RIVER FALLS, Wisconsin - Lorsqu'il n'est pas sur le point d'effectuer une passe à un coéquipier, le nouveau quart des Chiefs de Kansas City, Matt Cassel, s'installera aux côtés de Todd Haley, soufflant quelques mots dans l'oreille du nouvel entraîneur en chef de l'équipe.

En fait, les paroles de Cassel ressemblent davantages à celles d'un enfant de la pré-maternelle au sujet du nouveau jouet qu'il vient de se voir offrir.

En certaines occasions, Haley écoutera les propos de son quart et à d'autres, il les ignorera. Puis, les bavardages de Cassel finiront par ennuyer Haley au point où ce dernier lui ordonnera de se taire.

Mais Cassel s'en balance.

Maintenant qu'il aura la chance d'être le quart numéro un d'une équipe de football, une première pour lui depuis l'école secondaire, Cassel est prêt à laisser son empreinte avec son bras, ses jambes et même sa langue. Alors qu'est-ce que ça peut faire si son nouveau mentor lui demande de la boucler, de temps en temps? C'est son équipe et Cassel fera tout en son pouvoir pour en faire une formation gagnante.

"Je ne suis pas très patient, et pour cette raison, je vais m'installer à ses côtés aussi souvent que possible et lui donner mon opinion", a expliqué Cassel à l'issue de la séance d'entraînement des Chiefs, dimanche. "Il voudra que je garde le silence, une fois de temps à autre, mais je vais continuer de lui adresser la parole."

Le rôle de leader est plutôt nouveau pour Cassel. Au fil des huit dernières saisons, il a été "l'homme dans l'ombre de l'homme". Il a occupé le rôle de substitut à d'éventuels gagnants du trophée Heisman à USC pendant quatre ans, puis à Tom Brady pendant quatre autres années chez les Patriots de la Nouvelle-Angleterre.

Mais un seul jeu devait transformer le destin de Cassel.

Le tout est survenu pendant le premier quart du match d'ouverture des Patriots en 2008, lorsque le maraudeur Bernard Pollard, des Chiefs, s'est faufilé au centre de la ligne à l'attaque et frappé Brady au genou. Le réputé quart des Patriots s'est écroulé et soudainement, sa saison était terminée. Et Cassel devenait le quart partant - une première depuis ses jours à Chatsworth High School, en Californie.

Après un début laborieux, Cassel a pris de plus en plus d'assurance au point de compléter 23 passes de touchés, accumuler des gains de près de 4000 verges et mener les Patriots à 11 victoires lors de leurs 15 derniers matchs du calendrier régulier.

Mais Brady s'est vite rétabli de sa blessure pendant la saison morte, et les Patriots ont échangé Cassel - en compagnie du secondeur Mike Vrabel - aux Chiefs la formation qui, involontairement, a peut-être changé le cours de la carrière du quart de 27 ans.

Les Chiefs ont investi beaucoup en Cassel. Ils le voient comme le quart de concession qu'ils n'ont pas eu depuis les beaux jours de Len Dawson durant les années '60 et '70, au point de lui octroyer un contrat de six ans d'une valeur de 63 millions $, dont 28 millions $ sont garantis.

Mais reste à savoir si Cassel pourra conserver son enthousiasme du premier au 16e match du calendrier régulier. Après tout, il a quitté une formation remplie de joueurs ayant déjà connu de grands triomphes et s'est joint à une équipe qui n'a accumulé que six victoires lors des deux dernières saisons, dont seulement deux en 2008.

Mais ce défi, Cassel l'attendait depuis huit ans.

"Nous avons tous les joueurs requis pour gagner des matchs dans cette ligue, et l'objectif est de sauter sur le terrain, d'exécuter les jeux avec succès, particulièrement au quatrième quart. Cette équipe peut connaître beaucoup de succès", a affirmé Cassel.