Le quart Mitchell Trubisky a eu droit au premier départ de sa carrière lundi quand son équipe, les Bears de Chicago, s'est inclinée au compte de 20-17 devant les Vikings du Minnesota.

On savait que ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne prenne la place à Mike Glennon compte tenu des statistiques du quart et de la fiche de  1-3 des Bears.

Malheureusement, les débuts de Trubisky se sont faits dans une cause perdante. Il n'a pas présenté des statistiques incroyables avec 12 passes complétées en 25 tentatives pour 128 verges, mais il a tout de même démontré des choses encourageantes.  Comme lors des matchs préparatoires, il a prouvé qu'il était talentueux et qu'il possède les outils pour réussir. C'est pour cette raison qu'il a été repêché au deuxième rang malgré le fait qu'il n'avait effectué que 13 départs dans les rangs universitaires.

Trubisky possède un gabarit intéressant avec un bras puissant. Il arrive à bien lancer quand il est en mouvement. Je pense qu'il va aller en s'améliorant. Il est toutefois handicapé par le fait que les Bears n'ont pas de très bons receveurs de passes. Je souhaite que l'on soit patient avec lui pour lui permettre de se développer. Malgré la défaite et ses statistiques, ça demeure une performance encourageante.

Adrian Peterson passe aux Cardinals

Le départ d'Adrian Peterson des Saints de La Nouvelle-Orléans n'est pas une surprise. De nombreux observateurs trouvaient que c'était une mise sous contrat curieuse des Saints en raison du système de jeu préconisé par l'équipe et du personnel en place, car Mark Ingram et Alvin Kamara étaient déjà là.

On a mis Peterson sous contrat chez les Saints, qui aiment le jeu aérien et qui aiment voir les porteurs de ballon quitter le champ arrière pour capter le ballon en plus de courir à l'extérieur du périmètre. Bref, ce n'était pas une équipe qui était faite sur mesure pour Peterson. On a d'ailleurs vu que les choses ne fonctionnaient pas et on a trouvé une équipe prête à l'accueillir avec son salaire.

Les Cards cadrent bien pour Peterson à la suite de la perte de David Johnson. Il n'y avait donc plus de porteur numéro un. Il y a bien Chris Johnson, mais il se fait vieillissant tout comme Peterson.

L'Arizona mise sur beaucoup de vétérans. Il y a le quart Carson Palmer ainsi que Larry Fitzgerald, mais malgré tout, je pense que le style des Cards lui va mieux. Cette équipe court en direction nord-sud en puissance entre les bloqueurs. On ne verra plus jamais le Peterson des bonnes années, mais je crois qu'il est mieux avec sa nouvelle équipe et qu'il aura plus de succès. Ce sera le début de la fin pour lui devant une ligne à l'attaque qui n'est pas très solide.

Le meilleur quart de la NFL

A mes yeux, la vedette des Packers de Green Bay Aaron Rodgers est le meilleur quart de la NFL. Tom Brady demeure toutefois le plus grand de tous les temps pour l'ensemble de son oeuvre.

Rodgers est extrêmement mobile. On le voit très bien avec son jeu de pieds et il maîtrise l'art d'étirer les jeux. De plus, il dégaine rapidement et possède une grande vision du jeu. On voit aussi comment il contrôle les unités défensives adverses. Depuis 2008, il a obtenu 12 touchés sur des jeux dits gratuits obtenus après avoir forcé des situations de hors-jeu ou encore d'avoir mis le ballon en jeu assez rapidement que l'ennemi s'est fait prendre avec trop de joueurs sur le terrain.

Il est au sommet de son art et on l'a vu jouer le même tour que l'an passé face aux Cowboys de Dallas en fin de partie en orchestrant une remontée victorieuse. C'était sublime.

Si j'avais à choisir un quart pour y jouer ma saison, c'est sur Aaron Rodgers que je miserais. Je n'aurais aucune hésitation.

Une saison s'écroule le temps d'un match

La saison des Giants de New York est tombée en ruines en fin de semaine lors d'un seul match. L'équipe traversait déjà une période difficile avec un dossier de 0-4 et voilà qu'elle perd trois receveurs de passes, peut-être quatre, et ce, pour longtemps.

Odell Beckham fils, Brandon Marshall, le spécialiste des retours de botté Dwayne Harris ainsi que Sterling Shepard ont été blessés lors du dernier match.

Alors que les Giants n'ont aucun jeu au sol et une ligne à l'attaque qui a du mal à protéger Eli Manning, voilà que le club devra se rabattre sur des receveurs de passes de cinquième ou sixième plan. Je ne vois pas comment les Giants peuvent espérer connaître du succès. Le reste de la saison sera pénible et on est en droit de se demander si l'équipe arrivera à gagner une seule partie.

Les prochains adversaires des Giants leur sont supérieurs. À moins qu'ils arrivent à battre les 49ers de San Francisco, mais pour les autres, oubliez ça. Le prochain match des Giants aura lieu à Denver et je prévois une victoire par blanchissage des Broncos.

Déformer le message

Encore une fois cette semaine, la politique s'est invitée dans la sphère sportive. Mardi, le président des États-Unis Donald Trump a déclaré qu'on devrait réviser le cadre fiscal de la NFL si les joueurs continuaient de manifester en posant un genou au sol durant l'hymne national. Il poursuit ses attaques contre la NFL et je ne sais pas trop pour quelle raison il le fait.

Des joueurs ont décidé d'y aller d'une protestation politique et Trump a décidé de s'en prendre à eux. Il y a peut-être une vendetta personnelle contre certains propriétaires ? Je ne sais pas c'est quoi, mais il est clairement en guerre contre la NFL.

En fin de semaine, Mike Pence s'est pointé au match entre les 49ers de San Francisco et les Colts à Indianapolis. Il s'est présenté au stade en sachant pertinemment bien que depuis le début des protestations, les 49ers étaient l'équipe qui a le plus de joueurs qui posent le genou au sol. Pence savait très bien ce qui arriverait et dès la fin de l'hymne, il a quitté l'enceinte du stade en guise de protestation et en émettant un tweet à l'image de son boss en déclarant qu'il ne resterait pas à un endroit où les joueurs ne respectaient pas le drapeau américain.

Le propriétaire des Cowboys Jerry Jones a même déclaré que les joueurs qui ne respectaient pas le drapeau ne joueraient pas. C'est de l'hypocrisie de la part d'un propriétaire qui a mis sous contrat des batteurs de femmes, des vendeurs de drogue, des gens qui ont fait des menaces de mort et des joueurs qui ont échoué des tests antidopages notamment.  C'est de l'hypocrisie d'un ridicule sans bon sens.

Ce qui me rend le plus triste dans toute cette affaire, c'est qu'on a complètement galvaudé le message qui visait à dénoncer les inégalités sociales. Le mouvement de protestation n'a rien à voir avec un manque de respect envers le drapeau, les vétérans, l'armée ou encore les soldats en fonction. Malheureusement, le message est perdu.

Les joueurs devront trouver une autre façon de protester, car il faut bien admettre que Trump à trouver un clou sur lequel il aime bien taper même si ça n'a aucun sens. Trump a changé le sens du message, comme s'il mettait des mots dans la bouche des joueurs, qui doivent trouver une nouvelle façon de montrer leur désaccord. Ce n'est pas un manque de respect des joueurs dont plusieurs ont des membres de leurs familles au sein de l'armée américaine ou viennent de milieux pauvres. Le résident de la Maison-Blanche a décidé de diviser le peuple. La situation est ridicule.

*propos recueillis par Robert Latendresse