Le nouveau président des Alouettes, Ellis Prince, devrait songer sérieusement à suivre un cours de relation avec l'auditoire, cours que pourrait lui dispenser Larry Smith, ex-président des Alouettes, et grand vendeur de football.

Le cas Steve Charbonneau ne laisse personne indifférent. Je sais très bien que les partisans des Alouettes veulent des victoires, ils iront au stade de l'université McGill tant et aussi longtemps que Lawrence Phillips traversera la ligue défensive ennemie comme un blindé collectionnant les touchés. Ils n'abandonneront pas leur formation parce que Don Matthews, avec l'accord du président, vide l'équipe de tous les joueurs francophones. Ils vont faire preuve de patience pour …un ou deux matchs, pas plus. C'est la situation que vient de créer Matthews et du même coup Jim Popp.

Pourtant, il n'y a pas si longtemps, les Alouettes, si respectueux de leur clientèle francophone, cherchaient avant tout à gagner la faveur des amateurs de football en insistant sur les joueurs locaux. Larry Smith gardait l'œil ouvert afin que ces hommes de football ne négligent en aucun temps les footballeurs du Québec. Ils ont fait des efforts inouis, des efforts répétés pour recruter des effectifs de premier plan. Ils ont organisé des promotions à travers la province pour populariser le football.

Steve Charbonneau a été un grand vendeur sur le terrain et à l'extérieur du terrain. Mais arrive Matthews et Larry Smith quitte puis on dit à Charbonneau, tu acceptes une diminution de salaire ou c'est fini. Il s'agit d'un manque à l'éthique, il s'agit d'une décision qui indique clairement, malgré les propos de Prince, que la nouvelle direction des Alouettes se moque carrément des exigences du marché dans lequel évolue l'équipe.

Charbonneau a-t-il perdu son talent parce que Matthews est maintenant le pilote? Sa valeur s'est-elle amenuisée en l'espace de trois mois? Je pense qu'il est sage que les travaux de rénovation du stade se retrouvent sur la tablette. Les Alouettes qui avaient réussi un coup d'éclat, celui de faire revivre le football à Montréal, sont en train justement de se tirer une balle dans le pied…
La ronde des joueurs autonomes

Gary Bettman avait pourtant claironné aux propriétaires de faire preuve de bon jugement, de ne pas lancer l'argent par les fenêtres, de laisser les joueurs faire leur propre démarche. Il voulait que les propriétaires adoptent une attitude très ferme dans le cas des joueurs autonomes sans restriction, c'est-à-dire « laisser les joueurs faire leurs emplettes. »

La loi Bettman n'a duré qu'une dizaine d'heures. Il a fallu que les Rangers de New York, une équipe que le commissaire chérit tant, se détachent du peloton et accordent à Robert Holik un contrat fou, fou, fou de $45 million pour cinq ans. L'an dernier, les Devils versaient dans le compte de banque de Holik une somme de $3.5 million.

Le dossier Holik, à qui les Maple Leafs de Toronto avaient fait une offre de $40 million, a déclenché tout le processus. Bill Guerin quittera assurément Boston. Les Bruins s'intéressent à Teemu Selanne.

Tony Amonte aura le choix entre les Islanders de New York et les Stars de Dallas. Bref, c'est la folie furieuse et surtout, c'est la danse des dollars. Comment peut-on convaincre l'Association des joueurs que les propriétaires ont les coffres vides.

Je vous fournis deux exemples : Ted Leonsis est le propriétaire des Capitals de Washington et, tout récemment pour expliquer le congédiement de Ron Wilson, son entraineur, il soulignait qu'il avait perdu $30 millions en 2001-2002, les Capitals ayant raté les séries éliminatoires. Alors, comment peut-il offrir $25 millions pour cinq ans à Robert Lang, 50 points l'an dernier?

L'autre exemple, ce sont les Stars de Dallas. Le président des Stars, Tom Hicks qui veut s'impliquer de plus en plus dans les opérations hockey de son équipe, a convié Doug Armstrong, Guy Carbonneau, et son nouvel entraineur, Dave Tippetts, a un voyage éclair à bord de son jet privé : destination, le Massachussetts. Il a tout d'abord offert $45 millions pour cinq ans à Bill Guerin et $35 millions à Tony Amonte. En plus, le quatuor des Stars leur a remis un DVD contenant un message de Alex Rodriguez à qui Monsieur Hicks verse $25 millions par saison avec les Rangers du Texas, et le DVD fait voir les beaux paysages de Dallas, la qualité de l'enseignement (les Guerin ont trois enfants), tout en insistant qu'il n'y a pas d'impôt dans l'état du Texas et aussi une vue panoramique des meilleurs terrains de golf de la région. C'est du moins ce qu'on raconte à travers la Ligue nationale.

Pas beau ça. Et dire que Bettman veut imposer un plafond salarial à partir de 2004.
Lou : une gifle!

Le départ de Robert Holik du New Jersey s'ajoute à la longue liste des mauvaises décisions de Lou Lamoriello au cours des trois dernières années. Il est en train de démolir son organisation en refusant carrément de s'ajuster au marché actuel et surtout au marché newyorkais. C'est Pat Burns qui aura tout un défi à relever car depuis, hier, les Devils ont une équipe inférieure à celle qui a subi l'élimination face aux Hurricanes de la Caroline. C'est une formation qui vient de perdre un pilier, un joueur qui fonctionnait à plein régime à chaque soir.


Qui va le remplacer?

Personne. Qui a remplacé Vladimir Malakhov? Personne. Qui a remplacé Claude Lemieux? Personne. Qui a remplacé Alexander Mogilny?

D'un autre côté, ou se situe le Canadien dans tous ces changements? Fréquemment, le directeur général, André Savard, souligne qu'il ne base pas sa gestion sur ce que font les autres formations de son association. Mais, peut-il concéder que Washington et New York, deux équipes qui n'ont pas participé aux séries, sont meilleures que l'an dernier?

C'est vrai que Toronto y perd au change entre Joseph et Ed Belfour. Que New Jersey devient une équipe parmi tant d'autres. Que Boston, assurément, ne présentera pas une équipe d'aussi bonne qualité que l'hiver dernier.

Le moment n'est-il pas bien choisi pour s'éloigner de la compétition avec une ou deux nouvelles acquisitions?