Seule équipe encore invaincue dans la NFL, les Chiefs de Kansas City (4-0) savent gagner. Et de toutes les façons en plus.

Après s’être d’abord montrés très explosifs face aux Patriots de la Nouvelle-Angleterre lors de la semaine no 1, les hommes d’Andy Reid ont successivement brillé en défense contre les Eagles et dominé les faibles Chargers, avant d’arracher une victoire en toute fin de match aux redoutables Redskins de Washington, lundi dernier.

Unités spéciales, attaque, défense... Le principal atout des Chiefs réside dans l’équilibre des forces au sein de la formation. Cette équipe joue de l’excellent football complémentaire.

Sans avoir de receveurs de premier plan, les Chiefs disposent par exemple de suffisamment d’éléments en attaque pour se montrer explosifs et connaître du succès. On n’a qu’à penser au porteur de ballon Kareem Hunt, une des révélations de l’année dans la NFL, ainsi que le receveur Tyreek Hill et l’ailier espacé Travis Kelce.

Et on peut dire ce qu’on veut d’Alex Smith, s’il y a une chose que le quart-arrière des Chiefs sait faire, c’est bien de gagner. Il ne sera sans doute jamais admis au Temple de la renommée et n’appartient pas à la même catégorie que les Tom Brady et Aaron Rodgers, mais il gagne. Sa fiche de 83-56-1 en 140 départs en carrière en est la preuve.

Je ne peux par ailleurs qu'éprouver de la sympathie pour mon compatriote Laurent Duvernay-Tardif, qui n’a pu compléter la rencontre de lundi en raison d’une blessure au genou gauche.

Pour l’instant, la gravité de sa blessure n’a pas été dévoilée. Alors qu’Andy Reid indiquait mercredi qu’il souffrait d’une entorse et que son état sera évalué sur une base quotidienne, les premiers échos émanant du vestiaire au terme de la rencontre laissaient croire que le garde québécois avait subi une entorse du ligament collatéral interne. Une blessure qui pourrait nécessiter quatre à six semaines de réadaptation.

Peu importe le diagnostic final, c’est bien dommage pour Laurent, qui connaissait jusqu’à maintenant une saison digne d’une invitation au Pro Bowl. S’il devait rater quelques semaines d’activités, il sera sans doute déçu, mais quand on évolue au sein d’une équipe comme les Chiefs qui aspire au Super Bowl, vaut mieux se blesser maintenant et revenir en force pour la fin de la saison et les éliminatoires que de tomber au combat dans le dernier droit et rater la course aux grands honneurs.

Derek CarrEncore sans Carr

Pour la deuxième fois en moins d’un an, les Raiders d’Oakland devront se débrouiller sans leur quart-arrière Derek Carr, victime d’une fracture au dos qui le tiendra à l’écart pour une durée de deux à six semaines.

Si la perte de Carr en fin de saison l’an dernier avait pour ainsi dire anéanti leurs espoirs d’une percée en éliminatoires, cette fois, le scénario s’annonce bien moins désastreux.

Avec Connor Cook aux commandes de l’attaque, les Raiders s’étaient inclinés sans surprise dès le premier tour devant les Texans de Houston l'hiver dernier. Les Raiders ont depuis corrigé cette lacune et embauché un quart no 2 plus solide en E.J. Manuel.

Avec 17 départs en carrière à son dossier, Manuel a semblé en maîtrise de la situation lorsqu’il s’est amené en relève à Carr dimanche face aux Broncos de Denver, complétant ses huit premières passes et 11 de ses 17 tentatives au total pour des avancées de 106 verges.

S’amener en renfort au cours d’une rencontre est bien sûr bien différent que de l’amorcer au poste de partant, mais tout de même, Manuel offre aux Raiders une soupape de sécurité bien plus fiable que celle que leur proposait Cook.

Les Raiders disputeront leurs trois prochaines rencontres sur leur terrain, face aux Ravens, aux Chargers et aux Chiefs. S’ils terminent cette séquence avec deux victoires et un revers, ce qui est tout à fait possible compte tenu du fait qu’ils n’ont pas que Carr comme ressource en attaque, ils pourront dire mission accomplie.

Josh McCown et Robby AndersonPas si désastreux que ça, les Jets

Une saison sans victoire. Voilà ce que bon nombre d’observateurs prédisaient aux pauvres Jets de New York avant le début de la campagne.

Or, les voilà avec un dossier de ,500 (2-2). Qui l’eut cru...

En se départissant de bon nombre de joueurs, notamment le plaqueur Sheldon Richardson au terme du calendrier préparatoire, les Jets semblaient avant tout déterminés à faire le plein d’espoirs pour les années à venir. Un peu à l’image des Bills de Buffalo, on a fait le ménage pour se soumettre à une cure de rajeunissement.

Et à l’instar des Bills (3-1), les Jets ne s’en tirent pas si mal. Après des revers contre les Bills et les Raiders, ils ont signé deux victoires aux dépens des Dolphins de Miami et des Jaguars de Jacksonville, deux équipes potables, résumons ça ainsi.

Pour l’instant, les Jets remportent donc la bataille de New York qui les oppose aux Giants (0-4), qui sont toujours à la recherche de leur premier gain. Les Jets se tirent d’affaire avec un jeu au sol solide et une attaque aérienne qui fait défaut, alors qu’en défense, c’est l’inverse. On n’est pas très bon contre la course, mais ont excelle face à la passe.

Bref, les Jets surprennent. Autant en parler tout de suite avant que ça se gâche...

Matt Patricia et Bill BelichickDes Pats méconnaissables

Les Patriots de la Nouvelle-Angleterre surprennent eux aussi, mais pas pour les bonnes raisons.

C’est simple, la défense connaît des ratés, elle qui alloue en moyenne 456 verges par match à l’adversaire, soit 60 verges de plus que n’importe quelle autre équipe de la NFL. Les Pats se classent aussi avant-derniers (31e) dans la NFL pour les points accordés en moyenne par match. Bref, rien ne va pour l’unité défensive de Bill Belichick et de son coordonnateur Matt Patricia.

On savait d’entrée de jeu cette saison que la défense des Patriots constituait le point faible de l’équipe, notamment en raison du front défensif. Les problèmes de l’unité de sont toutefois pas qu’attribuables à ce front défensif. Il est bien évident qu’il ne presse pas suffisamment les quarts adverses et qu’il ne freine pas le jeu au sol comme il le devrait, mais la réalité c’est que le problème se situe actuellement dans la tertiaire. La confusion y règne.

Lors du dernier match contre les Panthers de la Caroline, perdu 33-30, plusieurs joueurs adverses ont été laissés sans couverture, notamment Fozzy Whittaker qui était fin seul sur son touché. Le genre de faux pas auquel ne nous pas habitués les Pats. Le système semble leur échapper et ça donne le résultat qu’on voit actuellement.

Tom Brady étant Tom Brady et Bill Belichick étant Bill Belichick, il y a cependant espoir de voir cette équipe se ressaisir. Reste que les doutes subsistent en défense et sont matière à inquiétude.

Mitchell TrubiskyTrubisky dans la mêlée

C’est fait, l’ère Mitchell Trubisky s’amorce cette semaine à Chicago. Les Bears ont retiré le ballon au vétéran Mike Glennon pour le refiler au quart-arrière recrue.

Il serait toutefois malhonnête d’affirmer que Glennon est à l’origine de tous les problèmes offensifs des Bears. Cette équipe ne peut pas compter sur un receveur no 1 à l’heure actuelle. Cameron Meredith et Kevin White étant blessés, c’est maintenant Joshua Bellamy et Deonte Thompson, qui sont au mieux des receveurs no 4 et 5, qui doivent les remplacer.

Glennon n’a donc définitivement pas été aidé par ses receveurs, qui ont d’ailleurs échappé plusieurs passes. Mais en définitive, Glennon a couru à sa perte en ne remportant pas plusieurs rencontres et en commettant sept revirements à lui seul depuis le début de la campagne. Les Bears ne peuvent se le permettre, eux qui ne sont pas bâtis pour survivre à plusieurs pertes de possession et revenir de l’arrière.

C’était écrit dans le ciel que Trubisky allait hériter de ces responsabilités avant longtemps, le temps que Glennon lui offre l’encadrement nécessaire. Le scénario idéal à la Brett Favre-Aaron Rodgers dont toutes les équipes rêvent, les Bears n’ont pas été en mesure de le reproduire.

Alors que Trubisky s’amène dans la mêlée, plusieurs interrogations demeurent. Avec seulement 13 départs à son actif dans les rangs universitaires, est-il prêt à assumer un poste de quart no 1 dans la NFL même s’il a bien paru durant le calendrier préparatoire?

Comme mon collègue Didier Orméjuste le signalait récemment, il est également à se demander si l’entraîneur-chef John Fox n’a pas opté pour ce changement afin de s’acheter un peu de temps alors qu’on le dit sur un siège éjectable.

En cas d’insuccès, il pourrait en effet brandir l’excuse du quart-arrière recrue en plein développement.

*Propos recueillis par Mikaël Filion