui a encaissé trois sacs alors qu'Arian Foster a été plus que timide avec 17 courses pour 29 verges.
Wilson a réussi à battre Brady
Terminons cette chronique football avec les Seahawks de Seattle, une équipe que j'apprécie grandement puisque j'ai un faible pour les bonnes équipes défensives.
Ils ont trouvé le moyen de vaincre les Patriots de la Nouvelle-Angleterre et ils ont martelé le petit et courageux receveur Wes Welker des Patriots qui a trouvé le moyen de récolter 138 verges sur 10 passes.
J'ai beaucoup aimé le jeu défensif des Seahawks et Brady a été intercepté à deux occasions ce qui n'est pas normal dans son cas.
Je dois souligner le travail de son vis-à-vis, Russell Wilson, qui est parvenu à procurer la victoire aux siens en fin de rencontre. Brady a peut-être cumulé 395 verges par la passe, mais c'est Wilson qui a eu le dernier mot.
Les Seahawks ont anéanti le jeu au sol des Patriots qui ont dû se concentrer sur la passe et Brady n'a pas été en mesure de terminer le travail.
Wilson a été beaucoup critiqué cette année, mais ça va beaucoup mieux pour lui depuis deux semaines. Il est quand même une recrue dans la NFL et je sais que c'est une ligue de production et qu'aucune équipe n'a de temps à perdre avec 16 matchs dans une saison. Cependant, Wilson a besoin de temps pour trouver ses repères et il joue du bon football.
C'est important de préciser que la tertiaire des Patriots n'est pas à la hauteur. C'est surprenant de voir cela d'une défensive de Bill Belichick qui est un disciple de la défensive. Le pilote des Pats ne possède pas les bons éléments que ce soit en termes de talent ou d'entraîneurs. C'est peut-être la combinaison des deux, mais on dirait que toutes les passes profondes se transforment en un long gain ou une pénalité d'obstruction. À chaque semaine, ce problème se répète et c'est décevant de leur part.
*Propos recueillis par Éric Leblanc
Ceci dit, la seule chose qui était cruciale à Toronto, c'était le pointage final au tableau indicateur. Quand on analyse la performance des Alouettes et qu'on décortique leur travail, on ne peut que constater que c'était difficile en première demie pour l'offensive.
Le front défensif des Argos était très agressif et on utilisait une défensive homme à homme. Dans une telle situation, ça revient à Anthony Calvillo de se fier à ses lectures. Il doit lancer le ballon profondément et donner la chance aux receveurs de faire le travail.
Qui est son receveur pour les longues passes ? C'est Brandon London alors on a tenté une multitude de passes en sa direction, mais sans obtenir beaucoup de succès. Le jeu au sol ne fonctionnait pas vraiment en début de rencontre et les courses ne furent pas nombreuses ce qui n'a pas aidé. Bref, on n'a pas semblé s'ajuster beaucoup dans le camp des Alouettes.
Toutefois, l'unité défensive a été solide en tenant le fort et les pénalités ont été coûteuses pour les Argonauts qui ont vu deux revirements être annulés en raison d'infractions.
En deuxième demie, on a assisté à une histoire différente. London a été victime d'une blessure et on a décidé de se tourner du côté de Jamel Richardson. Je ne veux pas donner raison à Richardson quand il dit qu'on doit lui lancer le ballon plus souvent, mais quand tu veux posséder une attaque dynamique, elle doit être diversifiée et équilibrée. Tu dois courir et passer, mais aussi décocher des passes à plusieurs receveurs.
Si tu veux que ton receveur étoile, qui est toujours Richardson et ce même s'il connaît une saison de misère, tu dois lui lancer le ballon s'il est sur le terrain. Je crois qu'on a essayé une seule passe en sa direction en première demie.
Chose certaine, ce match fut une histoire de gros jeux avec la passe captée d'Éric Deslauriers pour 47 verges, celle de 75 verges à Richardson et l'interception de Shea Emry pour un touché.
La défensive montréalaise a mal paru sur le touché accordé aux Argos, mais elle a repris le dessus par la suite notamment en amassant cinq sacs du quart. On a semblé semer de la confusion chez Jarious Jackson. Bien sûr, je ne veux rien enlever à Jackson, mais il n'est pas le plus savant de la LCF à sa position et ce n'est pas le même défi quand tu affrontes Ricky Ray ou Travis Lulay par exemple.
Il manque de doigté et ça se transforme souvent en un manque de précision quand tu es agressif contre lui comme ce fut face aux Alouettes.
Au bilan, les Argonauts ont tenté seulement cinq courses dans toute la rencontre! On dirait que l'entraîneur Scott Milanovich avait emprunté un plan de match appartenant à Marc Trestman. Le porteur de ballon Gerald Riggs a terminé sa journée avec 13 gains sur cinq portées. Tu ne peux pas gagner ainsi parce que tu deviens trop prévisible.
L'impact des blessures à London et Anderson
C'est évident que les blessures peuvent faire mal aux Alouettes. En ce qui concerne Victor Anderson, ça semble être une commotion cérébrale et la chose prudente serait de le retenir surtout pour le prochain match en raison de la situation au classement.
De plus, les Alouettes n'ont plus la même profondeur à la position de porteur de ballon avec l'absence de Brandon Whitaker donc ce serait prudent d'épargner Anderson. Sans oublier que Chris Jennings a accompli du très bon boulot en relève à Anderson.
La prochaine rencontre sera disputée samedi donc ça vient vite. Le protocole des commotions cérébrales peut indiquer qu'Anderson est prêt à jouer, mais je trouverais cela préférable de ne pas l'utiliser contre les Roughriders étant donné qu'il est un jeune joueur.
Quant à London, il pourrait s'agir d'une blessure ligamentaire et nous sommes en attente de nouvelles médicales. S'il tombe au combat, je crois que ça pourrait faire mal parce que les Alouettes ne représenteraient plus la même menace en attaque.
Cette année, Calvillo vise surtout London et S.J. Green, mais ce dernier est déjà blessé alors que le premier pourrait être confiné sur la touche. Sans eux, AC serait forcé de se débrouiller avec Richardson, Brian Bratton, Éric Deslauriers, Bo Bowling et il faut avouer que ce n'est pas la même chose.
C'est évident que ça pourrait jouer un vilain tour aux Alouettes. L'an dernier, ce sont les blessures dans la tertiaire qui ont ajouté du plomb dans les ailes des Alouettes en les empêchant de gagner la coupe Grey.
On le dit souvent - et je suis d'accord avec cela - les équipes qui gagnent les championnats sont celles qui jouent leur meilleur football en fin de saison et qui sont en santé. On pense à l'exemple des Lions l'an dernier qui ont effacé un mauvais départ ou bien les Giants de New York dans la NFL qui ont terminé en force.
Le moment de reposer Calvillo?
Avec trois matchs à disputer dans la saison, certains observateurs ont soulevé l'idée de reposer Calvillo afin qu'il soit en pleine forme pour les éliminatoires. Personnellement, je ne crois pas que ce serait la bonne décision et je serais d'accord avec Trestman pour l'une des rares fois dans ce dossier.
Présentement, Calvillo ne joue pas son meilleur football à l'image de son attaque et je ne mets pas tout cela sur les épaules du quart des Alouettes.
Alors je me dis que si les Alouettes veulent arriver dans les éliminatoires au sommet de leur art et - pour être conséquent avec mon argumentaire - tu n'as pas le choix d'y aller avec ta première unité pour la faire progresser.
Montréal ne se retrouve pas dans une situation perdue comme les Blue Bombers ou avec une immense avance au sommet de la section Est. Les hommes de Trestman se situent plutôt en milieu de peloton en jouant du football correct.
Le brio d'Aaron Rodgers contre les Texans
Aaron Rodgers, le quart des Packers de Green Bay, a vraiment retenu l'attention du côté de la NFL cette semaine et c'était le fun de voir ce spectacle. Et dire qu'il a réussi cette performance de six passes de touché sans son receveur numéro un Greg Jennings.
Rodgers s'est tourné du côté de Jordy Nelson qui faisait face à Jonathan Joseph qui avait connu des ennuis dans le match précédent face aux Jets de New York et ce fut un peu la même chose contre les Packers.
C'était évident qu'on le visait. D'ailleurs, on a pu remarquer à quelques occasions que Rodgers faisait des signes à Nelson avant le déclenchement du jeu quand il apercevait la couverture défensive des Texans.
De plus, on a limité la pression sur Rodgers qui a encaissé deux sacs contre un front défensif dominant. Rodgers a aussi démontré son bon jeu de pieds quand il a évité des pourchasseurs à quelques reprises.
De l'autre côté, je ne veux pas dire que c'est seulement la perte de Brian Cushing qui a fait la différence, mais son absence paraissait. Les Packers sont parvenus à courir en plein cœur de la défense même si ce n'était pas des longs gains. Ça permettait à Rodgers d'avoir des plus petites passes à compléter pour des premiers jeux.
La défensive des Packers a également connu un fort match contre Matt Schaub qui a encaissé trois sacs alors qu'Arian Foster a été plus que timide avec 17 courses pour 29 verges.
Wilson a réussi à battre Brady
Terminons cette chronique football avec les Seahawks de Seattle, une équipe que j'apprécie grandement puisque j'ai un faible pour les bonnes équipes défensives.
Ils ont trouvé le moyen de vaincre les Patriots de la Nouvelle-Angleterre et ils ont martelé le petit et courageux receveur Wes Welker des Patriots qui a trouvé le moyen de récolter 138 verges sur 10 passes.
J'ai beaucoup aimé le jeu défensif des Seahawks et Brady a été intercepté à deux occasions ce qui n'est pas normal dans son cas.
Je dois souligner le travail de son vis-à-vis, Russell Wilson, qui est parvenu à procurer la victoire aux siens en fin de rencontre. Brady a peut-être cumulé 395 verges par la passe, mais c'est Wilson qui a eu le dernier mot.
Les Seahawks ont anéanti le jeu au sol des Patriots qui ont dû se concentrer sur la passe et Brady n'a pas été en mesure de terminer le travail.
Wilson a été beaucoup critiqué cette année, mais ça va beaucoup mieux pour lui depuis deux semaines. Il est quand même une recrue dans la NFL et je sais que c'est une ligue de production et qu'aucune équipe n'a de temps à perdre avec 16 matchs dans une saison. Cependant, Wilson a besoin de temps pour trouver ses repères et il joue du bon football.
C'est important de préciser que la tertiaire des Patriots n'est pas à la hauteur. C'est surprenant de voir cela d'une défensive de Bill Belichick qui est un disciple de la défensive. Le pilote des Pats ne possède pas les bons éléments que ce soit en termes de talent ou d'entraîneurs. C'est peut-être la combinaison des deux, mais on dirait que toutes les passes profondes se transforment en un long gain ou une pénalité d'obstruction. À chaque semaine, ce problème se répète et c'est décevant de leur part.
*Propos recueillis par Éric Leblanc