Après sept mois à analyser sur tous les bords les équipes de la NFL et leurs mouvements de personnel durant la saison morte, la première semaine a été l'occasion de voir si les changements ont déjà rapporté les effets escomptés. Mais peu importe les résultats du premier match, on sait déjà que des équipes vont se replacer et que d'autres vont tomber. Je pense notamment aux Patriots de la Nouvelle-Angleterre qui devraient se replacer même s'ils ont été dominés par les Chiefs.

1 - L'arbitrage déficient

On entend souvent les amateurs se plaindre du travail des officiels dans la LCF ou dans les rangs inférieurs, mais je peux vous dire que c'est la même chose dans la NFL et la première semaine nous a donné quelques exemples.

À plusieurs occasions, on a été témoins de jeux où des pénalités auraient dû être imposées, mais qui ont été ratés et qui ont changé l'issue de match. Je pense notamment au match entre Denver et San Diego quand Adrian Phillips a intercepté une passe de Trevor Siemian destinée à Bennie Fowler au quatrième quart. Cette interception a donné le momentum aux Chargers qui sont revenus dans la rencontre. Pourtant sur le jeu, il y avait clairement une obstruction contre le receveur de passes et aucune pénalité n'a été imposée.

Dans le match entre les Packers et les Seahawks, Cliff Avril a été pénalisé pour un bloc contre Aaron Rodgers sur une interception. À mon sens, il n'y avait pas de pénalité sur la séquence pour un bloc dans le dos. Cette mauvaise décision a annulé un touché. On a aussi expulsé Jeremy Lane pour un coup de poing qu'on n'arrive toujours pas à voir sur les bandes vidéos. Perdre un des deux demis de coin face à Rodgers, c'est clair que ça vallait avoir une incidence sur la partie.

Je comprends que l'arbitrage est difficile. C'est sans doute le sport le plus difficile à arbitrer parce qu'il y a des joueurs partout et une multitude de règlements. On peut critiquer tant que l'on veut, mais je crois que ça va toujours faire partie du sport à moins qu'on révise toutes les décisions, ce qui risquerait de briser le rythme du match. C'est pour cette raison que je crois que ça va toujours faire partie du sport.

2 - Les joueurs tombent

Le nombre de blessures enregistrées lors de la première semaine dans la NFL va relancer le débat sur la longueur des camps. Les joueurs se disent surtaxés avec quatre matchs préparatoires et plusieurs semaines de préparation.

À eux seuls, les Texans de Houston ont perdu cinq joueurs pour des commotions cérébrales face à Jacksonville, qui de son côté a perdu les services d'Allen Robinson. Ce dernier, premier receveur de passes de l'équipe, s'est déchiré un ligament croisé antérieur.

Les Cards de l'Arizona ont perdu les services de David Johnson qui s'est fait mal à un poignet, lui qui est la pierre angulaire de son club en attaque. Il sera tenu à l'écart pour quelques mois.

La réalité frappe rapidement les équipes. On se rend compte que peu importe la semaine de la saison, le football demeure un sport physique. C'est une réalité avec laquelle les joueurs doivent composer et ça relance le débat sur les longs camps et sur les contrats garantis. Certains des joueurs blessés viennent peut-être d'hypothéquer des millions de dollars en raison des récents évènements. C'est le cas de Robinson, qui est dans une année contractuelle.

Devant l'hécatombe, je pense que les contrats garantis et les camps vont pimenter les prochaines négociations de la convention collective.

3 - Le destin d'Adrian Peterson

Adrian Peterson n'a participé qu'à neuf jeux avec sa nouvelle équipe des Saints de La Nouvelle-Orléans et il a porté le ballon six fois pour des gains de 18 verges. Son équipe a perdu devant les Vikings, mais il ne faut pas que le pointer du doigt parce que ses coéquipiers en ont arraché aussi dans l'ensemble.

Après seulement un match, on spécule déjà sur les chances de réussite de cette expérience. Mark Ingram est le porteur de ballon numéro un des Saints et il y a la très polyvalente recrue Alvin Kamara à qui on semble donner plus de travail que ce qu'on anticipait. Ingram et Kamara sont nettement meilleurs que Peterson dans le jeu aérien.

Dès le premier match, on a déjà vu qu'il y avait des tensions entre Peterson et son entraineur Sean Payton. Peut-être que les Saints vont tâter le marché pour Peterson. Les Giants de New York pourraient être intéressés et pourraient utiliser un porteur de ballon de trois essais.

4 - Les Redskins pourraient s'ennuyer de l'expertise de McVay

Sean McVay a quitté son poste de coordonnateur offensif des Redskins de Washington pour devenir l'entraineur des Rams de Los Angeles. On dirait que son départ manque déjà à son ancien club, car on a vu les Redskins connaitre beaucoup de difficulté lors du premier match. Le quart Kirk Cousins notamment a été dérangé face aux Eagles et les Redskins ne misent plus sur DeSean Jackson. Ça fait mal.

La réalité est que l'attaque des Redskins a été anémique. Pourtant cette formation avait une offensive dynamique auparavant contrairement aux Rams qui eux étaient anémiques l'an dernier, mais qui ont réussi à marquer 46 points sous les ordres de leur nouvel entraineur McVay pour amorcer la saison.

Le jeune quart des Rams Jared Goff avait l'air perdu l'an dernier et il montrait un dossier de 0-7. Il vient de remporter sa première victoire en carrière en connaissant le meilleur match de sa carrière.

5 - Pas de controverse de quart à Houston

On s'attendait à ce que Deshaun Watson soit utilisé comme quart, mais les échos du camp des Texans laissaient entendre que Tom Savage était le quart numéro un. On avait donc hâte de le voir à l'oeuvre, mais il a été atroce contre les Jaguars de Jacksonville.

Savage a finalement été retiré du match au profit de Watson, ancien récipiendaire du trophée Heisman, et on a senti que l'attaque était plus dynamique avec lui comme quart. Avec Watson, les Texans peuvent au moins compter sur un quart mobile qui peut se déplacer et acheter du temps.

Si sa cheville tient le coup, Watson pourrait être le partant des Texans lors de la deuxième semaine jeudi contre les Bengals de Cincinnati.

*propos recueillis par Robert Latendresse