Chaque semaine, notre chroniqueur Matthieu Proulx relate cinq histoires qui ont marqué la dernière semaine d’activités dans la Ligue nationale de football.

Une fin prévisible pour les Raiders

Le week-end a démontré toute l'importance du quart Derek Carr pour les Raiders d'Oakland. En son absence, les Raiders n'ont pas été l'ombre d'eux-mêmes contre les Texans de Houston.

À la suite de la blessure de Carr, les Raiders ont perdu les deux parties suivantes par un total cumulatif de 52-20. Ça démontre toute l'importance de ce joueur pour cette formation.

Carr doit signer un nouveau contrat durant la saison morte et les derniers événements auront un effet de levier en sa faveur quand viendra le temps de discuter avec la direction.

Dès que Carr s'est blessé, on a senti la baloune se dégonfler et ça paraissait face aux Colts et lors des deux matchs suivants. On voyait bien qu'il était le catalyseur de cette formation. Avec Carr, les Raiders forment une équipe correcte défensivement, mais qui produisait en attaque grâce à leur quart-arrière. La saison s'est terminée au moment où Carr est tombé au combat.

C'était une fin prévisible pour les Raiders et pour Carr, ce sera à recommencer l'an prochain.

Manquer le bateau

Les jeunes joueurs de la NFL sont tous des travailleurs autonomes et aussi des marques de commerce. Pour plusieurs joueurs, on fait plus de l'argent à l'extérieur du terrain que sur la pelouse. Ils profitent des différentes plateformes offertes pour mousser et augmenter la valeur de leur marque de commerce. Je ne les blâme pas, mais ils ne doivent pas oublier qu'ils sont avant tout l'employé d'une compagnie. Or certains joueurs cherchent à faire passer leur marque de commerce avant la valeur de l'entreprise, et ils perdent de vue ce qui a fait d'eux, un produit de luxe. Odell Beckham des Giants de New York est un exemple parmi tant d'autres.

Steve Smith disait récemment dans une entrevue que l'on comprend qu'un joueur puisse faire la fête, profiter de sa notoriété ou de son compte en banque bien garni, mais que les perceptions sont très importantes et qu'à partir du moment où l'athlète semble accorder plus d'importance à sa marque de commerce sur les réseaux sociaux qu'à sa préparation du prochain match, ça risque de venir le hanter. Dans ce sens, je crois que Odell Beckham devra faire face à beaucoup de critiques après un mauvais match. Sa balade en bateau n'a pas fini de faire jaser.

Pour conclure sur ce sujet, je vais citer mon collègue Pierre Vercheval qui a déclaré ceci lors de l'émission Blitz cette semaine. « Est-ce qu'on aurait vu les receveurs des Patriots sur un bateau à Miami après le dernier match de la saison. » Poser la question, c'est y répondre.

La formule gagnante est de retour

Je ne suis pas prêt à prédire une place au Superbowl aux Seahawks de Seattle, mais on constate que la formule qui a permis à cette équipe de connaître du succès est de retour. C'est-à-dire une bonne unité défensive qui limite les longs jeux et qui attaque les quarts adverses ainsi qu'une attaque basée sur le jeu au sol avec le quart Russell Wilson. C'était la formule à succès des années passées.

En éliminatoires, Wilson ne fait rien d'incroyable, mais il est efficace. Il est devenu le coeur et l'âme de cette équipe, qui doit avoir du succès au sol pour gagner. Ce sera la clé contre les Falcons d'Atlanta et pour le reste des éliminatoires.

La gestion des commotions cérébrales

On voit bien que le protocole mis en place pour gérer les commotions cérébrales n'est pas efficace. On a pu le voir lors de la séquence impliquant Matt Moore des Dolphins de Miami contre les Steelers de Pittsburgh.

Je ne suis pas le seul à soulever cette histoire et ce n'est pas la dernière fois que je vais décrier la situation si rien ne change dans la NFL. J'étais sidéré de ce que j'ai vu durant cette rencontre.

Je ne peux pas croire qu'un joueur se fasse détruire de la sorte sur un terrain de football et qu'il revienne qu'un jeu plus tard. On nous avait dit que le protocole prenant de huit à douze minutes à mettre en place. Dans ce cas, ç'a duré trois minutes avant que Moore reprenne sa place. On a beau mettre en place un protocole avec des observateurs indépendants ou investir des centaines de millions dans la recherche, si on n'arrive pas à faire le travail pendant un match, c'est le signe que rien n'a été accompli.

Si les joueurs, entraîneurs et médecins ne sont pas assez sensibles à la situation pour permettre ce qui s'est passé, on a encore beaucoup de travail à faire. J'ai du mal à comprendre que ce soit un joueur qui plaide sa cause auprès de son entraîneur pour reprendre sa place. La décision finale devrait appartenir à une tierce partie indépendante. On dirait que nous sommes encore à la vieille époque où tout était laissé entre les mains des joueurs.

Je salue toutes les initiatives mises de l'avant pour la protection des joueurs, mais ultimement, ça ne donne rien et c'est de la poudre aux yeux de la NFL.

Des matchs à sens unique

Le premier week-end des éliminatoires dans la NFL n'a malheureusement pas donné un spectacle très excitant aux amateurs. On a assisté à quatre parties à sens unique. On a assisté au plus grand écart moyen dans un premier tour éliminatoire depuis 1981 avec un écart de 19 points. C'est un peu décevant, mis à part deux ou trois quarts durant le match entre Green Bay et les Giants de New York. Autrement, on voyait bien qu'une équipe était nettement supérieure à l'autre.

On souhaite que le deuxième week-end soit supérieur. Je crois que nous aurons au moins trois excellentes parties sur quatre. Seule la rencontre entre les Patriots de la Nouvelle-Angleterre et les Texans de Houston laisse planer moins de doute sur l'issue. On imagine mal comment les Texans pourraient l'emporter.

La qualité du spectacle du premier week-end donne des arguments à ceux qui s'opposent à l'ajout de clubs en éliminatoires.

*propos recueillis par Robert Latendresse