Les éliminatoires de la LCF prennent leur envol en fin de semaine et nous avons hâte que ça commence. Pour la septième fois, nous assistons au phénomène du crossover alors que les Eskimos d'Edmonton ont fait le saut dans l'Est.

C'est la sixième fois que ça se produit et la dernière occasion remonte à 2009. De plus, c'est toujours une équipe de l'Ouest qui a profité de ce privilège. Cependant, les équipes ont présenté un dossier de 2-4 en affrontant des équipes de l'Est, mais c'est important de noter que les victoires sont arrivées les deux dernières fois. En 2008, Edmonton avait battu Winnipeg et la Colombie-Britannique avait battu Hamilton en 2009.

Par contre, ces deux équipes étaient venues se faire planter à Montréal par les Alouettes en finale de l'Est.

On ne vendra pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué, mais depuis que Marc Trestman est à la barre des Alouettes, il a mené trois fois son équipe au premier rang de la section Est. Quand les Oiseaux ont pu profiter de la semaine de congé tout en disputant la finale de l'Est à Montréal, ils n'ont jamais perdu.

En 2008, les Alouettes avaient battu Edmonton par huit points. En 2009, ils avaient détruit les Lions par 38 points avant de battre les Argonauts, en 2010, par 31 points. On pourrait quasiment déjà souhaiter bonne chance à l'équipe qui s'en viendra à Montréal, c'est en quelque sorte un petit avertissement (rires).

Vous comprendrez que la semaine de repos est toujours très utile tout comme les journées supplémentaires pour décortiquer l'adversaire. C'est un avantage important puisque le football s'avère un sport de stratégie.

Cette semaine te procure plus de temps pour pratiquer, mais aussi pour te renouveler dans tes façons de faire. En plus d'analyser tes adversaires, tu peux évaluer tes propres performances, ce qui permet de faire disparaître des tendances trop présentes ou d'améliorer certaines facettes de ton jeu.

Bien sûr, tu ne changes pas toute ta recette car tu viens d'atteindre la finale de ton association, mais tu peux la préparer avec quelques modifications.

En vue de la 100e Coupe Grey qui sera présentée à Toronto, c'est évident que les Argonauts ont mis le paquet cette saison en faisant l'acquisition de Ricky Ray. Ils sont invités à la danse donc ils ont une chance comme les autres équipes de participer à la Coupe Grey, mais c'est rare que l'équipe hôtesse participe au match ultime.

C'est arrivé l'an passé avec les Lions à Vancouver, mais il fallait remonter 17 ans plus tôt, en 1994, pour l'occasion précédente qui impliquait encore les Lions. Ce n'est pas tout, la fois précédente est aussi survenue 17 ans plus tôt, en 1977, à Montréal.

Voilà pourquoi je blague en disant que les Alouettes devraient déjà réserver les droits sur la coupe Grey de 2028!

Est-ce que Ricky Ray battra son ancienne équipe?

Impossible de ne pas amorcer notre discussion sur la confrontation Eskimos-Argonauts avec l'histoire de Ricky Ray qui affronte son ancienne équipe. Le porteur de ballon Cory Boyd vit la même chose contre Toronto et c'est cette dynamique qui retiendra l'attention.

Outre cela, c'est intéressant de savoir qu'Edmonton a gagné ses deux duels contre Toronto cette saison même s'ils ont amassé seulement sept victoires en 2012. Cependant, le bémol s'avère que les deux gains sont survenus dans la première moitié de la saison avant la fin du mois d'août. Depuis, Toronto représente une équipe différente, tout comme Ray, qui a retrouvé ses repères.

Le vétéran quart semble plus en contrôle de son attaque et il la comprend mieux tout comme ses receveurs. On sent qu'il a plus de rythme, de précision, de synchronisme et il est plus à l'aise et confortable dans ce système. À titre de preuve, il a réussi huit passes de touché contre une interception dans ses deux derniers matchs. Bref, Edmonton affrontera un autre quart qu'en début de campagne et ce n'est pas à négliger.

Évidemment, le plan de match des Eskimos consistera à marteler Ray, c'est la façon de le battre. À première vue, il est imperturbable. Tu as beau le frapper, on dirait que ça ne le dérange pas, mais il est humain et il peut flancher à un certain moment. Ray est très courageux, mais Edmonton possède une ligne défensive dangereuse et elle sera confrontée à la ligne offensive des Argos qui demeure vulnérable.

Cette unité présente de belles statistiques, ayant accordé uniquement 36 sacs du quart, ce qui est six de plus que celle des Alouettes qui a terminé au premier rang de la LCF. Ceci dit, ça ne nous donne pas toute la vérité et je pense que c'est flatteur comme chiffre. J'ai l'impression que les quarts des Argos se font frapper plus souvent quand les passes viennent d'être décochées.

J'ai aussi hâte de voir quelle équipe des Eskimos se présentera sur le terrain. Ils ont amorcé la saison avec une fiche de 5-3, mais ils ont perdu 8 de leurs 10 derniers matchs. Tout de même, ils ont subi cinq défaites par deux points ou moins. Je pense notamment à deux revers contre Calgary alors que le botteur a raté un placement sur le dernier jeu du match. C'est important de mettre cela en lumière parce que c'est un peu trompeur comme dossier.

Le gros point d'interrogation concerne la position de quart-arrière. Les Eskimos ont finalement annoncé jeudi que Kerry Joseph sera le partant, mais ça ne veut pas dire que c'est lui qui terminera la partie!

Je ne suis pas vraiment surpris parce qu'il possède l'expérience. C'est un vétéran avec un dossier de 4-1 en éliminatoires et il a gagné la coupe Grey en 2007 avec la Saskatchewan. Il a déjà traversé cela, mais c'était quand même en 2007.

Personnellement, j'ai beaucoup aimé ce que le jeune Matt Nichols a procuré aux Eskimos. Je suis persuadé que la laisse de Joseph ne sera pas très longue et qu'on n'hésitera pas à le remplacer surtout qu'il a bien fait en relève et la semaine dernière aussi.

Je peux comprendre la logique derrière cette idée. C'est parfois plus facile pour un jeune de se retrouver dans une telle position. Si on lui avait dit qu'il serait le partant, peut-être qu'il aurait été gonflé à bloc et qu'il n'aurait pas dormi de la semaine.

Quand tu arrives en relève, ça t'enlève une tonne de pression et je présume que c'est la vision derrière ce choix. C'est crucial pour les Eskimos parce que leurs espoirs reposent sur la position de quart-arrière. Ce serait difficile pour eux de gagner la partie s'ils éprouvent des ennuis à cette position.

Ma prédiction : victoire des Argonauts

Les Stampeders peuvent-ils battre leur bête noire?

J'ai vraiment hâte au match entre les Roughriders et les Stampeders parce que ça testera vraiment une grosse théorie. Au football, comme dans plusieurs sports, on dit souvent que l'équipe possédant le momentum est celle qui ira jusqu'au bout. Et bien nous aurons l'exemple parfait à surveiller puisque les Stampeders ont gagné neuf de leurs 11 dernières parties alors que les Riders ont perdu leurs quatre matchs précédents.

De plus, la bête noire des Stampeders en éliminatoires s'avère les Roughriders. Ils ont perdu leurs quatre dernières confrontations donc ils voudront se débarrasser des fantômes contre les Riders.

Cette saison, les Stamps ont battu deux fois la Saskatchewan en trois rencontres avec Kevin Glenn au poste de quart.

Mais il faut croire que les équipes de l'Alberta ont des situations particulières avec leurs quarts puisque Calgary a annoncé que Drew Tate entamerait le match. Il a bien fait en début de saison, mais il s'était blessé à la semaine numéro deux et Glenn a excellé en relève.

Les Stamps s'en remettent à celui qui était le partant et il y avait une raison pour laquelle il l'était. Il a joué lors des deux derniers matchs et l'entraîneur John Hufnagel est un spécialiste des quarts. Oui, Hufnagel a admis que c'était un feeling, mais il connaît cette réalité et il sait que Glenn est habitué d'arriver en relève. Sans aimer cela, Glenn pourrait mieux composer avec ce contexte.

Cette décision implique aussi le fait que les Riders n'ont pas affronté Tate qui est un défi différent; il est plus mobile et possède un bras plus puissant. Par contre, Glenn décoche plus rapidement étant donné qu'il est plus petit et moins rapide.

Tate a joué seulement une fois en éliminatoires et l'expérience a duré une demie contre les Eskimos l'an dernier. Ça n'avait pas été un grand succès avec cinq passes complétées en 10 tentatives pour 99 verges et une passe de touché. Il avait aussi échappé un ballon menant à un touché de l'adversaire.

Il avait cédé sa place à la mi-temps parce que les Eskimos menaient 25 à 9. Tout cela indique qu'il n'a pas encore fait ses preuves et ce sera intéressant à suivre puisque Tate semble très intense tandis que Glenn est plus calme. Il faudra voir comment il contrôlera ses émotions surtout qu'il a sauté les plombs envers Hufnagel la semaine dernière sur les lignes de côté.

En tant que quart, tu dois garder le contrôle parce que tout le monde te regarde dans le caucus, tu es le meneur.

Cette partie implique deux très bons porteurs en Jon Cornish et Kory Sheets alors on surveillera de près quelle équipe sera en mesure de mieux courir avec le ballon et aussi d'arrêter la course. Il ne faut pas oublier que le match aura lieu à Calgary dans le froid et des conditions climatiques peu évidentes. Le résultat du match devrait se décider dans cette facette.

De plus, les Stampeders doivent absolument protéger le ballon, ce fut leur problème dans leurs quatre défaites éliminatoires contre les Riders alors qu'ils ont commis beaucoup d'auto-destruction.

Ma prédiction : victoire des Stampeders

Ne ratez pas le duel Texans-Bears dimanche dès 20 h à RDS

On se transporte du côté de la NFL. Je veux absolument vous parler de l'incontournable confrontation entre les Texans de Houston et les Bears de Chicago qui ont un dossier identique de 7-1.

Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est l'heure de vérité parce que le trophée Vince Lombardi ne sera pas à l'enjeu, mais on entend dire que ça pourrait être un prélude au Super Bowl. Ça semble évident que ces deux équipes seront au meilleur de la course jusqu'à la fin.

Actuellement, les Bears sont invaincus (4-0) à domicile alors que les Texans ont gagné leurs trois parties à l'étranger.

Cette confrontation permettra d'en connaître davantage sur les deux équipes puisque les Bears ont battu une seule équipe ayant une fiche gagnante soit les Colts d'Indianapolis comparativement à deux pour les Texans (Broncos de Denver et Ravens de Baltimore). Je ne veux rien enlever aux Bears et aux Texans qui n'ont pas à s'excuser de la qualité de leurs adversaires, mais il faut mettre cela en perspective.

Ce match s'annonce enlevant puisqu'il mettra en vedette deux puissantes défenses et nous allons assister à des chocs de titans à plusieurs chapitres.

D'abord, les Bears allouent en moyenne 15 points par match pour le deuxième rang de la NFL en plus d'avoir réussi 25 sacs du quart. Ils seront opposés aux Texans qui ont concédé uniquement 10 sacs du quart. Ce sera donc force contre force au grand plaisir des amateurs.

Ensuite, les Bears ont provoqué 28 revirements pour mener la NFL, mais les Texans ont seulement été victimes de six revirements, le plus petit chiffre parmi les 32 équipes. La clé sera donc d'imposer ses qualités et sa volonté.

Bien sûr, la défense des Texans sera à surveiller car elle impose beaucoup de pression avec des joueurs comme JJ Watt. Ainsi, la tâche sera énorme pour la ligne offensive des Bears qui a accordé 28 sacs, au 30e rang de la NFL.

C'est à cet endroit que j'ai hâte de voir le résultat. Voilà où je donne l'avantage aux Texans, et c'est un gros morceau de l'équation. Si la ligne à l'attaque ne parvient pas à protéger le quart Jay Cutler, l'offensive des Bears ne pourra pas décocher ses passes ou même courir avec le ballon.

À ce sujet, les prochaines semaines seront cruciales parce que les Bears affronteront les 49ers, les Vikings, les Seahawks et encore les Vikings.

Je trouve aussi que le style des Texans convient bien aux parties à l'étranger. Ils s'imposent avec leur défensive, leur attaque au sol et quelques bonnes passes. Ce n'est pas une équipe qui doit marquer 40 points, ils n'ont pas besoin de forcer le jeu ou de lancer le ballon 50 fois par partie.

Leur style convient aux parties à l'étranger, mais ce sera toute une commande à Chicago contre la défense des Bears qui a déjà marqué sept touchés et qui en a alloué seulement neuf touchés!

Les Texans viennent du Sud et ils sont habitués de jouer dans un dôme. Ils seront mis à l'épreuve dans le Nord, dans le vent, dans le froid et sur du gazon naturel qui ralentit le jeu.

Bref, ce sera certainement une bonne bataille dans le laboratoire idéal pour tester quelques hypothèses.

Prédictions de la semaine X

Indianapolis c. Jacksonville
NY (Giants) c. Cincinnati
Tennessee c. Miami
Detroit c. Minnesota
Buffalo c. Nouvelle-Angleterre
Atlanta c. La Nouvelle-Orléans
San Diego c. Tampa Bay
Denver c. Caroline
Oakland c. Baltimore
NY (Jets) c. Seattle
Dallas c. Philadelphie
St.Louis c. San Francisco
Houston c. Chicago
Kansas City c. Pittsburgh

Résultats de la semaine X : 9 gains, 5 revers (64,3%)
Résultats après dix semaines : 93 gains, 53 revers (63,7 %)


*Propos recueillis par Éric Leblanc