Chaque semaine, notre chroniqueur Matthieu Proulx relate cinq histoires qui ont marqué la dernière semaine d’activités dans la NFL.

Roethlisberger reviendra la saison prochaine

Une mini-commotion a traversé la NFL mardi lorsqu'on a eu vent que Ben Roethlisberger songe à se retirer du football professionnel. Cette révélation en a pris plus d'un par surprise.

Chacun joueur vit une situation bien particulière à lui, mais je dois dire que je comprends sa réflexion pour être passé par un processus similaire. C'est monnaie courante de commencer à parler de retraite quelques années avant de mettre le tout à exécution.

Le contexte y est aussi pour quelque chose. L'humiliation qu'il a connue à Foxborough dans la défaite subie face aux Patriots de la Nouvelle-Angleterre – une énième en carrière face au duo Bill Belichick/Tom Brady – a certainement porté un dur coup à son moral.

Des remises en question surviennent souvent dans ce genre de circonstances. Soudainement, on a moins envie de poursuivre. Mais je crois sincèrement que ce n'est que le début d'une réflexion qui n'aboutira pas avant quelques saisons encore.

Il est encore un excellent quart-arrière et en prenant du recul, je suis persuadé qu'il s'apercevra du potentiel de son équipe à court terme.

J'avouerai cependant que le nombre de coups qu'il a encaissés depuis une douzaine de saisons a de quoi ralentir les ardeurs même du plus féroce des compétiteurs. Après tout, Big Ben est de loin le quart ayant subi le plus de sacs depuis 2004, avec un total de 505. C'est 123 de plus que le quart le plus près de lui.

Si on combine cela aux nombreuses blessures dont il a été victime au fil des ans, il a raison de remettre certaines choses en question.

Mais au final, je maintiens qu'on ne verra pas Roethlisberger accrocher ses crampons en 2017.

Rodgers ne peut tout faire seul

On a vu les Packers de Green Bay se faire battre assez aisément par les Falcons d'Atlanta en finale d'association dimanche.

À mon avis, ce match nous a fait la preuve que les Packers étaient l'équipe d'un seul joueur.

Cette formation a été vivement critiquée lorsqu'elle affichait un dossier de 4-6 à un certain moment. On reprochait aux Packers d'avoir mal repêché, mal développé ses jeunes joueurs et d'avoir mal évalué les capacités des membres de la tertiaire.

Sauf qu'Aaron Rodgers a transporté son club à compter de ce moment. Il s'est mis à jouer à un niveau supérieur et a permis à son équipe de gagner plusieurs matchs d'affilée, souvent en marquant 30 points et plus sans même pouvoir compter sur un jeu au sol efficace.

Il a fait produire tous les receveurs qui l'entouraient, même après que certains d'entre eux soient tombés au combat en raison de blessures.

Plusieurs lacunes ont néanmoins été mises au grand jour. Il m'apparaît évident que si Ted Thompson et Mike McCarthy veulent ramener leur club au même niveau la saison prochaine, des améliorations seront nécessaires à plusieurs positions.

Il faut agir rapidement pour obtenir du succès tandis que la fenêtre d'opportunité le permet encore avec un Rodgers au sommet de sa forme.

Peut-être que la recette ne passera pas comme à l'habitude exclusivement par le repêchage, mais aussi par le marché de l'autonomie. À suivre!

Les coordonnateurs défensifs, les grands responsables

Comme plusieurs l'ont fait remarquer, les demi-finales d'association ont donné droit à deux matchs étrangement similaires en fin de semaine dernière.

Dans plusieurs phases du jeu, les Falcons et les Patriots ont été tout aussi étincelants, tandis qu'à l'opposé du spectre, les Packers et les Steelers se sont complètement écroulés en défensive.

ContentId(3.1215654):Des matchs à sens unique
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Les deux unités défensives ont tenté de jouer de façon conservatrice face à des offensives carrément explosives et ont payé cher pour cette décision.

Keith Butler, coordonnateur défensif des Steelers, et Don Capers, qui occupe les mêmes fonctions à Green Bay, doivent prendre une large part du blâme pour le piètre plan de match mis sur pied dimanche.

Rappelons que dans chacun de ces matchs, on a permis à un receveur (Julio Jones pour les Packers, Chris Hogan pour les Steelers) de capter neuf ballons pour des gains de 180 verges et deux touchés.

Il y avait des receveurs libres partout sur le terrain pour chacun de deux clubs. Chacun porte une grande responsabilité pour cette inertie.

Jones doit être perçu comme le meilleur

Subsiste-il encore un doute après les rencontres de dimanche que Julio Jones est le meilleur receveur de passes de la NFL?

Jones joue à un niveau supérieur depuis qu’il a retrouvé la santé, un facteur important qui l’incommodait dans sa production lors des deux dernières saisons.

Lorsqu’il évolue à 100 % de ses capacités, il est extrêmement difficile à freiner.

Face à une équipe qui a tenté tant bien que mal de le ralentir, il a fait la pluie et le beau temps.

J’ai bien hâte de voir quel traitement lui réservent les Patriots pour le Super Bowl. C’est un sujet d’une importance capitale qui sera discuté en long et en large au cours des 12 jours qui nous séparent du match ultime.

Le 22 décembre dernier, le demi de coin Malcolm Butler avait tweeté en regardant Jones à l’œuvre qu’il avait hâte que se présente à lui le défi de le couvrir. Eh bien, ses prières sont exaucées. Il aura sa chance dans la rencontre la plus importante de l’année, rien de moins!

Le départ d'un grand

Je consacrerai ce cinquième sujet à la retraite du vétéran Henry Burris, qui a annoncé sa retraite après 18 saisons dans la LCF.

Pour jouer aussi longtemps qu’il l’a fait à un niveau aussi exceptionnel, il faut être un athlète hors pair. Et le plus beau dans l’histoire, c’est qu’il a toujours performé avec un sourire continuellement accroché au visage.

On ne l’appelait pas « Smiling Hank » pour rien! D’une équipe à l’autre (que ce soit les Roughriders de la Saskatchewan, les Stampeders de Calgary, les Tiger-Cats de Hamilton ou le Rouge et Noir d’Ottawa), il a toujours gardé la même bonhomie. Il était aussi un excellent leader.

Même pour un adversaire, c’était plaisant de l’affronter car on sentait qu’il respectait toujours son rival. C’était aussi un défi de se mesurer à lui compte tenu de son grand talent.

Je retiens de sa carrière dans le football canadien qu’il aura été un grand personnage et un quart toujours bien préparé. Burris prenait un soin jaloux de sa préparation avant chaque confrontation, et pour cela, je suis lève mon chapeau.

Il aura mis fin à sa carrière sur une note on ne peut plus glorieuse alors qu’il a conduit le Rouge et Noir à une conquête de la Coupe Grey, en plus d’être nommé le joueur par excellence du match. Une fin à l’image d’une grande carrière.