TORONTO (PC) - La Ligue canadienne de football a congédié mercredi son commissaire Michael Lysko qui était en poste depuis 15 mois seulement. La LCF a communiqué la nouvelle dans une déclaration tenant en trois paragraphes, expliquant que les neuf gouverneurs ont voté le congédiement de Lysko, mardi soir.

Le communiqué annonce également que le président du conseil d'admistration David Braley, l'un des propriétaires des Lions de la Colombie-Britannique, remplacera Lysko dans le fauteuil de commissaire jusqu'à la nomination d'un successeur permanent. Le nouveau commissaire pourrait être en poste d'ici un mois.

"C'est comme dans un mariage, où une séparation survient sans que personne n'ait entièrement raison ni tort", a imagé Braley, lors d'une conférence téléphonique.

"Ce serait très difficile d'avancer s'il existait de l'amertume entre quelques membres du bureau des gouverneurs et le commissaire", a-t-il ajouté.

Mike Wadsworth, un ancien joueur de la LCF et ex-directeur du service des sports à l'Université Notre Dame, serait aussi nommé président indépendant du conseil d'admistration.

Selon une source de la LCF, les gouverneurs ont accepté de verser à Lysko les 450 000$ restants d'un contrat de trois ans de 750 000$ qu'il a signé le 1er décembre 2000.

Cette décision risque de provoquer une réaction chez Lysko. Celui-ci pourrait intenter une poursuite pour congédiement injustifié. Lysko aurait exigé un dédommagement de 2 à 3 millions$.

"Nous ne craignons pas une poursuite judiciaire. Mais s'il (Lysko) choisit cette option, nous allons défendre notre position", a affirmé Braley.

Lysko a nié les informations voulant qu'il convoque une conférence de presse jeudi pour livrer ses réactions.

"Peut-être que dans quelques jours, je serai dans une meilleure position pour faire des commentaires. Mais je pense que jeudi serait trop tôt. Il y a beacoup de facteurs dont il faut tenir compte", a déclaré Lysko.

La décision du conseil d'admistration se veut le dernier chapitre d'une lutte rendue publique entre les gouverneurs et Lysko. Celui-ci s'est mis les gouverneurs à dos le 8 mars dernier lorsque le quotidien Toronto Star a publié un article dans lequel Lysko a fait des remarques désobligeantes envers les Argonauts de Toronto et leur décision d'embaucher à titre de conseiller Garth Drabinsky, un ancien haut personnage du monde du spectacle.

Les membres du conseil ont communiqué entre eux à deux reprises la semaine dernière lors d'un appel-conférence afin de discuter de l'avenir de Lysko. Aucune décision n'a alors été prise. Des avocats représentant les deux parties ont ensuite participé aux négocations.

Lysko devient ainsi le premier commissaire de la LCF à se voir montrer la porte par le conseil d'administration. Trois autres commissaires - Keith Davey en 1967, Bill Baker en 1989 et Donald Crump en 1991 - ont démissionné avant la fin de leur mandat.

La semaine dernière, le propriétaire des Stampeders de Calgary, Michael Feterik, a entrepris des démarches auprès de ses collègues afin de maintenir Lysko à son poste. La réconciliation fut jugée impossible lorsque les avocats de Lysko ont exigé du conseil qu'il réaffirme l'autorité de leur client.

Les gouverneurs avaient fait l'éloge de Lysko lors de son embauche, soulignant ses talents dans la mise en marché des produits. Il avait alors remplacé Jeff Giles durant l'automne 2000.

Mais les dirigeants de la ligue n'ont jamais apprécié certaines de ses prises de position et le lien direct qu'il entretenait avec les médias.

Sherwood Schwarz, le propriétaire des Argonauts, a refusé de commenter le congédiement de Lysko, tout comme David Asper, le président des Blue Bombers de Winnipeg, qui souhaitait également, selon les rumeurs, le départ de l'ancien commissaire.

Les deux hommes se sont contentés de dire que le sujet était clos.

Par contre, Hugh Campbell, le président des Eskimos d'Edmonton, s'est dit désappointé de la tournure des événements.

Selon Campbell, ce n'est pas un événement spécifique qui a finalement causé la perte de Lysko.

"Il y a eu un incident, puis un autre, et un autre qui ont mené à la situation actuelle. La réponse facile serait de dire que la décision a été unanime. Mais si on voulait élaborer, on pourrait répondre que la situation s'est développée graduellement."