La grosse histoire cette semaine est sans aucun doute la blessure au quart des Packers de Green Bay, Aaron Rodgers. Même s’il en a été question sur toutes les tribunes depuis que l’incident est survenu, je ne peux m’empêcher dans glisser un mot comme c’est l’événement majeur de la dernière semaine.

Je ne suis pas un partisan d’une seule équipe pour être honnête avec vous. J’aime des joueurs, et sûrement que mon préféré dans la NFL est Aaron Rodgers. Je l’aime, car il est probablement le meilleur passeur à travers la Ligue, il a l’air d’avoir une attitude détendue, il semble être un bon coéquipier et il rend les joueurs autour de lui meilleurs.

C’est normal que, lorsqu’il se blesse, on sente un vent de panique parce qu’il n’y a pas beaucoup de joueurs qui ont un impact sur leur équipe comme celle d’Aaron Rodgers. On nous dit que le système des Packers est complexe, mais il ne le semble jamais avec Rodgers. Ce dernier dégaine plus vite que n’importe qui et a une capacité tout à fait unique d’improviser sur certains jeux. Il rend ses coéquipiers autour de lui meilleurs et on en a une belle preuve cette saison. Les Packers ont vu deux bloqueurs sur la ligne à l’attaque, un porteur de ballon et des receveurs de passes se blesser, mais ils sont toujours parvenus à produire offensivement et à gagner les matchs. C’est grâce à Aaron Rodgers.

Sa perte vient non seulement changer le portrait pour son équipe, mais aussi au sein de la division et de la NFL au complet.

C’est maintenant le temps de Brett Hundley. Ce qu’on a compris de Mike McCarthy et de la philosophie des Packers, c’est qu’ils veulent y aller avec ce dernier et également Joe Callahan. Hundley n’a pas été convaincant en relève à Rodgers contre les Vikings du Minnesota. Il n’a complété que 18 de ses 33 passes pour un taux d’efficacité de 54 %, en plus de lancer une passe de touché contre trois interceptions.

Il faut cependant dire que c’était contre l’une des meilleures unités défensives du circuit et il arrivait en relève alors qu’il n’a pas eu beaucoup de répétitions à l’entraînement. C’est ce qui se produit lorsque ton quart numéro un est Aaron Rodgers.

Il faudra lui donner le temps et voir comment il va réagir, avec une meilleure préparation et contre des défenses qui seront moins dominantes. Les trois prochains adversaires des Packers sont les Saints, les Lions et les Bears. Il y a deux de ces matchs qui sont contre des rivaux de division, mais les unités défensives sont moins solides que celle des Vikings.

Je pense qu’ils vont avoir le temps de modifier un peu le système pour qu’Hundley se sente plus à l’aise, mais je suis quand même curieux de voir qui sera amené pour les postes de quart numéro trois et quatre. Dans cette situation, les Packers n’ont pas le choix d’avoir du renfort à cette position.

Des Giants surpenants

On a eu droit à mon avis au match le plus surprenant depuis le début de la saison, alors que les Giants de New York ont vaincu les Broncos de Denver. Je vais vous avouer que j’avais prédit un blanchissage dans ce match en faveur des Broncos. Je n’avais aucune idée comment les Giants allaient pouvoir inscrire des points dans cette rencontre.

Ils se présentaient à Denver sans leurs quatre meilleurs receveurs, leur centre et notamment Olivier Vernon qui est un joueur défensif partant. Le tout alors qu’ils affrontaient la meilleure défense du circuit.

Ils ont répondu avec une récolte de 148 verges au sol, devant la meilleure unité contre la course avant la rencontre. Les Giants n’ont d’ailleurs jamais été une équipe qui a été capable de courir, il faut le dire. De son côté, Eli Manning a des chiffres ordinaires avec seulement 19 passes tentées. Les Giants ont cependant bien contrôlé le match, et peut-être que les Broncos ont pris ce duel à la légère.

Denver n’a jamais été capable pour sa part d’établir le jeu au sol. Ils ont une moyenne de 2,7 verges par course, ce qui a forcé Trevor Siemian à lancer le ballon. Lorsque celui-ci effectue plus de 40 passes, les Broncos ont une fiche d’une victoire et six revers. Ce n’est pas leur recette pour gagner des parties et les Giants sont parvenus à les sortir de leur plan de match. Les Giants ont en plus été en mesure d’inscrire un touché défensif, gracieuseté de Janoris Jenkins.

Il faut dire aussi que la semaine a été tourmentée avec les nombreuses blessures et le dossier de Dominique Rodgers-Cromartie. Ces événements ont en quelque sorte forcé l’entraîneur-chef Ben McAdoo à céder la sélection des jeux à Mike Sullivan, son coordonnateur offensif. Il faut conclure que c’était la bonne décision, alors que l’attaque n’a jamais autant produit depuis le début de la campagne.

Je leur lève mon chapeau. C’est la performance de l’année jusqu’ici cette saison, alors qu’une équipe sans victoire a été en mesure de l’emporter dans un scénario des plus improbables.

Le réveil des Steelers

Si l’attaque des Giants a connu de bons moments, on peut aussi dire que finalement, les Steelers de Pittsburgh se sont mis en marche. Ce n’est que 19 points, mais c’est dû à leur incapacité d’inscrire des touchés dans la zone payante. Ils ont été un en deux en pareille situation et ils n’ont pas été en mesure de terminer les séquences. Ils ont dominé cette rencontre devant les Chiefs de Kansas City et particulièrement en première demie. Il n’y avait qu’une seule équipe sur le terrain, mais les Steelers n’ont pas été en mesure de clouer le cercueil.Phillip Gaines et Antonio Brown

Les Steelers ont enregistré 37 minutes de temps de possession, 440 verges d’attaque contre 250 pour l’unité offensive des Chiefs. Ils ont dominé au sol et par la voie des airs grâce à de bonnes prestations de Le’Veon Bell et Antonio Brown. C’est ça la formule ! Il faut que tes meilleurs joueurs connaissent de forts matchs pour l’emporter.

On attendait cette explosion offensive depuis le début de la saison du côté de Pittsburgh et on l’a finalement eue une semaine après que Ben Roethlisberger ait lancé cinq interceptions. C’est l’une des équipes qu’on croyait voir en finale d’Association mais, depuis le début de l’année, c’était difficile. Ils sont cependant parvenus à vaincre une équipe sans défaite à leur domicile.

Du côté des Chiefs, il faut dire qu’ils ont perdu contre une bonne équipe, alors que les Steelers ont montré leur vrai visage. Ce n’est pas la fin du monde, même qu’en certaines occasions, je trouve que c’est correct d’encaisser une défaite. Les Chiefs ne traînent plus leur fiche invaincue ce qui va empêcher la pression de trop monter au sein de l’équipe. L’attention sera envoyée ailleurs et avec un dossier de 5-1, ils sont toujours en bonne posture pour remporter leur division.

Brissett va attirer les regards

Je veux également revenir sur la prestation de Jacoby Brissett lors de la défaite des Colts d’Indianapolis lundi, devant les Titans du Tennessee. Il a connu de bons et de moins bons moments, mais je trouve intéressant ce que l’on voit en ce moment du jeune quart.

Il a complété 21 passes en 37 tentatives pour des gains de 212 verges et une passe de touché. Ce ne sont pas tant les résultats qu’il faut regarder, mais ce qu’il est en mesure de faire sur le terrain. Il a complété des passes comme l’aurait fait un quart-arrière partant dans la NFL. Dans cet ordre d’idées, il a affiché une bonne mobilité lorsque la situation l’exigeait. Il dirige son attaque avec un leadership que les équipes recherchent chez leur quart. Depuis qu’il est entré dans la mêlée, que ce soit l’an dernier avec les Patriots ou cette année avec les Colts, on voit un quart qui joue avec confiance, et il va attirer l’attention des autres formations.

Il est sous contrat jusqu’en 2019, mais je suis prêt à parier que si Andrew Luck revient en santé d’ici là, il y a des équipes qui vont tenter de mettre la main sur Brissett. Il y a souvent des organisations qui ont cette attitude un peu désespérée de trouver à tout prix un quart numéro un. Elles sont prêtes à dépenser beaucoup pour un joueur qui pourrait avoir le potentiel, mais on voit avec Brissett qu’il l’a ce potentiel.

Je trouve ça intéressant pour lui et il faudra suivre les développements dans ce dossier.

Son vis-à-vis lundi est d’ailleurs un bon exemple d’un quart numéro. Marcus Mariota a joué sur une seule jambe, alors qu’on voyait qu’il n’était pas à l’aise sur le terrain. Il a cependant terminé le match en force et il a montré qu’il était un quart de premier plan. Même à 75% de ses capacités, Mariota est bien meilleur que des jeunes quarts à travers la Ligue. Il a permis à son équipe de signer une importante victoire dans un duel de division.

Une bonne première impression de Peterson

Je termine avec un petit mot sur le porteur de ballon Adrian Peterson. Je ne me baserai pas sur cette seule performance contre les Buccaneers de Tampa Bay pour évaluer son retour au jeu, mais c’est une première sortie encourageante avec les Cardinals de l’Arizona. On savait que le système allait mieux cadrer avec Peterson en Arizona, mais on ne pensait pas que ce serait aussi dominant.

Peterson a enregistré 134 verges en 26 courses pour une moyenne de 5,2 verges par portée. Il a aussi inscrit deux touchés. On a vu un peu de tout lors de cette rencontre de sa part, alors qu’il a couru hors l’aile, à l’intérieur des bloqueurs, il a brisé des plaqués et il a réalisé de belles feintes. À 32 ans, Peterson n’a plus le même niveau d’explosion qu’à l’époque, alors qu’il ne pouvait plus être rattrapé lorsqu’il dépassait le deuxième niveau, mais c’est la réalité qui le rattrape.

Je ne pense pas qu’il va jouer encore cinq saisons dans la NFL, mais à court terme, il peut offrir une belle solution aux Cards pour dynamiser leur attaque. Ils ont inscrit un total de 38 points et l’unité offensive était du même coup plus équilibrée, alors que le jeu aérien a profité du travail au sol de Peterson.

Il faut faire attention, car ils affrontaient les Buccaneers qui sont une équipe décevante cette saison. Je m’attendais à ce qu’ils prennent leur envol cette année, mais ils sont tombés à plat. Ce n’est aussi qu’un seul match, alors il faudra attendre la suite afin de se donner un meilleur portrait de la situation. Malgré tout, ce match demeure une bonne première impression de Peterson dans l’uniforme des Cardinals.

*Propos recueillis par Maxime Tousignant