Chaque dimanche de la saison régulière, suivez NFL REDZONE sur RDS Direct 

 

Voici cinq éléments que je retiens de la dernière semaine d’activités dans la NFL.

 

Lamar Jackson en régression

 

Où est passé Lamar Jackson le joueur par excellence du circuit? Où est passé le Lamar Jackson qui a connu l’an dernier une saison exceptionnelle, lançant 36 passes de touché contre seulement six interceptions? Où est passé le Lamar Jackson qui amassait en moyenne 208 verges de gains aériens par match aux commandes d’une attaque qui semblait rouler à plein régime?

 

ContentId(3.1376425):Lamar Jackson : doit-on s'inquiéter de sa progression? (Ravens)
bellmedia_rds.AxisVideo

À ses deux premiers matchs de la campagne 2020, le quart-arrière des Ravens de Baltimore semblait poursuivre sur sa lancée de 2019. Or, depuis la semaine no 3, on note vraiment une régression dans son jeu. Quand on lui demande de lancer le ballon, c’est difficile. Je comprends qu’il n’est pas reconnu comme le meilleur passeur mais je m’attendais à une meilleure progression.

 

Depuis ses débuts dans la NFL, Jackson connaît beaucoup de succès contre les mauvaises équipes. Mais quand il est confronté à un bon club, contre lequel il faut éventuellement lancer le ballon, c’est là que ça se complique.

 

On l’a vu, les Ravens sont capables de courir avec efficacité. Contre l’excellente défense des Steelers de Pittsburgh dimanche, ils ont amassé 265 verges de gains au sol. Toutefois, quand il a fallu pousser la note pour tenter de rejoindre les receveurs et gruger de grosses portions de terrain, Jackson en a arraché. Ne complétant que 46% de ses passes, il a de plus subi quatre sacs du quart tellement il gardait trop longtemps possession du ballon.

 

Jackson a lancé deux passes de touché, d’accord, mais il faut surtout retenir les deux interceptions coûteuses dont il a été victime au début de la première et de la deuxième demie. De quoi dégonfler la balloune d’une équipe. À cela s’ajoutent les deux échappés perdus dont il a été responsable.

 

Jackson me donne l’impression de ne pas toujours bien lire ce qui se passe devant lui ou du moins, il semble hésitant. Et quand il parvient à finalement à repérer une cible à découvert, c’est sa passe qui fait défaut.

 

Le jeu de Jackson a de quoi préoccuper les Ravens. Si les succès de ceux-ci en viennent à dépendre de son bras, c’est dangereux. L’entière responsabilité de la dernière défaite des Ravens contre les Steelers repose sur ses épaules car le reste de l’équipe a fait ce qu’il fallait pour l’emporter.

 

Jackson amène du dynamisme à son attaque mais aussi surprenant que cela puisse paraître, le joueur par excellence en titre de la NFL ralentit son équipe en début de saison.

 

Dalvin Cook, meilleur porteur de ballon?

 

Quand Dalvin Cook est en santé et sur le terrain, les Vikings du Minnesota sont une tout autre équipe.

 

Ce n’est une surprise pour personne, Cook est le joueur clé de cette organisation. C’est d’ailleurs pourquoi on lui a octroyé une prolongation de contrat de cinq ans d’une valeur de 63 millions $ en septembre dernier.

 

ContentId(3.1376376):NFL : Vikings 28 - Packers 22 (Football)
bellmedia_rds.AxisVideo

La philosophie offensive des Vikings est simple : marteler l’adversaire avec une bonne attaque au sol, limiter le nombre de passes et surtout bien gérer le tempo du match pour ne pas surexposer sa jeune unité défensive.

 

Avec de bonnes performances de Cook, les Vikings sont dans le coup. C’est toutefois plus ardu lorsque tout repose sur le bras de Kirk Cousins. Ce dernier est un bon quart-arrière, mais je le vois surtout comme un bon complément dans une attaque.

 

Dans les trois derniers matchs qu’il a terminés, Cook affiche une moyenne de 158 verges au sol par rencontre. S’il ne s’était pas blessé face aux Seahawks de Seattle, je suis pas mal certain que les Vikings auraient signé la victoire. S’il avait été en uniforme la semaine suivante contre les Falcons d’Atlanta, les Vikings auraient également eu une bonne chance de l’emporter.

 

Lorsqu’il est en santé et qu’il est confronté à un front défensif qui peine à freiner le jeu au sol, Cook est brillant. Face aux Packers de Green Bay dimanche, Cook a amassé 226 verges de gains et inscrit 4 touchés. Je ne dirai pas qu’on va voir ça chaque semaine, mais c’est la façon d’opérer des Vikings. Contre les Packers, l’attaque a tenté 34 courses et 14 passes. On n’aura pas ce genre de ratio chaque semaine, mais vous comprenez l’idée.

 

Si Cook reste en santé, les Vikings ont des chances de gagner chaque semaine. S’il avait été épargné par les blessures depuis le début de sa carrière, je pense qu’on parlerait présentement de Cook comme le meilleur porteur de ballon de la NFL.

 

Avec une fiche 2-5, la pente menant aux éliminatoires reste abrupte pour les Vikings. Ils n’ont de chance que si Cook est sur le terrain et demeure la pièce maîtresse de cette attaque.

 

Surprenants Bengals

 

Les Bengals de Cincinnati ont causé la surprise de la semaine.

 

Avec une fiche de 1-5 et malgré le fait que l’équipe ait rivalisé dans tous ses matchs à l’exception d’une défaite de 27-3 contre les Ravens, on ne donnait pas cher de la peau des Bengals face aux Titans du Tennessee. 

 

Forts d’une fiche de 5-1, les Titans faisaient figure de favoris à l’aube de cette rencontre, n’ayant subi qu’une seule défaite honorable contre les Steelers, seule équipe encore invaincue dans la NFL. Les Bengals étaient de plus privés de quatre partants sur la ligne à l’attaque et de l’un de leurs meilleurs joueurs en Joe Mixon, le porteur de ballon no 1 de l’équipe.

 

ContentId(3.1376373):NFL : Titans 20 - Bengals 31 (Football)
bellmedia_rds.AxisVideo

Malgré tout, les Bengals ont signé une victoire assez convaincante de 31-20. Comment ont-ils fait?

 

Le quart-arrière recrue Joe Burrow a d’abord été bien protégé pendant l’ensemble de cette rencontre. La défense des Titans n’est peut-être pas la meilleure pour appliquer de la pression, mais ça demeure une équipe professionnelle comptant notamment Jadeveon Clowney dans ses rangs.

 

Si Burrow a été bien protégé, c’est aussi parce qu’il a su mettre à profit sa mobilité. Voilà une facette de son jeu à laquelle on ne fait pas souvent allusion, mais Burrow est très mobile comme quart. C’est ce qui lui a permis de connaître du succès au niveau universitaire et c’est ce qui lui permettra de faire de même au niveau professionnel. Réaliser des jeux qui ne sont pas nécessairement dessinés ou scriptés, c’est ce que Burrow a fait face aux Titans.

 

Il a notamment été en mesure de faire produire le receveur Tee Higgins, une belle révélation chez les Bengals cette saison. À la fois grand et de gros gabarit, ce joueur recrue est capable de jouer les ballons 50/50 et son émergence profite à Burrow.

 

Finalement, l’attaque des Bengals a su faire preuve d’un bel équilibre, ce qui est primordial pour Burrow, surtout en ce début de carrière. Tout ne doit pas reposer sur ses épaules.

 

De l’autre côté du ballon, les Titans n’ont curieusement pas ciblé beaucoup le receveur A.J. Brown en début de match. Quand ils l’ont fait en deuxième demie, la défense des Bengals l’a neutralisé.

 

L’unité défensive des Bengals a également su limiter les jeux explosifs des Titans, que ce soit une longue course de Derrick Henry ou encore une passe et course destructrice de Brown comme ils en ont l’habitude.

 

Cette défaite face aux Bengals constitue un dur coup pour les Titans, qui aspirent à être l’une des meilleures équipes de l’Association américaine. Ils vont rebondir j’en suis convaincu, mais nul doute que ce revers fait très mal.

 

Tagovailoa : le potentiel est là

 

Les débuts de Tua Tagovailoa aux commandes de l’attaque des Dolphins de Miami n’ont certes pas été convaincants, mais ils ont néanmoins été intéressants dans un gain de 28-17 sur les Rams de Los Angeles.

 

Mettons les choses au clair : aidés par leur défense et les unités spéciales, les Dolphins l’ont emporté en dépit de Tagovailoa. En plein le genre de victoire que l’entraîneur-chef Brian Flores a appris à apprécier au fil de son séjour chez les Patriots de la Nouvelle-Angleterre. Peu importe comment, il faut trouver une façon de gagner. C’est exactement ce que les Dolphins ont fait avec des touchés défensifs et des touchés sur les unités spéciales. De plus, à répétition, l’unité défensive des Dolphins, qui n’a pas froid aux yeux, est parvenue à harceler le quart des Rams Jared Goff.

 

Tagovailoa complète une première passe de touché

Reste que ce fut difficile pour Tagovailoa. Sous pression dès le départ, il a vu Aaron Donald lui soutirer le ballon sur la première séquence offensive de la rencontre. Le ballon a alors été récupéré par les Rams, mais ce fut le seul revirement de Tagovailoa dans ce match.

 

Il y a quand même du bon à noter dans cette première performance. De toute évidence, le cahier de jeux a été réduit et simplifié pour cette entrée en matière. Il y avait plusieurs jeux où Tagovailoa allait à sa première lecture et relayait le ballon rapidement. Les Dolphins n’ont tenté que 22 passes, ce qui était parfait dans les circonstances.

 

Certains receveurs ont échappé des passes, dont Preston Williams à deux reprises. Les Dolphins n’ont pas ouvert le cahier de jeu afin de voir tout ce dont Tagovailoa est capable, mais c’est très bien ainsi. Il faut y aller progressivement avec un jeune.

 

Or, certaines choses crèvent déjà l’écran. Tagovailoa est très rapide. Rapide dans tout ce qu’il fait. Il dégaine rapidement, le ballon sort avec une bonne vélocité, il se déplace rapidement, il prend des décisions rapidement… Tout est « quick ». C’est le mot que j’utiliserais pour lui. Le potentiel est là, ça se voit.

 

Déjà, face aux Rams, il était opposé à une bonne défense. La semaine prochaine, ce sera plus à sa portée face à la défense des Cards.

 

DiNucci trop limité, Wentz trop cowboy

 

C’était difficile à regarder. Le match entre les Cowboys de Dallas et les Eagles de Philadelphie dimanche soir était essentiellement un mauvais duel de quarts-arrière.

 

D’une part, choix de septième tour des Cowboys au dernier repêchage, Ben DiNucci n’aurait jamais dû jouer ce match. S’il fait partie de cette équipe cette saison, c’est avant tout pour imiter chaque semaine à l’entraînement le quart adverse que la défense s’apprête à affronter. Il est là pour apprendre et peut-être un jour avoir sa chance. Dès la semaine 8 de son année recrue, c’était définitivement trop tôt.

 

ContentId(3.1376399):NFL : Cowboys 9 - Eagles 23 (Football)
bellmedia_rds.AxisVideo

Pendant toute la semaine, on a lu et entendu de belles choses au sujet de la confiance de DiNucci alors qu’il se préparait à assurer la relève de Dak Prescott et Andy Dalton, tour à tour tombé au combat. Quand il s’est présenté sur le terrain, on a toutefois vu immédiatement que tout allait trop vite pour lui.

 

DiNucci n’était pas prêt mentalement. Il était nerveux et chaque fois qu’il percevait une menace devant lui, il hésitait et conservait le ballon. C’est un quart limité, il faut le dire.

 

Les Cowboys ont tenté toutes sortes de choses pour le mettre en confiance mais sa mécanique fait défaut. La façon dont il lance, la façon dont il plante ses pieds… tout est bizarre. Je peine à imaginer qu’il obtienne un autre départ si Dalton n’est pas remis de sa commotion cérébrale.

 

Or, aussi limité soit-il, DiNucci n’a pas été placé dans les meilleures dispositions par le personnel d’entraîneurs. Au niveau inférieur, avec l’Université James Madison, DiNucci s’est fait remarquer entre autres pour sa mobilité. Or, pas une fois au cours du match les Cowboys n’ont tenté un jeu d’attiré du quart-arrière. Ils n’ont pas fait de dérobades du quart non plus. Quand tu mises sur un jeune quart mobile, tu dois le faire bouger, le mettre en confiance, le faire courir pour générer une certaine production en situation de premier essai. Au pire, s’il se fait frapper, pas grave, ce n’est pas ton quart de concession.

 

Pour simplifier les choses, tu le fais rouler du côté où il est le plus confortable, vers sa droite. Tu coupes ainsi le terrain en deux, tu limites le nombre de lectures qu’il a à faire et tu réduis la superficie du terrain qu’il a à lire. On nous a vanté ses capacités à courir avec le ballon, mais on ne les a jamais utilisées durant le match.

 

Si la performance de DiNucci n’a rien de vraiment surprenant, celle de son vis-à-vis Carson Wentz suscite beaucoup de questions. Le quart des Eagles est capable du meilleur, comme sa passe de touché à Travis Fulgham, mais aussi du pire, comme sur le sac du quart réalisé en début de match par Donovan Wilson. C’était pathétique.

 

Je ne comprends pas qu’à sa 5e année dans la NFL, Wentz commette encore ce genre d’erreurs. Il conserve le ballon trop longtemps en tentant de jouer les héros. Dur à croire qu’il n’y a pas si longtemps son nom était dans la discussion pour le titre de joueur par excellence de la NFL.

 

C’est correct d’être un peu cowboy et téméraire avec le ballon, mais il y a des limites à ce qu’un entraîneur peut accepter. Les Eagles ont de sérieuses questions à se poser car Wentz redonne constamment le ballon à l’adversaire et prive les siens de victoires.