Chaque semaine, notre chroniqueur Matthieu Proulx relate cinq histoires qui ont marqué la dernière semaine d’activités dans la Ligue nationale de football.

Les Patriots en route vers le Super Bowl

Les Patriots de la Nouvelle-Angleterre sont une équipe dans une classe à part. Ils montrent un dossier de 7-1 et leur seule défaite a été subie aux mains des Bills de Buffalo. Les Pats se sont d'ailleurs chargés de rendre la monnaie de leur pièce aux Bills en les battant 41-25 durant la dernière fin de semaine.

J'ai bien du mal à croire que cette équipe ne pourrait pas atteindre le Super Bowl. Je ne vois aucune formation de la même section battre les Pats, ni dans le Sud de l'Américaine. Dans le Nord, les Steelers de Pittsburgh pourraient les menacer, mais la santé du quart Ben Roethlisberger est préoccupante. L'unité défensive inquiète aussi face à un quart comme Tom Brady, qui joue à un autre niveau.

La véritable menace viendra peut-être de l'Ouest, mais pour l'instant avec Brady, je pense que les Pats peuvent déjà faire leurs préparatifs pour la finale d'association.

Les Pats cèdent Jamie Collins

Les Patriots ont tellement confiance en leurs moyens qu'ils ont échangé le secondeur Jamie Collins aux Browns de Cleveland avant la date limite des transactions dans la NFL. 

L'équipe n'a pas craint de se départir du meilleur joueur de la défense, qui allait devenir joueur autonome à la fin de la saison et qui allait réclamer un salaire comparable à celui de Von Miller, ce qui est un peu exagéré selon moi.

Les Patriots ont décidé d'emprunter la même recette déjà utilisée en échangeant un joueur qui se croit plus gros que le club ou dont le salaire ne cadre pas avec le budget de la formation. On le laisse partir même s'il est un gros morceau dans la formation.

L'équipe a obtenu un choix au repêchage qui s'ajoute à d'autres. Année après année, on accumule les choix et on développe les jeunes joueurs. Cette méthode éprouvée fonctionne.

Même dans une année où une conquête du Super Bowl est possible, les Patriots sont assez confiants en leurs moyens pour se départir d'un membre aussi important.

Des coéquipiers ont été choqués par l'échange. Ils étaient déçus de voir un ami partir, mais plusieurs ont convenu que Collins était un joueur qui improvisait un peu trop et qui ne cadrait pas dans le système. Puis, de toute évidence, Collins et les Pats ne se seraient pas entendus sur les termes d'un nouveau contrat, ce qui fait que le club l'aurait perdu pour rien sur le marché de l'autonomie dans quelques mois.

La découverte de Jamison Crowder

Jamison Crowder des Redskins de Washington m'impressionne. On apprend à connaître le receveur de passes de 5'8" et 183 livres qui vient de l'Université Duke. Il en est à sa deuxième année avec les Redskins.

ContentId(3.1204606):NFL: Redskins 27 - Bengals 27
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On dirait que la tendance de voir des joueurs plus petits avoir du succès dans la NFL se poursuit. Auparavant, ils étaient peu nombreux. Il y avait notamment Darren Sproles, mais on n'en voyait pas beaucoup. Le fait que les joueurs de ligne défensive sont limités au niveau des contacts avec les joueurs offensifs explique peut-être l'augmentation de joueurs de plus petits gabarits. Ça permet aux athlètes de petites statures et dynamiques de créer la séparation et d'être mis en valeur. 

Crowder a connu deux matchs de suite avec au moins 100 verges en gains et quatre parties de suite avec une passe captée d'au moins 20 verges. Il a aussi quatre touchés à son palmarès.

L'incohérence de la NFL

Le quart des Chiefs de Kansas City Alex Smith a été contraint de quitter le match contre les Colts deux fois en raison de coups à la tête. On pourrait discourir en long et en large sur les commotions cérébrales, mais tout a été dit. J'ai toutefois du mal à croire, encore aujourd'hui dans la NFL, qu'on permette à un joueur de sortir et revenir dans la rencontre.

C'est inexplicable étant donné ce que nous savons sur le sujet, étant donné la sensibilisation des dernières années et l'éducation qui est largement disponible sur la matière.

On l'a vu quitter la rencontre, et le lendemain, on nous a dit que Smith n'avait pas subi de commotion. Quand il s'est relevé, il était de toute évidence sonné. On voyait le quart arrière tituber et étourdi en se relevant. J'ai du mal à imaginer que dans la NFL, on ramène un gars sur le terrain parce qu'il a réussi à répondre à des questions de base dans le vestiaire alors que quelques minutes auparavant, ce même athlète n'était pas en contrôle de son corps. La littérature scientifique nous enseigne qu'une personne peut régresser plus tard même si elle semble avoir retrouvé ses esprits. Je trouve dommage qu'on expose encore des gars de la sorte dans la NFL.

Andre Johnson prend sa retraite

Le receveur vedette Andre Johnson a annoncé qu'il accrochait ses crampons en début de semaine. Il est un très grand athlète et ses statistiques parlent d'elles-mêmes. Il a connu au moins sept saisons de 1000 verges, a participé à sept matchs du Pro Bowl, a amassé 14 185 verges en gain, a marqué 70 touchés et capté 1 062 passes.

Les statistiques placent Johnson dans le top-10 des différentes catégories dans l'histoire de la NFL. Pour mieux exposer la grandeur de ses exploits, on peut dire qu'il a réussi à atteindre de tels chiffres avec des quarts de second plan comme David Carr, Tony Banks, Dave Ragone, Sage Rosenfels, Matt Leinart et T.J. Yates notamment. Il a eu plus de succès avec Matt Schaub, qui est aussi un quart de deuxième ordre.

Les statistiques de Johnson sont un témoignage au talent et au professionnalisme de l'athlète. Il est normal d'entendre un concert d'éloges lorsqu’un joueur annonce sa retraite, mais dans son cas, on comprend qu'il était un vrai professionnel qui se présentait tous les matchs. Il fait partie de la génération de joueurs de cette taille (6'3" et 220 livres) à devenir des receveurs de passe. De nos jours, il n'est pas anormal de voir des receveurs de ce gabarit, mais Johnson a été un des premiers à lancer la norme. Il avait la vitesse et un changement de direction dignes d'un joueur de 5'8". C'est pour cette raison qu'il était unique à sa sortie de l'Université de Miami. Il a été un précurseur à son poste.

*Propos recueillis par Robert Latendresse