(D'après ESPN.com) - Collectivement, les Eagles secouaient leur tête à la suite du Super Bowl XXXIX. Pour eux, ça n'avait aucun sens.

Donavan McNabb a amassé 357 verges et lancé trois passes de touché. Terrell Owens a réussi un retour miracle, moins de sept semaines après avoir subi une grave blessure à une cheville, en captant neuf passes pour des gains de 122 verges. La stratégie défensive de Jim Johnson a fait dévier Tom Brady de son plan de match, lui qui a été rejoint derrière sa ligne de mêlée à deux occasions. Malgré cela, les Patriots ont triomphé 24-21.

Ce revers était déroutant pour les Eagles. Plusieurs ont critiqué la lenteur de la séquence offensive qui a mené au touché de 30 verges de Greg Lewis en fin de quatrième quart. Avec un retard de 10 points et 5:45 à jouer au quatrième quart, McNabb et les Eagles n'ont pas opté pour une attaque dans caucus. Résultat: le touché a été marqué alors qu'il ne restait que 1:55; une séquence de 13 jeux où les Eagles ont amassé 79 verges.

"Je ne sais pas ce qui s'est produit", a indiqué l'ailier rapproché des Eagles, L.J. Lewis.

Les Eagles n'ont pas été en mesure d'expliquer la façon dont ils ont géré le temps en fin de match.

"Nous tentions de nous dépêcher et c'est ce que nous avons obtenu comme résultat", a indiqué l'entraîneur des Eagles, Andy Reid.

Le plan de Reid était probablement de préserver ses deux derniers temps d'arrêt pour les deux dernières minutes du quatrième quart, avec l'espoir de stopper les Patriots s'ils échouaient leur botté court. David Akers a justement effectué un très mauvais botté qui s'est retrouvé directement dans les mains de l'ailier rapproché des Pats, Christian Fauria. Les Patriots ont été stoppés, mais Josh Miller a anéanti les chances des Eagles en bottant le ballon à la ligne de quatre, avec 46 secondes à jouer.

Les entraîneurs des Eagles ont été encore plus critiqués pour leur façon de gérer la fin de la première demie. Avec une marque de 7-7, les Eagles ont récupéré le ballon à leur ligne de 19, avec 1:10 à jouer à la demie. Donovan Mcnabb a complété une passe de 10 verges à Todd Pinkston, mais Reid n'a pas appelé de temps d'arrêt. Le cadran est passé de 43 à 17 secondes. McNabb a par la suite complété une passe de 15 verges à Pinkston. C'est alors que Reid a appelé son premier temps d'arrêt.

Soudainement, les Eagles se retrouvaient à leur ligne de 41, alors qu'il aurait pu se retrouver dans une position permettant à David Akers de réussir un placement. Finalement, les Eagles sont entrés au vestiaire avec deux temps d'arrêt non utilisé et ils n'avaient aucune réponse pour les médias.

"Pour être honnête, je ne me souviens pas de cela", a indiqué Reid.

C'était ce genre de journée pour les Eagles. Même si les joueurs des Eagles ont effectué les jeux, les entraîneurs des Patriots avaient de meilleures réponses sur ce que faisaient leur adversaire. Ce que Charlie Weis a fait pour contrer les stratégies de "blitz" concocté par Johnson était brillant.

Weis, le coordonnateur offensif des Pats qui dirigera l'Université Notre Dame l'an prochain, a attendu à la cinquième possession des Pats avant d'étirer le terrain avec des formations à quatre receveurs. Les Eagles menaient 7-0, mais Weis allait tout de même jouer avec eux.

Cette formation à quatre receveurs a causé des problèmes de couverture chez les Eagles. Le seondeur de 260 livres, Jeremiah Trotter, excelle contre les jeux au sol et il est l'un des meilleurs sur les "blitzs". Sa faiblesse se situe au niveau des jeux contre la passe. Johnson le remplace habituellement par Ike Reese dans de telles situations.

À partir de cette cinquième possession, les Eagles ne savaient quoi faire parce que Weis s'est infiltré dans la tête de Johnson. Il a commandé des passes voilées à Corey Dillon sur deux jeux successifs qui a permis d'amasser 28 verges. Pour le reste de la deuxième demie, Johnson a parfois remplacé Trotter par Reese, donnant ainsi aux Eagles une meilleure couverture contre la passe. Lorsque cela survenait, Weis a appelé des jeux au sol avec Dillon ou Kevin Faulk.

"Charlie est très brillant", a indiqué Dillon. "Trotter est très explosif. Nous avons entamé le match avec des jeux au sol. Nous tentions de prendre le rythme du match avec notre attaque au sol. Lorsque nous avons envoyé Faulk dans la mêlée, nous avons forcé les Eagles à penser à des jeux de passes, et c'est alors que nous avons couru avec le ballon."

Dillon a porté le ballon à 18 occasions pour des gains de 75 verges. Faulk a quant à lui amassé 38 verges sur huit courses. Tom Brady a lancé trois passes voilées à Dillon qui a permis une récolte de 31 verges, mais le plan de match de Weis a tenu la défensive des Eagles hors d'équilibre pendant presque trois quarts. En cinq possessions, Les Patriots ont marqué des touchés sur des poussées de 38, 69 et 66 verges. Ils auraient aussi marqué sur une séquence de 87 verges si Brady n'avait pas échappé le ballon sur une feinte de remise à Faulk.

Cette stratégie offensive avait pour but de me sortir du jeu", a indiqué Trotter. "Au deuxième quart, lorsqu'ils ont utilisé cette stratégie offensive à plusieurs receveurs, je suis demeuré sur le terrain. Nous avons fait des ajustements à la mi-temps en me gardant sur le terrain lorsqu'ils utilisaient trois ou quatre receveurs. Mais, il faut donner crédit aux Patriots. Ils ont disputé un grand match."

"Nous avons tenté de mettre de la pression sur leurs joueurs, mais ils ont fait un excellent travail pour contenir nos "blitzs". Ils ont fait plus de gros jeux que nous. La différence a été les revirements. Nous avons été victimes de quatre revirements. J'ai regardé les films de leurs rencontres au cours des deux dernières semaines et les équipes qui les ont battus n'ont pas été victimes de revirement."

La stratégie de Johnson a fonctionné jusqu'à un certain point. Cette stratégie était d'empêcher Brady de s'établir de sa pochette. Cette stratégie a fonctionné lors des quatre premières possessions des Pats.

Mais, la troupe de Bill Belichick s'est ajustée. Parce que Trotter "blitzait" au centre, il y a avait beaucoup d'espace pour de courtes passes. Brady a alors envoyé ses receveurs, dont Deion Branch, au milieu du terrain pour profiter de ces ouvertures.

"Trotter a passé une bonne partie du match à mettre de la pression au centre", a indiqué Weis. "Les Eagles ne voulaient pas que Brady soit en contrôle dans sa pochette. C'est pourquoi nous avons effectué plusieurs passes courtes. Certaines ont fonctionné, d'autres pas."

Le pire dans tout cela, c'est que les Eagles savaient que les Patriots utiliseraient cette stratégie dink and dunk. Brady a utilisé ce type d'offensive lors de ses deux premières conquêtes du Super Bowl. L'addition de Dillon a permis aux Pats d'effectuer plus de feinte de remises pour y aller par la suite de longs jeux.

Le dernier clou dans le cercueil des Eagles a été planté à la mi-temps. Pendant que Paul McCartney donnait son concert, Weis révisait ses plans de match. La mi-temps d'un Super Bowl est de 25 minutes, comparativement à 12 en saison régulière.

"La mi-temps de 25 minutes m'a donné l'opportunité de choisir mes jeux pour le début de la deuxième demie", a indiqué Weis. "Avec une mi-temps de 12 minutes, vous n'avez pas le temps de faire cela."

Le résultat de cette préparation est une séquence de 69 verges qui a mené au touché du secondeur Mike Vrabel qui a capté une passe de touché de deux verges.

Bref, les entraîneurs des Pats ont eu le meilleur sur ceux des Eagles.